dimanche 6 avril 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (X)

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie X)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":

Les trois hommes saluèrent leurs belles hôtesses
Avec le même respect qu’on doit aux altesses
Et Zobéide leur dit d’un air grave et sérieux :
« Soyez les bienvenus. Si vous n’êtes point curieux
Ou indiscrets, nous vous serons charitables.
Mais à ceux qui le sont nous sommes redoutables
Et ils n’entendront point de nous, sires, des douceurs.
« Mesdames, nous ne sommes ni curieux ni censeurs,
Repartit le vizir. N’ayez nulle inquiétude,
De garder les secrets nous avons l’habitude.
Moi, ce que je vois, je le jure sur mon trépas,
M’est plus doux que ce qui ne me regarde pas,
Et pour fâcher d’aussi belles créatures
Qui reçurent autant de présents de la nature
Il faut être le plus maudit des insensés. »
Par un beau sourire ces dires furent récompensés,
Zobéide invita les trois marchands à boire,
Les verres furent remplis et levés à leur gloire,
Avec les calenders, les dames et le porteur
Ils conversèrent longtemps. Tour empli de stupeur,
Le Calife admirait les grâces tant louées
Des poètes, de ces dames et l’humeur enjouée,
Et il trouva les trois calenders singuliers.
Mais pour ne point quitter ces lieux hospitaliers
Il ne les questionna point sur le mystère
De leur seul œil gauche et leurs manières austères.
Il admirait aussi l’ordre et la propreté
De ce foyer par un fé peut-être apprêté
Ou par quelque génie réduit à l’esclavage.
Des divertissements et des vins qui soulagent
Ils parlaient, quand les trois calenders, silencieux,
Se levèrent et dansèrent en chantant de leur mieux
Une vieille chanson connue de l’assemblée
Qui les rendit joyeux et qui leur plut d’emblée,
Une danse à leur mode qui réjouit leurs spectateurs.
Le Calife, les dames, le vizir et le porteur
Ainsi que le garde, applaudirent les trois hommes.
À Amine Zobéide dit : « Ma sœur, nous sommes
Maintenant en mesure de faire ce que nous faisons. »
Amine dit à sa sœur qu’elle avait raison
Et se leva. Sofie balaya la salle
Et changea les bougies, puis au porteur pâle
A force de boire, dit : « Il faut nous aider
Car nous avons besoin de vous. » Sans plus tarder,
Le porteur se leva, et à sa ceinture
Attacha le bas de sa robe avec droiture.
Avec un siège Amine reparut promptement
Et ouvrit une porte ; elle dit doucement
Au porteur de venir. Il entra avec elle,
Content d’aider cette femme qu’il trouvait toujours belle.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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