dimanche 4 mai 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XXIII)

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XXIII)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
 
Contant à la dame son récit ténébreux,
Le calender reprit : « Pleine de périls nombreux,
Je poursuivis ma route loin des multitudes,
Eploré et tremblant, dans la solitude,
Oublié, humilié, malheureux et fuyant.
A l’empire du puissant Commandeur des croyants
Haroun Alraschid, à la glorieuse renommée,
J’arrivai enfin et ne craignis nulle armée
Car j’étais dans la ville de ce Calife béni
Qui contre tous les rois de la terre réunis
Défendrait l’innocent, la veuve et le pauvre.
Je songeai à Bagdad comme à un heureux havre
Où je viendrais sans rien, hormis Dieu, redouter,
Au pied de ce roi grand et juste me jeter
Et l’attendrir avec ma tragique histoire
Pour qu’il eût pitié d’un prince sans gloire
Qui n’implorerait pas vainement son appui.
Plusieurs moins passèrent, et j’arrivai aujourd’hui
A votre capitale. Las de mon errance,
Je m’arrêtai un peu, malgré ma souffrance
Plein d’espoir, ignorant par quel chemin j’allais
Retrouver le Calife et me rendre au palais.
Je vis alors venir ces deux calenders blêmes,
Ils me saluèrent, je les saluai de même,
Ils me dirent qu’ils étaient comme moi étrangers
Et je me doutai qu’ils fuyaient quelque danger.
Nous nous joignîmes ensemble et fîmes la promesse
De ne nous séparer point. Aimables hôtesses,
Vous nous reçûtes avec bonté et charité.
Telle est mon histoire, Avec sincérité,
Sans rien vous en cacher, madame je l’ai contée,
Et j’espère votre colère maintenant domptée. »
Zobéide dit : « C’est assez. Maintenant partez ;
De cette demeure rapidement sortez
Et ne revenez plus jusqu’à votre heure dernière. »
« Madame, de rester je vous fais la prière,
Reprit le calender. Car je veux demeurer
Pour savoir ce qui les fit comme moi pleurer
Avec mes deux confrères, et aussi entendre
L’histoire des trois autres hommes et les attendre. »
« Restez, dit Zobéide. Entendons le récit
Comme le vôtre, de votre confrère aussi. »

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Mon avis sur cet article: