Affichage des articles dont le libellé est rose. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est rose. Afficher tous les articles

mardi 30 mai 2023

Cartes postales (44)

  CARTES POSTALES (44)

Qui a posé cette rose
Sur les rails infinis et froids ?
Peut-être un amoureux morose
Empli de respect et d’effroi,

Peut-être la brise qui erre
Et parfume l’air du matin,
Peut-être un poète sévère
Et courroucé par le destin !

Chose rêveuse et fragile
Que torturent les éléments !
Bientôt le train sombre et agile

Viendra décapiter cette âme
Qu’attend le vaste firmament,
Et qui est aussi une femme ! 


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

dimanche 24 mai 2020

Re-Ô beau rosier du Paradis

RE-Ô BEAU ROSIER DU PARADIS
 
D’après le poème  « Ô beau rosier du Paradis » de Charles Van Lerberghe (1861 – 1907), duquel je ne garde ici que la première strophe.
 
 
Ô beau rosier du Paradis,
Beau rosier aux milliers de roses,
Qui dans les parfums resplendis,
Et dans la lumière reposes ;

Tu emplis de tes doux parfums
Qui grandissent comme des flammes
Le monde enchanté et sans fin
Et aux innombrables âmes,
 
Tu rappelles que la beauté
À l’homme peut être fatale,
En montrant avec cruauté
Tes serres et tes pétales !
 
Tes pétales sont faits du sang
De ceux qui t’aiment et que tu blesses,
Tu gardes le souvenir puissant
De leurs invincibles faiblesses,
 
Jusqu’à la terre tu descends
Comme une chevelure de femme,
En berçant les heureux passants
Qui voudraient t’appeler : « Madame »,
 
Fier rosier, joyau du printemps,
De tout jardin la couronne,
Toujours parfumé et content,
Sous le soleil qui rayonne.
 
 
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

samedi 4 avril 2020

La rose égocentrique

la rose égocentrique

Une jeune rose, folâtre et peu sage,
Apostrophait la terre ainsi que les nuages,
Leur disant avec un sourire, chaque jour :
« Je suis la plus belle et je m’aime d’amour !
Le monde est mon jardin. Joyau de la Nature,
Je ne suis cependant pas sa créature,
Je la pare, mais elle ne me pare pas !
Mon parfum enchante tous les voyageurs las,
Il monte jusqu’au ciel comme une lumière,
Ils viennent à moi avant d’aller à la rivière,
N’osant marcher sur moi et n’osant me cueillir !
Rien ne peut m’endeuiller ni me faire périr,
Je suis la rose, amis, la rose éternelle !
Tout vieillit, mais moi je resterai jeune et belle,
Je n’ai pas de cheveux pour qu’ils deviennent blancs,
Je contemple de loin votre monde tremblant
Qui a peur de la mort et de la solitude,
Magnifique comme toujours et d’habitude ! »

Un jour, alors que la rose ainsi se vantait
Et que rien ici-bas, rien ne l’épouvantait,
Une tempête vint, violente et ténébreuse,
Et cassa sans pitié sa couronne nombreuse,
Dispersa son beau corps aux quatre coins de l’air,
S’en alla, et le jour redevint soudain clair.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

vendredi 31 janvier 2020

Communion d'une rose

communion d'une rose

Une rose, sous le printemps,
S’épanouissait comme un sourire,
Aussi radieuse que le temps
Qui semblait lui suffire.

Elle se penchait doucement
Sur la création charmante,
Voyageuse emplie d’éblouissement,
Et sur les sources vivantes,

Elle murmurait des chansons
Au ciel bleu et à la fraîche herbe,
Elle agitait comme Samson
Sa chevelure superbe

Ses beaux pétales parfumés ;
Le vent est amoureux d’elle,
Pour aller dans les cieux aimés
Elle n’a pas besoin d’ailes,

Elle n’a pas besoin de pieds
Pour s’aventurer sur terre,
Elle sied à tout, tout lui sied,
Partout elle va et erre

