Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XX)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Je le remerciai de
cette grâce et m’en allai,
Éploré, loin de
mon royaume et du palais
En maudissant de
ce vizir la traitrise
Et la criminelle
et audacieuse entreprise.
Je me reposai le
jour et marchai la nuit,
Fatigué et l’œil en
sang. Malgré mes ennuis,
J’arrivai en
quelques jours à la capitale
De mon oncle, et
lui dis la nouvelle fatale.
« Ô, Seigneur !
S’écria le père malheureux,
J’ai perdu un fils
qui était noble et preux,
Et vous m’apprenez
que j’ai perdu un frère !
Je suis le plus
triste des rois et des pères ! »
Et il pleurait en
me parlant et m’embrassant.
Il donna l’ordre
de soigner mon œil en sang,
Et je ne pus
garder, en voyant sa tristesse,
Le serment que je
fis. Je luis dis, chère hôtesse,
Tout ce que je
savais, sans rien lui en cacher.
D’entendre ce
récit il ne fut point fâché
Et il le consola,
malgré sa détresse.
« Cher neveu,
me dit-il, l’espoir me caresse
Car je sus que mon
fils fit bâtir ce tombeau.
Votre souvenir et
le mien seront les flambeaux
Qui nous
éclaireront sur ce sombre mystère.
Avec l’aide de
Dieu, nous trouverons où il s’enterre
Avec cette dame
dont vous m’avez parlé.
Je prétends, cette
nuit même, avec vous aller
Chercher mon fils,
et nous cacherons l’affaire
Et je vous
éviterai ainsi de lui déplaire
A cause du serment
qu’il exigea de vous. »
En me parlant le
roi me cacha son courroux
Et la raison qui
le fit agir de la sorte.
Nous nous déguisâmes
et sortîmes par une porte
Du jardin. Nous
fûmes enfin assez heureux
Pour trouver le
tombeau où les deux amoureux
Devaient être
voilés par l’ombre colossale.
Nous descendîmes
et nous atteignîmes une salle
Pleine d’une
lourde fumée et d’une mauvaise odeur.
Dans une autre
salle qu’éclairaient les lueurs
De plusieurs
lustres, nous passâmes et nous vîmes
Des provisions de
bouche rangées dans cet abîme.
A notre surprise,
les lieux étaient déserts ;
Le roi vit des
rideaux, et les ayant ouverts
Découvrit son fils
et la dame couchés ensemble,
Mais – ô,
spectacle dont mon cœur encor tremble ! –
Embrasés et
changés en charbons tous les deux,
Cadavres consumés par
les flammes, noirs, hideux.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
dimanche 27 avril 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XX)
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