Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie VIII)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Quand des trois
calenders il ouït les paroles,
Le porteur, à
moitié endormi, d’une voix molle
Leur répondit : « De
quoi parlez-vous donc, messieurs ?
Asseyez-vous là et
demeurez silencieux,
Et comme vous n’obligez
pas tout le monde à vivre. »
« Sire, dit
celui qui parla au porteur ivre,
Si vous vous fâchez
nous serons bien affligés
Et nous ne
prétendons nullement vous obliger
Comme vous le
pensez, à vivre à notre mode. »
Sofie leur prépara
un endroit commode
Et, assis à table,
leur servit à manger
Et, pour voir si
le vin leur était étranger,
A boire aussi. Ils
burent un peu et mangèrent
Et proposèrent à
leurs hôtesses belles et légères,
Si elles avaient
des luths, de donner un concert
Pour les égayer et
leur chanter de bons vers.
Elles acceptèrent
cette offre avec joie, et Amine
Alla chercher un
luth, enjouée et gamine,
Qu’elle apporta
avec une flûte et un tambour.
Ils prirent un
instrument chacun, et en retour
Du bon dîner,
chantèrent une mélodie joyeuse
Qu’ils
accompagnèrent de leurs voix harmonieuses.
Les dames s’en
égayèrent et le porteur aussi,
L’air, que tous
connaissaient, était si réussi
Qu’il fit rire,
danser et chanter l’assemblée
Réunie dans cette
belle demeure en emblée.
Soudain et au plus
fort de ce divertissement
Ils entendirent à
la porte frapper doucement.
Sire, dit en cet
endroit la belle Schéhérazade,
En ces temps le
calife Haroun en nomade
Se déguisait, et
fort souvent la nuit sortait.
Nul ne devinait
que le Calife portait
Un habit de
marchand ou de vieilles hardes.
Cette nuit, avec
Mesrour, son fidèle garde,
Et son premier
vizir qui s’appelait Giafar,
Tous les trois
déguisés en voyageurs blafards
Passaient par
hasard près de cette demeure bruyante
Où les cris d’une
joie si peu clairvoyante
Retentissaient, et
où ils entendirent, surpris,
Comme s’ils
venaient d’hommes ayant perdu l’esprit,
Des éclats de
rire. « Frappez à cette porte,
Ordonna Haroun. « L’heure
est indue. » « Peu importe,
Répondit-il à son
vizir. Je veux savoir
Pourquoi on rit
ainsi, et c’est votre devoir
D’obéir à tous les
ordres que je vous donne.
Frappez donc à
cette porte, je vous l’ordonne. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
mercredi 2 avril 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (VIII)
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