Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie IX)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Giafar frappa à la
porte et Sofie ouvrit.
Comme Haroun et
Mesrour de sa beauté surpris,
Il contempla, à la
clarté de sa bougie,
Sa belle taille et
ses joues par le vin rougies.
Il la salua et d’un
air respectueux
Et qui en même
temps était majestueux
Lui dit : « Nous
passons par votre capitale
Et bien fatigués,
nous sommes aussi bien pâles,
Et je ne vous
cache point que nous somme un peu soûls.
Nous sommes,
madame, trois marchands de Mossoul
Arrivés avec de
riches marchandises.
De ne point les
voir ne soyez pas surprise,
Elles sont en magasin,
à l’abri des voleurs,
Cachées dans notre
khan, et ont grande valeur.
Reçus aujourd’hui
chez un marchand de cette ville
D’une manière
aussi joviale que civile,
D’une bonne
collation il nous a bien régalés
Et d’un vin que
rien ne peut égaler,
En nous faisant
venir de belles danseuses.
Or, farouche
ennemi de notre humeur joyeuse,
Un guet a passé au
milieu de ce festin.
Quelques-uns ont
été arrêtés. Le destin
Nous a été
heureux. Fuyant leurs représailles,
Nous nous sommes
sauvés par-dessus une muraille
Et nous craignons
encore d’en être poursuivis.
En passant ici,
nous avons été ravis
De vous ouïr. Ne
souffrez point qu’on nous arrête,
Nous vous
supplions de nous donner retraite
Jusqu’au lever du
jour, et de participer
A vos
divertissements pour pouvoir échapper
A ces brutes, de
notre plaisir sombres ennemies. »
Sofie examina les
trois physionomies
De ces gens, et
trouva leurs airs bien supérieurs
A celui de simples
marchands. A des seigneurs
Ils ressemblaient.
« Je ne suis pas la maîtresse,
Leur dit-elle.
Attendez un peu, je me presse
De vous apporter
la réponse et je reviens. »
Amine et Zobéide
hésitèrent, cette fois, bien
Avant de consentir
à faire la même grâce
A ces marchands.
Mais la charité s’embarrasse
De peu de
prétextes, et le vin rend clément.
Elles se
résolurent, après quelques moments,
A les laisser
entrer et, âmes hospitalières,
Furent touchées
par leurs ardentes prières
Et accueillirent,
sans que ce ne fût leur désir,
Le Calife, le
garde et le premier vizir.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
jeudi 3 avril 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (IX)
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