Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XXVII)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Dès le jour
suivant, le tailleur aux bons secours
M’acheta une
cognée, une corde et un habit court,
Et, me
recommandant à mes futurs confrères,
Les pria de m’être
bons sans être sévères
Et me mener avec
eux à cette forêt.
Au premier jour,
bien que je ne fusse pas prêt,
Je revins avec un
pesant fardeau de bois.
Je le vendis bien
cher et j’en sentis le poids
Devenir soudain
léger, quand je vis reluire
La demi-pièce d’or
que j’entendis bruire
Dans ma bourse
vide de vaillant travailleur
Et rendis l’argent qu’il me devait au tailleur.
Une année passa.
Je vivais de cette manière,
Un jour, dans un
endroit charmant, plein de lumière,
J’allai et je me
mis bientôt à bûcheronner,
Content de voir un
doux soleil bien rayonner.
En arrachant une
racine opiniâtre
D’un arbre épais
que je voulais abattre,
J’aperçus un
anneau de fer sous lui caché
Qui à une sombre
trappe était attaché.
J’ôtai la terre
qui la couvrait avec surprise,
La levai et vis
deux escaliers qui conduisent
En bas. J’y
descendis sans savoir où j’allais,
Et me trouvai
soudain dans un vaste palais
Qui me causa une
admiration profonde.
Comme la voile sur
les paisibles ondes,
Par une magnifique
galerie je m’avançais
Soutenue de colonnes
de jaspe qu’enlaçait
Un or pur ;
en voyant venir vers moi une dame
Qui était si noble
et si belle que mon âme
Frissonna de la
voir, j’oubliai où j’errais
Et son ineffable
grâce à elle m’attirait.
Je ne voyais rien
et ne voyais plus qu’elle.
N’ayant point
oublié mes manières royales,
J’allai vers elle
et lui fis respectueusement
Une révérence que
majestueusement
Elle me rendit en
me demandant : « Sire,
Etes-vous homme ou
génie ? Qu’est-ce qui vous attire
Ici ? » « Madame,
je suis homme et ne connais
Nul génie. » Répondis-je.
Cette dame m’étonnait
Par sa beauté et
par ses questions mystérieuses.
Elle reprit : « Par
quelle aventure périlleuse
Vous trouvez-vous
ici ? Car depuis vingt-cinq ans
Nul homme n’est
venu en ces lieux. Par conséquent,
Vous êtes un génie
ou un homme de prouesses. »
Sa grande beauté
me donna de la hardiesse,
Je lui dis qui je
suis, et l’étrange accident
Qui me fit voir
ces lieux, fidèle confident.
Je lui dis aussi
que cette prison merveilleuse,
Malgré toute sa
beauté, devait être ennuyeuse.
Elle me répondit
que j’avais bien raison,
Que dans ce
gouffre elle ne savait point les saisons,
S’il fait jour ou
s’il fait nuit, qu’elle est la captive
D’Épitimarus, roi
de l’île d’Ébène qui prive
Cette beauté de sa
précieuse liberté.
Elle m’ajouta
aussi, avec sincérité,
– Chose qui me
stupéfia – que plein de bassesse
Ce roi l’emprisonnait
bien qu’elle fût la princesse
Et sa fille de
sang, dans ce cachot somptueux,
Et qu’il était un
père sombre et impétueux.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
samedi 10 mai 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XXVII)
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