Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XXVI)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Content de cet
asile, j’oubliai mon effroi.
Mais je n’avais
plus la mine d’un fils de roi ;
Le soleil tanna ma
peau, et ma chaussure
S’était usée, et à
cause de ma blessure
Je marchais
lentement, mes habits en lambeaux
Me donnant l’air d’un
mort qui sortit du tombeau.
Quand j’entrai
dans cette ville calme et magnifique,
J’allai à un
tailleur, cherchant dans sa boutique
De nouveaux
vêtements, et aussi à m’informer
Du lieu où j’étais.
Par mon état alarmé,
Le tailleur me
donna à manger et à boire
Et me demanda
quelle était mon histoire.
Je ne lui en
cachai rien, et sans précautions,
Je lui fis
découvrir aussi ma condition.
Il m’écouta d’une
manière attentive,
Surpris de mon
maintien et de ma mine chétive,
Et me dit : « Gardez-vous
bien, prince, de conter
Votre histoire, ou
vos jours ici seront comptés.
Le roi de cette
ville est l’ennemi de votre père,
Et pour ne rien
vous cacher et être sincère,
Il vous arrivera
sans doute quelque malheur
Plus effroyable
que celui de ces voleurs
S’il sait qui est
votre père et qui vous êtes. »
Il avait raison de
trembler pour ma tête
Car quand il me
nomma ce souverain sans pitié
Je le reconnus.
Une forte inimitié
L’animait en effet
depuis plusieurs années
Contre mon père,
et nulle trêve n’était donnée
Pour calmer le
courroux des deux rois ennemis.
Quand j’entendis
ce qu’il m’annonça, je frémis
Et je remerciai
cet homme pour sa bienveillance.
Le bon tailleur m’offrit
même, avec vaillance
Et malgré le
danger, un modeste logement
Que j’acceptai
avec un grand soulagement.
Après quelques
jours de repos nécessaire
Qui, grâce à mon
hôte, sans périls passèrent,
Il me demanda si
je savais quelque art
Ou un métier, pour
vivre à l’abri des regards
Et dignement, sans
être à la charge de personne.
Je lui répondis : « Ma
connaissance est bonne
De l’histoire, et
je suis poète et grammairien,
Et je sais aussi,
pour ne vous cacher rien,
Ecrire mieux que
les maîtres de la calligraphie. »
Il me répondit : « Mon
ami, je vous confie
Que ces
connaissances, dans ce royaume lointain,
Ne vous rapporteront
pas un morceau de pain.
Mais vous me
semblez fort. A la forêt prochaine
Allez plutôt
couper du bois ; c’est chose certaine,
Quand vous le
vendrez, il vous rapportera assez
Pour n’avoir
besoin de personne, et je sais
Où vous trouver
une corde et une cognée
Si cette tâche par
vous n’est pas dédaignée. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
jeudi 8 mai 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XXVI)
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