Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XIII)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
L’étonnement du
calife Haroun devint plus grand
De la réponse des
trois calenders errants,
Et il demanda au
porteur d’une voix basse
S’il sait ce qui
dans cette demeure se passe,
Pourquoi on y
fouette des chiennes, et ce beau sein
De toutes ces
balafres a le cruel dessin.
« Seigneur,
répondit-il, je suis de cette ville,
Mais j’y exerce,
hélas, une profession trop vile
Pour être des
secrets de telles dames informé.
De tous ces
mystères comme vous je suis alarmé
Et je suis surpris
de ne voir aucuns hommes
Hormis nous, dans
cette demeure où nous sommes
Tenir compagnie à
ces si rares beautés. »
Brûlant toujours
de la même curiosité,
Il était résolu à
la satisfaire,
Et le Calife dit
aux autres : « Déplaire
A ces dames m’importe
peu. Elles ne sont que trois
Et nous sommes sept
hommes. N’ayons donc nul effroi
De les obliger à
révéler leurs mystères,
Et si pourtant
elles s’obstinent à les taire
Nous les
contraindrons, sires, à nous les avouer. »
Cet avis ne fut
pas du grand vizir loué
Et au calife il en
fit voir les conséquences
Qu’il lui
représenta avec éloquence
En se faisant
toujours passer pour un marchand.
« Sire, je
serai de peu de foi en vous cachant
Mon sentiment sur
cette véhémente entreprise,
Lui dit-il, et
vous m’en voyez plein de surprise
Car en entrant ici
nous avons accepté
De ne leur
demander rien, et de respecter
Les secrets que
ces dames ne veulent point nous dire.
Songez-y encore
une fois, que serons-nous, sire,
Si nous faisons
violence à plus faible que nous ? »
Le vizir avait l’air
de prier à genoux
L’ardent Calife en
lui adressant ces paroles,
Et s’efforçait en
même temps de jouer son rôle.
Il le tira à part,
et lui parlant tout bas :
« Majesté,
poursuivit-il, ne nous hâtons pas,
Nous ignorons
quels noirs secrets ces dames nous voilent.
Le soleil éclaire
bien mieux que les étoiles ;
Le jour se lèvera
bientôt, et je viendrai
Moi-même avec des
gardes, au matin, et prendrai
Ces dames que j’amènerai
devant votre trône.
Elles vous diront
tous ces mystères qui vous étonnent
Et en quelques
heures se feront un devoir
De vous dire tout
ce que vous voulez savoir. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
samedi 12 avril 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XIII)
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