En harmonie avec le ciel,
Avec la nature ravie,
Chante son poème éternel
Et dit maintes choses à la vie.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

vendredi 18 octobre 2019

Le berceau rose

Le berceau rose

Ils avaient acheté un berceau rose
Beau comme toutes les petites choses,
Pour leur fille, qui est leur grand amour
Et qui dans quelques mois verrait le jour.
Comme un touriste un fier temple antique,
Ils contemplaient ce lit magnifique
Empli déjà de sa respiration,
Avec bonheur, avec vénération,
Parents radieux et comblés avant l’heure
Qui attendaient cette enfant qui pleure,
Avant l’aube les réveillant soudain
Parce qu’elle a ses gaz et qu’elle a faim ;
Ce berceau qui luisait comme un mirage
Et dont le rideau était le feuillage,
Arbre de l’innocence et du bonheur,
Suffisait à leurs yeux et à leurs cœurs
Et était comme une fin du monde.
Dieu l’avait jeté pour eux dans l’onde
Et leur disait qu’ils auraient un enfant
Aussi beau que la lune et triomphant,
Qui les rendrait heureux avant de naître
Et qui allait prolonger leur être
Comme le parfum prolonge la fleur ;
Leur vie, remplie de cris mais sans douleur,
Serait aussi belle qu’un paysage,
Et ils deviendraient tous les deux plus sages.
C’était leur rêve, à nul autre pareil,
Et ce berceau rose était leur sommeil.

Victime, hélas, de son destin farouche,
Dans le linceul de sa première couche,
La petite mourut, et désolés,
Ses parents pleurent cet ange envolé
Et ont imploré Dieu de le leur rendre.
Ne voulant ni le donner ni le vendre,
Ce berceau, rêvé, aimé et pensé,
Où une humble vie n’a pas commencé,
Petite et étrange pyramide,
Est le tombeau de leurs rêves candides.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

mercredi 5 juin 2019

Le banc rose

Le banc rose

Jadis, quand les bêtes parlaient, le soir,
La reine des fées venait s’asseoir
Sur un banc tout mignon peint en rose.
La Nature lui murmurait des choses,
Et elle écoutait toujours en souriant
Les enfants dans leurs logis la priant,
Qui désiraient des présents innombrables ;
L’un dans sa chaumière misérable
Voulait un château dont il est le roi,
Et en ayant à la fois faim et froid,
Savourait un festin imaginaire ;
L’autre, orphelin, demandait son père,
D’autres petits simplement des bonbons,
Et la fée ne leur disait jamais non.
Comment dire non à un enfant qui rêve ?
Avant que dans son arbre plein de sève
Elle n’allât jusqu’à l’aube dormir,
Elle ne laissait aucun cœur gémir
Derrière toute porte qu’on ferme,
Et chez les enfants, essuyaient leurs larmes.

Et aujourd’hui ? La douce fée n’est plus.
Sur le banc rose il a neigé et plu,
Et il est désormais couvert de mousse.
L’herbe sauvage à côté de lui pousse,
Et la fée est morte dans ce linceul,
N’allant plus aux enfants quand ils sont seuls.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

mardi 3 mai 2016

Le livre de la Rose

LE livre de la rose

En feuilletant la rose
J’ai lu des mots parfumés
Et des soupirs bien-aimés
Qui sortent de toutes choses ;

Sur ses larges pétales
Le printemps radieux, épris,
En lettres de feu écrit
Et en lettres capitales

De beaux et longs poèmes !
Ils se disent, bien contents :
« Je te chéris, doux printemps ! »
« Douce rose, je t’aime ! »

Dans la grande nature,
La rose est un livre ouvert
Que ne peut fermer l’hiver
Et qu’ouvre l’aurore pure

Qui le lit avec grâce
Pendant son épanouissement !
Livre qu’on lit doucement
Et qu’à la fin on embrasse !


