Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XXII)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Le roi fondit en
pleurs en achevant ces paroles
Et en contemplant
son fils que Dieu immole,
Je pleurai avec
lui ses deux fils trépassés
Et que leur père
aimant ne pouvait embrasser.
Quelques moments
après, ce malheureux père
Jeta les yeux sur
moi et me dit : « J’espère
Que vous serez
pour moi un fils bon et loyal
Qui saura
préserver mon honneur royal.
Il est vrai,
hélas, que je perds un fils indigne,
Mais le ciel me
fait en vous une grâce insigne,
Et vous occuperez
la place qu’il occupait. »
Quand il acheva
ces mots que la tristesse coupait
Et ses soupirs rendaient
encore plus sombres,
Nous remontâmes
par le même escalier dans l’ombre
Et sortîmes enfin
de ces bien sinistres lieux.
Pour cacher une
colère si terrible de Dieu,
Nous enterrâmes ce
tombeau et ses mystères
Et nous le
couvrîmes de débris et de terre.
Il était encore
nuit, et à notre retour
Un bruit de
trompettes, de timbales, de tambours
Et d’instruments
guerriers, nous emplit d’inquiétude.
Quelque temps
après, nous eûmes la certitude
Que c’était une
épaisse armée qui envahit
Fort vite le
palais et assiégea le pays.
A la tête de ces
troupes hardies et innombrables
C’était, nous
apprit-on, le vizir misérable.
– Le même qui
usurpa à mon père le pouvoir –
Et dont la
belliqueuse venue nous fit savoir
Qu’il voulait
détrôner mon oncle comme son frère.
Ses preux gardes
du mieux qu’ils purent leur résistèrent
Et furent tous
bientôt vaincus et massacrés.
Quand mon oncle le
vit au palais pénétrer
Il se défendit et
fut tué comme ses gardes.
Je combattis
quelque temps ; cette troupe pillarde
Grandissait de
plus en plus, et il me fallait
Pour sauver ma
vie, fuir ce dangereux palais.
Chez un officier
dont la foi m’était certaine,
Je me cachai de la
destinée hautaine
Pour pleurer la
perte de tant d’êtres aussi chers,
Pareil à un
esclave accablé de ses fers,
Sans cesse
persécuté par la sombre infortune,
Je partis loin de
la ville par une nuit sans lune,
Me fis raser la
barbe et les sourcils, et pris
L’habit de
calender ; par les douleurs maigri,
Je quittai, sans
être vu, cette sinistre ville,
Loin de tous ses
tourments cherchant un asile.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
samedi 3 mai 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XXII)
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Mon avis sur cet article: