Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XXIV)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Le second calender
poursuivit : « Affligés
Pour nos vies et
pour nos dix chevaux bien chargés
Des présents de
mon père et de notre bagage,
Avec nos assaillants
nous eûmes un doux langage,
Et leur dîmes
quand ils vinrent à nous hardiment
Qu’en nous
laissant passer ils seraient sûrement
Récompensés par le
sultan dont nous sommes
Les ambassadeurs.
Mais le chef de ces hommes
Nous répondit avec
insolence et sans peur :
« A votre
sultan nous ne ferons point d’honneur
Et nous ne lui
devons aucune obéissance
Car, messieurs, je
porte à votre connaissance
Que nous ne sommes
de nul sultan les vils sujets. »
En disant cela,
nous fûmes tous les objets
D’une farouche
attaque, et nous nous défendîmes.
Je me battis et j’en
fis quelques victimes
Mais ils tuèrent
nos gardes et notre ambassadeur.
Blessé par
plusieurs coups de ces noirs maraudeurs
Et las, je ne
pouvais pas tous les combattre,
Et il fallait que
je fuisse. Grâce au divin maître,
J’eus assez de
force pour monter à cheval
Et quitter
rapidement ce combat inégal.
Personne ne me
suivit. Je compris que sans doute
On gardait le
butin, mais j’ignorais la route
Et je ne savais
point par quel chemin j’allais
Trouver le sultan
et son salutaire palais.
J’étais pareil à
un exilé au bagne,
Marchant au pied d’une
immense montagne,
Je tremblais d’être
vu par un de ces brigands,
De plus mon
cheval, qui était pourtant fringant,
Etait plus las que
moi. Trouvant une grotte sombre,
Je me cachai dans
cet abri sûr dans l’ombre
Jusqu’au lever du
jour, et mangeai quelques fruits
Que je cueillis
dans le chemin, sans faire de bruit
Et ne pouvant
fermer l’œil malgré mon courage.
Mais Dieu me sauva
de la farouche rage
De ces voleurs ;
marchant encore dans ces lieux,
Je vis une grande
ville qu’un printemps merveilleux
Eclairait, et
semblait éternellement reluire.
Je remerciai Dieu
qui daigna me conduire
A cet éden où je
vis des rivières pleuvoir
Et où mes yeux
charmés avec plaisir purent voir
De grands
palmiers, comme si cette douce terre
Etait pour moi une
oasis salutaire.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
mercredi 7 mai 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XXV)
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