Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XIX)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
De retour à la
ville de mon père, étonné,
Je fus d’une garde
épaisse environné
Et je vis la porte
de son palais fermée.
Un officier,
prenant la parole, me dit : « L’armée
A décidé, en votre
absence, de choisir
Au lieu de votre
père, pour roi son grand vizir,
Et il est
désormais notre roi légitime. »
On m’arrêta comme
si j’avais commis un crime
Et je fus amené
devant mon noir tyran.
Mon étonnement et
ma douleur furent grands
Mais je savais
déjà que ce vizir rebelle
Avait pour moi une
haine sombre et éternelle.
Quand j’étais
encore jeune, j’aimais à tirer
De l’arbalète. Un
jour, je me plus à mirer
Du haut du palais
un oiseau, mais la balle
A ce vizir causa
une blessure mâle
En allant se
loger, furieuse, dans son œil droit.
Quand j’appris ce
malheur, avec mon père le roi
J’allai présenter
au vizir des excuses
En le priant de me
pardonner ma sottise.
Mais il garda pour
moi un vif ressentiment
Et me punit, après
son forfait, cruellement.
La colère l’aveuglant
et le rendant blême,
Il me creva l’œil droit
et l’arracha lui-même
En y enfonçant ses
doigts. Je devins, ainsi,
Borgne tel que
vous me voyez, madame, ici.
Mais cet
usurpateur était sans clémence
Et rien n’adoucissait
sa colère immense ;
Trouvant sans
doute ce châtiment trop léger,
Il avait un autre,
mortel, à m’infliger.
Il me fit enfermer
dans une sombre caisse
Et ordonna à son
bourreau : « Qu’on le laisse
Aux aigles affamés
dont il sera le repas,
Et qu’on coupe la
tête à leur royal appât
Pour qu’ils s’en
délectent. » Fidèles à leur maître,
Le bourreau m’emmena,
avec un autre traître,
Enfermé dans la
caisse, et monta à cheval.
Ils arrivèrent
tous les deux à un lointain val
Et me sortirent de
la caisse, plein d’alarmes.
Je les émus par
mes prières et mes larmes
Si bien que le
bourreau me dit fort doucement :
« Allez-vous-en.
Quittez le royaume promptement.
Si vous revenez,
ma tête tombera la première
Et la fureur du
roi vous sera meurtrière. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
vendredi 25 avril 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XIX)
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