Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XXIV)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Le second calender
dit à son hôtesse :
« Je vais
vous conter, sans vous cacher ma tristesse,
L’histoire de ma
vie, comme mon confrère fils de roi,
Et vous saurez
comment j’ai perdu mon œil droit.
J’étais à peine
hors de la frêle enfance,
Avec beaucoup d’esprit
mais encor sans défense,
Remarquant que de
lire j’avais la douce passion,
Le roi mon père
chargea de la grave mission
De m’instruire,
mille tuteurs qu’il désigna lui-même.
J’appris le Coran
que pour porter le diadème
Tout bon prince se
doit de lire sans erreur,
Je lus les
ouvrages de ses grands commentateurs
Et j’appris les
hadiths de notre prophète,
Je lus également
nos meilleurs poètes
Et appris la
langue, la versification
Et la géographie,
l’histoire, la tradition,
Sans négliger tous
les belliqueux exercices
Qu’un prince doit
savoir, et les artifices
De la politique et
des éloquents discours.
Mais il y avait
une chose qu’avec beaucoup d’amour
Je faisais, et c’était
former les caractères
De notre langue
arabe. De cet art nul mystère
Ne m’était caché ;
en peu de temps je parvins
A surpasser tous
les maîtres écrivains
De notre royaume,
à la radieuse renommée.
Jusqu’à la cour
des Indes la mienne fut semée,
Et cette
réputation m’attira des faveurs
Au point de rendre
des rois jaloux et rêveurs.
Leur monarque avec
des présents formidables
Qui était riches,
nombreux et considérables,
Envoya à mon père
un haut ambassadeur.
Mon père fut ravi
de cet illustre honneur
Et de me voir
aller à une cour étrangère.
Son amitié avec ce
roi était légère
Et il voulait
aussi en faire son allié ;
Il m’envoya donc à
sa cour, sans oublier
De me charger de
cent richesses diverses
De notre royaume
et du royaume de Perse.
Avec l’ambassadeur
j’allai en quelques jours,
Des chemins il
savait sans doute tous les détours
Et les endroits
les plus dangereux, mais ce voyage
Etait difficile et
requérait du courage.
Après un mois de
marche, nous vîmes alarmés
Un nuage de
poussière ; des brigands bien armés
Qu’appesantissaient
leurs sabres et leurs lances
Et qui poussaient
d’affreux cris pleins de violence,
En parurent. C’étaient
de sinistres voleurs
Dont l’arrivée
laissait prévoir un grand malheur
Car ils
surpassaient en nombre tous nos gardes
Qui les virent,
preux pourtant, avec une mine hagarde.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
mardi 6 mai 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XXIV)
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