Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XII)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Zobéide demeura
sur son siège quelque temps,
Se reposant de sa
fatigue en fouettant
Les deux chiennes
noires avec toute son énergie
Et par le grand
effort qu’elle fit les joues rougies.
La belle Amine
vint et lui dit doucement :
« Je pense,
ma chère sœur, que c’est le moment
Propice pour qu’à
mon tour je joue mon personnage. »
Zobéide dit que
oui, et elle alla, sage
Et les pas lourds,
à droite du Calife s’asseoir.
Silencieuse après
ce qu’elle venait de voir,
L’assemblée
attendait, curieuse et impatiente,
Le nouveau
spectacle. Coupant son attente,
Amine dit à Sofie : « Ma
chère sœur, levez-vous,
Vous savez ce qu’il
faut faire. » D’un air calme et doux,
Elle le fit et
revint en un moment, alerte,
En tenant un étui
relevé de soie verte
Et d’une riche
broderie d’or, de satin jaune garni.
Tirant un luth que
le temps n’avait point terni
Et qu’elle
présenta à la belle Amine,
Elle le prit, l’accorda,
et d’une belle voix chagrine
Chanta une chanson
sur les amoureux tourments
D’une manière
fervente et avec tant d’agrément
Que sa douce voix
charma toutes les oreilles
A la voix des
antiques sirènes pareille.
Quand elle eut
achevé son long chant passionné,
Elle remit le luth
qu’elle lui avait donné
A sa sœur, et lui
dit : « Ma chère, chante à ma place
Car la voix me manque
et je suis devenue lasse. »
Sofie prit le luth
et elle chanta à son tour
Un chant
mélancolique à l’éternel amour,
Ce qu’elle fit
avec tant de véhémence
Qu’elle pleurait
vivement en finissant sa romance
Et, sentant le
besoin de respirer un peu,
Les yeux humides
de larmes et la gorge en feu,
Elle se donna de l’air.
L’assemblée spectatrice
Vit avec horreur
son sein plein de cicatrices.
Elle s’évanouit au
même moment, et ses deux sœurs
Coururent à son
secours. « Ce sont d’étranges mœurs,
Murmura un des
trois calenders. Dans l’étable,
Ou à l’air, il eût
sans doute été préférable
De coucher, plutôt
que de venir en ces lieux. »
Le Calife l’entendit
et s’approcha, curieux,
Des calenders et
leur dit : « Ces spectacles étranges
Me fascinent et,
je ne vous le dis, me dérangent
Car j’en ignore le
secret. Êtes-vous d’ici ?
Qu’est-ce que ces
chiennes ? Que signifie tout ceci ? »
Un d’eux lui
répondit : « Mon seigneur, on l’ignore,
Et comme vous nous
n’en savons rien encore,
A cette porte nous
avons aussi frappé,
Du même mystère
tout est pour nous enveloppé,
Et nous ne
pouvons, sire, rien vous apprendre
Sur ce que vous
venez de voir et d’entendre.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
jeudi 10 avril 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XII)
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