Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XXIX)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
« Prince, me
répondit la princesse souriante
D’une voix qui
était douce et bienveillante,
Maîtrisez vos
transports, laissez là ce discours.
Nous ne jouirons
que peu de la lumière du jour ;
Si je quitte cette
ténébreuse retraite,
Quelques jours
suffiront, pour qu’il nous arrête,
Au génie qui me
sert et qui est mon geôlier.
Il faut sortir
d’ici et il faut m’oublier. »
« Je ne puis,
princesse, vous oublier ; repris-je.
Vos grâces
m’attirent autant que votre sort m’afflige.
Laisser dans les
ténèbres une beauté telle que vous !
Vous redoutez trop
de ce génie le courroux,
Mais moi je ne le
crains point, je le veux occire. »
La princesse, qui
tremblait, me dit : « Oubliez, sire,
Une aussi folle
idée, et laissez-moi ici. »
« Vous
laisser ? M’écriai-je, seule et pleurant ainsi ?
Non. Il y va de
mon honneur, ma princesse,
Et je vais mettre
ce talisman en pièces
Ainsi que le
grimoire qui est écrit dessus.
Avant que ce génie
ne s’en soit aperçu,
Je le terrasserai
et braverai son insolence,
Et de mon bras il
va sentir la violence. »
La princesse me
pria doucement de n’en faire rien
Et me
dit : « Mon prince, pour notre commun bien,
Laissez-moi et
partez, je vous en conjure.
Je connais mieux
que vous ces farouches créatures
Que sont les
génies, et que vous braverez en vain. »
J’avais l’esprit
floué par les vapeurs du vin
Et ne pouvais
goûter ces conseils salutaires.
Je donnai du pied
dans le talisman ; à terre,
Je le mis aussitôt
en mille petits morceaux.
A peine l’eussé-je
brisé que j’eus un grand sursaut
Car le sol
s’ébranla avec un brui terrible,
Pareil au bruit
d’une bête fauve et invisible
Ou au bruit du
tonnerre aux éclairs redoublés.
De l’ivresse
réveillé, je me mis à trembler,
Et libéré soudain
des viniques fumées,
Je demandai à mon
hôtesse bien-aimée :
« Qu’est-ce
que ce bruit, et que signifie ceci ?
Elle me
dit : « Fuyez ou vous serez occis.
Je dirai au génie,
pour calmer sa colère,
Qu’en buvant du
vin j’ai fait une erreur grossière,
Que j’ai fait un
faux pas, et sur le talisman
Suis tombée.
Allez-vous-en, ou férocement
Il vous tuera. Il
m’aime et n’oserai rien me faire,
Et pour rester en
vie je tâcherai de lui plaire. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
mercredi 14 mai 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XXIX)
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