Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XXVIII)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
La princesse me
dit que le roi son père,
Homme d’autorité
aux arrêts sévères
Qui lui avait
choisi son cousin pour époux
Quand elle le
refusa, brûla d’un grand courroux.
Elle ne
connaissait point cet homme moins jeune qu’elle,
Mais son père, qui
voulut châtier cette rebelle,
Avait commerce
avec un génie malfaisant
Qu’il chargea de l’emmener,
en lui interdisant
De sortir, et
portant tout le nécessaire.
Le génie porta,
effrayant commissaire,
La nourriture ainsi
que les ornements
A ces lieux où
elle demeurait tristement,
Prisonnière de ce
palais sombre et vaste
Et entourée d’un
doux et d’un cruel faste.
« Vingt-cinq
ans ont passé, ajouta-t-elle en pleurs,
Sans que mon père
ne fût ému par ma douleur.
De ce génie il fit
mon serviteur fidèle,
Voyez-vous cette
porte, sire ? A côté d’elle
Il y a un talisman
qu’il suffit de toucher
Pour qu’il
apparaisse. Vous devez vous cacher
Car tous les six
jours, sans que je ne l’alerte,
Il vient de
lui-même voir comment je me porte.
Restez ici,
seigneur ; soyez mon invité,
Selon votre mérite
et votre qualité
Je vous régalerai,
et serai votre hôtesse. »
Ces mots furent
dits avec douceur et tristesse,
Seul un cœur monstrueux
pouvait les ignorer.
Dans un bain
parfumé la belle me fit entrer
Qui était des plus
propres et des plus commodes.
Quand j’en sortis,
je vis un habit à la mode
Et fort riche, à
la place de mon ancien habit.
Je remerciai Dieu
pour cet étrange acabit
Qui fit de moi l’hôte
d’une si charmante princesse.
Nous nous assîmes
tous les deux avec paresse
Sur un sofa garni
d’un superbe tapis,
Des coussins
soyeux nous offraient un doux répit
Et ils étaient du
plus beau brocard des Indes.
La princesse, qu’emplissait
une joie profonde,
Mit sur la table
les mets les plus succulents
Et me servit à
boire un vieux vin excellent
Et dont elle but
avec moi par complaisance.
Le cœur adouci par
toutes ces aisances
Et la tête
échauffée de cette bonne liqueur,
Je dis à la
princesse : « Beauté chère à mon cœur,
Votre père cruel
de voir le soleil vous prive,
Il y a trop
longtemps qu’il vous enterre toute vive,
Suivez-moi,
princesse, acceptez mon secours
Pour jouir de la
clarté du véritable jour
Et pour abandonner
l’artificieuse lumière
Dont vous jouissez
ici. Entendez mes prières,
Je vous libérerai
de ce sinistre trou
Où vous êtes l’objet
d’un éternel courroux. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
dimanche 11 mai 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XXVIII)
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