Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XVI)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
L’un des trois calenders
répondit sombrement:
« Nous ne
sommes frères que par un commun tourment
Et en qualité de
calenders que nous sommes.
Nous errons tous
et nous vivons loin des hommes
Et nous sommes
tous borgnes à cause du même malheur.
Après une aventure
étrange, avec pâleur
Nous nous fîmes
raser les sourcils et la barbe.
Sachez que nous ne
sommes point des mendiants fourbes
Et pour vous
espionner venus en cet endroit.
Apprenez, madame,
que nous sommes fils de roi
Qui sont tous
illustres et font du bruit dans le monde. »
La surprise de la
belle hôtesse fut profonde
Quand elle entendit
ce sombre et fier discours,
Et elle arrêta son
esclave. Comme le jour
Paraissait, Schéhérazade
garda le silence.
Elle reprit : « La
dame dit : Ne faites point de violence
A ceux qui
raconteront leur histoire aussi
Et vous diront ce
qui les a amenés ici,
Et laissez-les
partir. Ceux qui vont se taire
Ou pour quelque
raison nous voiler ce mystère
Mériteront, quant
à eux, leur juste châtiment. »
Le porteur, ayant
ouï ce discours alarmant,
Prit la parole et
dit : « Madame, mon histoire
Vous la
connaissez. Quand la nuit devint noire,
J’ai voulu
demeurer chez vous, et votre sœur
De m’être propice
et bonne a eu la douceur.
Je ne suis qu’un
humble porteur qui toujours erre
Et qui porte tous
les fardeaux de la Terre.
Jusqu’à votre
demeure conduit par le destin,
J’ai cru en vous
voyant qu’il était moins hautain,
Mais je vois que
toujours l’infortune me guette »
« Tu es
libre, va-t’en et sauve ta tête,
Dit Zobéide, et
que nous ne te voyons plus. »
Le bon porteur
reprit : « A ces seigneurs il plut
D’entendre mon
histoire ; souffre que je reste
Pour entendre la
leur. » Et il alla, preste,
Prendre place sur
un bout du sofa, fort joyeux
De voir le sourire
remonter à ses yeux
Comme le soleil
monte dans les nuées claires.
Un des trois
calenders, voulant aussi plaire
A Zobéide, prit la
parole et lui dit :
« Cet
ignorant disait que nous étions maudits,
Mais ce n’est
point vrai. Et je vais vous apprendre
Pourquoi j’ai
perdu mon œil et suis allé prendre
L’habit de
calender que je porte aujourd’hui,
A ce triste état
où vous me voyez réduit. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
samedi 19 avril 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XVI)
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