mercredi 7 mai 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XXV)

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XXIV)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
 
Le second calender poursuivit : « Affligés
Pour nos vies et pour nos dix chevaux bien chargés
Des présents de mon père et de notre bagage,
Avec nos assaillants nous eûmes un doux langage,
Et leur dîmes quand ils vinrent à nous hardiment
Qu’en nous laissant passer ils seraient sûrement
Récompensés par le sultan dont nous sommes
Les ambassadeurs. Mais le chef de ces hommes
Nous répondit avec insolence et sans peur :
« A votre sultan nous ne ferons point d’honneur
Et nous ne lui devons aucune obéissance
Car, messieurs, je porte à votre connaissance
Que nous ne sommes de nul sultan les vils sujets. »
En disant cela, nous fûmes tous les objets
D’une farouche attaque, et nous nous défendîmes.
Je me battis et j’en fis quelques victimes
Mais ils tuèrent nos gardes et notre ambassadeur.
Blessé par plusieurs coups de ces noirs maraudeurs
Et las, je ne pouvais pas tous les combattre,
Et il fallait que je fuisse. Grâce au divin maître,
J’eus assez de force pour monter à cheval
Et quitter rapidement ce combat inégal.
Personne ne me suivit. Je compris que sans doute
On gardait le butin, mais j’ignorais la route
Et je ne savais point par quel chemin j’allais
Trouver le sultan et son salutaire palais.
J’étais pareil à un exilé au bagne,
Marchant au pied d’une immense montagne,
Je tremblais d’être vu par un de ces brigands,
De plus mon cheval, qui était pourtant fringant,
Etait plus las que moi. Trouvant une grotte sombre,
Je me cachai dans cet abri sûr dans l’ombre
Jusqu’au lever du jour, et mangeai quelques fruits
Que je cueillis dans le chemin, sans faire de bruit
Et ne pouvant fermer l’œil malgré mon courage.
Mais Dieu me sauva de la farouche rage
De ces voleurs ; marchant encore dans ces lieux,
Je vis une grande ville qu’un printemps merveilleux
Eclairait, et semblait éternellement reluire.
Je remerciai Dieu qui daigna me conduire
A cet éden où je vis des rivières pleuvoir
Et où mes yeux charmés avec plaisir purent voir
De grands palmiers, comme si cette douce terre
Etait pour moi une oasis salutaire.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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