Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie X)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Les trois hommes
saluèrent leurs belles hôtesses
Avec le même
respect qu’on doit aux altesses
Et Zobéide leur
dit d’un air grave et sérieux :
« Soyez les
bienvenus. Si vous n’êtes point curieux
Ou indiscrets,
nous vous serons charitables.
Mais à ceux qui le
sont nous sommes redoutables
Et ils n’entendront
point de nous, sires, des douceurs.
« Mesdames,
nous ne sommes ni curieux ni censeurs,
Repartit le vizir.
N’ayez nulle inquiétude,
De garder les
secrets nous avons l’habitude.
Moi, ce que je
vois, je le jure sur mon trépas,
M’est plus doux
que ce qui ne me regarde pas,
Et pour fâcher d’aussi
belles créatures
Qui reçurent
autant de présents de la nature
Il faut être le
plus maudit des insensés. »
Par un beau
sourire ces dires furent récompensés,
Zobéide invita les
trois marchands à boire,
Les verres furent
remplis et levés à leur gloire,
Avec les
calenders, les dames et le porteur
Ils conversèrent
longtemps. Tour empli de stupeur,
Le Calife admirait
les grâces tant louées
Des poètes, de ces
dames et l’humeur enjouée,
Et il trouva les
trois calenders singuliers.
Mais pour ne point
quitter ces lieux hospitaliers
Il ne les
questionna point sur le mystère
De leur seul œil gauche
et leurs manières austères.
Il admirait aussi
l’ordre et la propreté
De ce foyer par un
fé peut-être apprêté
Ou par quelque
génie réduit à l’esclavage.
Des
divertissements et des vins qui soulagent
Ils parlaient,
quand les trois calenders, silencieux,
Se levèrent et
dansèrent en chantant de leur mieux
Une vieille
chanson connue de l’assemblée
Qui les rendit
joyeux et qui leur plut d’emblée,
Une danse à leur
mode qui réjouit leurs spectateurs.
Le Calife, les
dames, le vizir et le porteur
Ainsi que le
garde, applaudirent les trois hommes.
À Amine Zobéide
dit : « Ma sœur, nous sommes
Maintenant en
mesure de faire ce que nous faisons. »
Amine dit à sa sœur
qu’elle avait raison
Et se leva. Sofie
balaya la salle
Et changea les
bougies, puis au porteur pâle
A force de boire,
dit : « Il faut nous aider
Car nous avons
besoin de vous. » Sans plus tarder,
Le porteur se
leva, et à sa ceinture
Attacha le bas de
sa robe avec droiture.
Avec un siège
Amine reparut promptement
Et ouvrit une
porte ; elle dit doucement
Au porteur de
venir. Il entra avec elle,
Content d’aider
cette femme qu’il trouvait toujours belle.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
dimanche 6 avril 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (X)
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