Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XIV)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
La frayeur du
calife Haroun fut extrême,
Et en voyant ces
hommes noirs il devint blême,
Se repentant de ne
pas avoir entendu
Son sage vizir, et
de lui avoir défendu
De lui parler, d’une
manière aussi sévère.
Mais tous ces
remords qui emplirent son âme amère
Etaient trop
tardifs pour sauver d’un sombre sort
Les convives qui
se préparaient à la mort
En disant les
dernières paroles solennelles.
Avant de consommer
son action criminelle,
Un esclave, qui
allait porter le fatal coup,
Dit à Zobéide : « Doit-on
leur couper le cou ?
Que commandez-vous,
hautes et puissantes maîtresses ? »
« Je veux
interroger d’abord ces âmes traîtresses
Sur ce projet
hardi qu’elles avaient conçu. »
« Dans votre
belle demeure vous m’avez bien reçu,
Interrompit le
pauvre porteur. Ma douce dame,
Je vous jure sur
le salut de mon âme
Que ces hommes sont
coupables et je suis innocent.
Pourquoi dois-je
payer pour leur crime de mon sang ?
Hélas !
Continua-t-il en pleurant, ces hommes
Sont la cause de
ce malheur où nous sommes,
Ils sont borgnes
et l’œil ne les voit pas sans horreur,
Et je les crois
maudits et ils m’emplissent de terreur.
Ô, madame,
pardonnez à un misérable,
Que votre
compassion me soit secourable,
Que je ne succombe
point à votre courroux,
Soyez douce,
puisque vos yeux sont aussi doux. »
Zobéide rit en
elle-même malgré sa colère,
Et ces propos n’étaient
point pour lui déplaire.
S’adressant aux
autres hôtes une deuxième fois,
Elle leur dit : « Je
juge par votre manque de foi
Que vous êtes sans
rang dans vos contrées natales.
Votre curiosité va
vous être fatale
Car vous n’avez
point su sagement la dompter,
Et vos soupirs,
messieurs, vous sont désormais comptés. »
Le Calife s’irritait
de voir que sa vie
Par une dame en
colère allait être ravie,
Et il allait lui
dire qui il était vraiment.
Ce qu’il demanda à
son vizir qui fièrement
Rejeta cet avis
pour l’honneur de son maître.
« Le Calife
ne peut mourir comme un traître. »
Murmura-t-il, à
son maître resté loyal,
Et songeant, avant
la vie, à l’honneur royal.
Zobéide demanda
aux calenders, fière,
Pourquoi ils
étaient borgnes et s’ils étaient frères,
Et elle leur dit : « Puisque
vous êtes aussi curieux
Tout en étant cent
fois plus que nous mystérieux,
Et puisque vous venez
chez nous comme hôtes,
Nous sommes en
droit de vous demander qui vous êtes. »
[A SUIVRE]
Par: Mphamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
vendredi 18 avril 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XV)
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