jeudi 24 avril 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XVIII)

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XVIII)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
 
Il brisa, avec la houe, le sépulcre vide,
Et sans que cet effort ne le rendît livide,
En ôta les pierres et les rangea dans un coin
Les unes sur les autres, avec beaucoup de soin.
Les ayant toutes ôtées, il creusa la terre,
Je vis, ébloui, sans en comprendre le mystère,
Une trappe sous le sépulcre. Mon cousin la leva
Et j’aperçus le haut d’un escalier qui va
A l’enfer peut-être, en limaçon dans l’ombre.
Mon cousin, qui prit soudain un air sombre,
Dit à la dame : « C’est par ici que l’on se rend
Au lieu dont je vous ai parlé. » Indifférent
A ma présence, il alla derrière la belle,
Et, ne me voyant plus, ne semblait voir qu’elle.
Se tournant soudain vers moi : « J’en suis affligé,
Me dit-il, mais bien que je vous sois obligé
De la peine que vous avez pour moi prise,
Je vous dois quitter, adieu. Que cela vous suffise,
Ne m’interrogez point et rebroussez chemin,
Au palais de mon père je vous verrai demain. »
« Cher cousin, m’écriai-je, je vous suis comme un frère,
Dites-moi, je vous prie, que signifient ces mystères ?
Je vous jure de rester fidèle à mon serment,
De ces lieux dites-moi le secret alarmant. »
Mais il se tut et s’en alla avec la dame.
Je pris congé de lui et de cette femme
En voyant que tous mes efforts étaient vains.
J’étais appesanti par les vapeurs du vin
Mais je pus revenir, malgré mon ivresse,
Au palais et, cédant à la douce paresse,
Je m’endormis, une fois dans mon appartement,
Sans délai, comme si je perdais le sentiment.
A mon réveil, je me rappelai cette aventure,
L’esprit lourd et que la curiosité torture,
Je cherchai mon cousin. On me dit que cette nuit
Il n’avait pas, à ma surprise, couché chez lui,
Et que le roi son père en était fort en peine.
Mon âme d’étonnement et d’inquiétude était pleine
Et j’allais le chercher au lever du soleil ;
Je vis mille tombeaux à celui d’hier pareils,
Et toutes mes recherches furent inutiles.
Alors je décidai de revenir à ma ville,
Las d’attendre, pendant quatre jours, sans le voir.
Fidèle à mon serment, ne fis rien savoir
Au roi aussi inquiet que tous ses ministres
Au sujet de la dame et du tombeau sinistre.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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