Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XXI)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Au lieu de s’affliger
de ce spectacle horrible,
Le roi se
courrouça et prit un air terrible,
Cracha au visage
de son fils incinéré
Et lui dit,
indigné : « Tu meurs déshonoré,
Dieu, qui est de
toutes les créatures le maître,
Te châtie dans ce monde
et aussi dans l’autre
Où l’enfer
consumera ta chair éternellement. »
Ne se contentant
pas de maudire cruellement
Son fils mort,
surpris, je vis ce père farouche
Sur sa joue donner
un grand coup de sa pabouche,
Ce qui emplit mon cœur
d’horreur et d’étonnement.
Je dis au roi : « Sire,
quel que soit l’évènement
Qui soit à l’origine
de votre colère,
Je ne vois pas
comment il a pu vous déplaire
Pour que vous
maltraitiez votre fils mort ainsi. »
« Mon neveu,
répondit-il, vous voyez ici
Un fils indigne de
porter mon nom encore
Qui, qu’il soit
vivant ou mort, me déshonore.
Dès ses premières
années, ce monstre aima sa sœur
Qui l’aima et eut
pour lui les mêmes douceurs.
Ne désapprouvant
point leur amitié naissante,
J’ignorais que sa sœur
était son amante
Quand, un jour, je
surpris mon fils qui embrassait
Avec ferveur sa sœur
qui, elle, le caressait.
Je réprimandai d’une
manière fort sévère
Et la sœur coupable,
et le coupable frère,
En leur
représentant l’horreur de cette passion
Et que Dieu ne
pouvait bénir leur relation
Qui s’opposait à
toutes les lois de la nature
Et les exposait
aux éternelles tortures,
Et leur expliquai
que cet amour criminel
Couvrirait leur
famille d’un opprobre éternel.
Horrifié comme tout
père par ce noir spectacle,
Je mis entre les
deux amants mille obstacles
Et j’enfermai
chacun dans son appartement.
La sœur, révoltée
sans doute par cet isolement,
But du poison et
en faillit être morte.
Son frère, sûr d’être
aimé d’une farouche sorte,
Fit bâtir ce tombeau
où nous sommes maintenant.
Il enleva, un
jour, sa sœur en l’y amenant
Et, pour jouir de
l’objet de sa flamme sombre,
Emplit de
provisions ces lieux emplis d’ombre.
Mais Dieu n’a pas
souffert cette abomination
Et leur a infligés
tous deux cette punition. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
mercredi 30 avril 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XXI)
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