Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XIV)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Bien que ce
conseil fût judicieux et très sage,
Le Calife le
rejeta, imposant avec rage
Silence à son
vizir, en lui disant rêchement
Qu’il prétendait
avoir tous les éclaircissements
Sans craindre de
fâcher ces mystérieuses dames
Et sans plus retarder
son souhait, à l’heure même.
Or il fallait
savoir qui, hardi, parlerait
Aux trois dames,
et qui le premier les courroucerait.
Les trois
calenders, eux, à voix basse s’excusèrent ;
Le calife et les
autres invités causèrent
Et pour
porte-parole choisirent le porteur.
Les ayant entendus
parler avec chaleur,
Quand elle eut
secouru sa sœur, leur hôtesse
S’approcha d’eux
et leur dit : « Qu’est-ce qui vous presse ?
De quoi
devisez-vous avec autant de bruit ? »
Le porteur, qui
prit la parole, dit : « Cette nuit
Nous avons vu,
madame, beaucoup de prodiges.
Vous poser ces
questions autant que vous m’afflige,
Mais ces hommes m’ont
chargé de le faire pour eux
Et ils vous
interrogent sur votre air malheureux
Après avoir
pourtant châtié ces chiennes sombres,
Et d’où viennent
des coups de fouet les ombres
Sur le sein de
votre belle sœur, pourtant blanc.
C’est ce que ces
seigneurs, reprit-il en tremblant,
Me chargent de
vous dire. » Levant sa tête altière,
Zobéide à ces mots
devint soudain fière
Et, s’adressant à
la compagnie, dit : « J’aimerais
Savoir si ce que
dit cet homme est bien vrai.
L’avez-vous chargé
de faire cette demande ? »
Ils répondirent
tous que oui. « Ma surprise est grande,
Ajouta-t-elle, et
je vous trouve bien insolents.
Vous avez pourtant
fait un serment qu’en violant
Vous vous exposez
à ma juste colère.
Mais vous devez ne
point craindre de nous déplaire,
Vous nous croyez
seules et contraintes à vous parler.
Nous vous avons
pourtant réjouis et régalés,
Mais tout ce vin
vous est monté à la tête
Car votre procédé est
sombre et malhonnête. »
Ses paroles
achevées, elle frappa fortement
Trois fois des
pieds et des mains, et au même moment
Une porte s’ouvrit
et sept esclaves noirs parurent,
Robustes et
puissants et vêtus de riches parures,
Et se saisirent
des sept hôtes, le sabre à la main,
Aussi facilement
que s’ils étaient des nains,
Les jetèrent par
terre, et se préparèrent
A leur couper la
tête, quand ils les tirèrent
Au milieu de la
salle comme de frêles animaux
Qu’ils allaient
sacrifier, insensibles à leurs maux.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
mercredi 16 avril 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XIV)
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