mardi 22 avril 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XVII)

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XVII)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
 
Poursuivant son histoire, à la belle dame
Le calender dit : « La tristesse emplit mon âme
Quand je vous raconte cette histoire. Fils de roi
Dont le frère régnait en imposant ses lois
Sur un état voisin, était bon et sage,
Et avait deux enfants qui étaient de mon âge,
J’allais régulièrement voir mon oncle. A sa cour,
Comme si j’étais son fils, je demeurais toujours
Chaque année deux ou trois mois, et ces voyages
Formèrent une amitié qui n’était point volage
Entre mon cousin et moi, de me voir ravi.
La dernière fois qu’au palais je le revis
Il me reçut avec une grande tendresse
Et en me faisant mille fraternelles caresses.
Quand il m’eut régalé fort somptueusement,
Il m’annonça en me souriant chaleureusement :
« Cher cousin, pendant votre absence j’ai fait faire
Un édifice fort grand et qui va vous plaire,
Qui est construit par les plus habiles ouvriers,
Et d’y loger avec moi je viens vous prier.
Mais il faut me faire la promesse solennelle
De garder, au nom de la foi fraternelle,
Le secret, et c’est tout ce que j’attends de vous. »
Quand je lui eus fais ce serment, il me dit, doux :
« De m’attendre un moment je vous fais la prière. »
Avec une dame noble et d’une beauté singulière
Et qui était vêtue bien magnifiquement
Il revint à moi, en effet, rapidement.
Il ne me dit pas qui était son hôtesse
Et de me taire j’eus la délicatesse.
Nous nous remîmes à table en nous entretenant
De mille choses, en buvant et en me retenant
A cause de mon serment, de questionner la belle,
Quand nous eûmes mangé et bu avec elle,
Le prince me dit : « Mon cher cousin, il est temps
De remplir un office qui vous rendra content.
Obligez-moi, mon cher, en escortant cette dame
Au lieu où vous verrez un tombeau en dôme
Que vous reconnaîtrez, nouvellement bâti,
Et m’y attendez un peu. Je serai parti,
Entrez-y ensemble et je reviendrai vite
Et vous rejoindrai ». La curiosité maudite
Me rongeait ; je me tus, fidèle à mon serment,
Et au clair de la lune conduisis heureusement
La dame au tombeau où nous vîmes bientôt paraître
Le prince qui portait un petit sac de plâtre
Et nous suivait, chargé d’une grande cruche d’eau
Et d’une houe, qu’il portait comme de précieux fardeaux.

[A SUIVRE]

 
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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