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

samedi 20 juin 2015

Conte: La fontaine à l'eau de rose (Partie II)

CONTE: LA FONTAINE À L'EAU DE ROSE (PARTIE Ii)


II. Comment le cadet fut aidé par la Vierge à sauver son père et devint un saint à Aléria

Le cadet, à son tour, rencontra la Vierge
Portant le saint Enfant comme on porte un cierge,
Comme l’innocence portée par la vertu.
Marie lui demanda doucement : « Où vas-tu ? »
« Chercher, madame, la fontaine à l’eau de rose,
Répondit le cadet, pour mon père morose
Car il devint aveugle et je veux le guérir
Et pour que je le sauve je suis prêt à périr. »
« Sais-tu, mon enfant, où se trouve la fontaine ? »
« Non, je ne sais qu’une chose : qu’elle est lointaine.
Mais le souvenir de mon père m’encouragera
Et peut-être que le bon Dieu me ménagera
Et me guidera jusqu’à la merveilleuse source. »
« Mon enfant, ton cœur est bon. Tes rudes courses
Vont bientôt finir. Suis cette route seulement,
Tu seras accueilli à la fin hostilement
Par les bêtes farouches qui en sont les gardiennes,
Mais pour que nul malheur sombre ne t’advienne
Et pour que tu les tues, à manger donne-leur
Des morceaux de cette cire de bleue couleur.
Quand tu auras rempli d’eau rose ta bouteille
Qui n’est à nulle autre eau ici-bas pareille,
Tu la conserveras toujours précieusement
Et tu t’en serviras peu et pieusement
Car une goutte peut rendre à un mort la vie. »
L’âme de ces conseils salutaires ravie,
A la fontaine le jeune homme se rendit.
Les affreux rugissements que l’enfant entendit
Le terrifièrent, et son cœur s’emplit d’alarmes.
En le voyant venir, un serpent énorme
S’élance sur lui et il le veut dévorer.
Dans la gueule ouverte du monstre abhorré
Il lance toutefois courageusement sa cire
Et il ne tarde pas ainsi à occire
Toutes les autres bêtes, à la source remplit
Sa bouteille, et revient, son devoir accompli,
A Aléria guérir son père qu’il aime.
Il était mort depuis deux jours. Sans être blême,
Son fils alla ouvrir le tombeau et versa
Une goutte sur le défunt qui conversa
Joyeusement avec lui. A ce spectacle,
On cria dans la ville fervemment au miracle
Et on dit que le fils cadet était un saint
Alors qu’il protesta, disant que son dessein
Etait de guérir son père, et qu’une dame
L’avait aidé. La ville ne perdit nulle âme
Tant que le cadet y vécut ; nul ne mourut,
Et son eau enchantée chaque fois secourut
Des morts et des mourants souffrants et livides.
Quand il en eut besoin, le flacon était vide
Et malheureusement il ne put en profiter.
Mais il était si vieux qu’au lieu de s’inquiéter
Il ne regretta pas, au soir de l’âge,
La vie éphémère et les heures volages.

[FIN DU CONTE: LA FONTAINE À L'EAU DE ROSE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

vendredi 19 juin 2015

Conte: La fontaine à l'eau de rose (Partie I)

CONTE: La fontaine à l'eau de rose (PARTIE I)

I. Ce qui arriva aux deux fils, partis chercher un remède pour leur vieux père

Un homme d’Aléria, plus riche que les rois,
A l’âge avancé et dont les fils étaient trois,
Frappé de cécité à l’hiver de sa vie,
Dit à ses fils : « Qui me rendra ma vue ravie
Aura après ma mort toutes mes possessions. »
De cette promesse pour remplir leur mission
Les trois fils n’avaient pas besoin, car ils l’aimaient
Et de le voir devenu aveugle s’alarmaient.
Ils partirent par le monde avec le dessein
De trouver un remède, mais les plus grands médecins
Disaient que ce mal, nul ne pouvait le combattre.
A la fin un docteur, plus docte que les autres,
Leur dit : « Nul mortel ne possède le pouvoir
De guérir votre cher père avec son savoir.
Je ne sais, mes enfants, qu’un unique remède,
Pour que vous l’obteniez que le Seigneur vous aide !
Allez une bouteille en voyageant remplir
A la fontaine à l’eau de rose sans pâlir.
Cette eau est enchantée et sauvera votre père,
Mais cette fontaine des fauves est le repaire,
Armez-vous de courage et armez-vous de foi. »
Ils ne se le firent pas répéter deux fois
Et partirent à l’instant pour cette fontaine
Dont ils ne savaient rien, sauf qu’elle était lointaine
Et dangereuse aussi. Les trois frères errants
Prirent en la recherchant trois chemins différents
Avec l’espoir qu’un jour enfin ils guériraient
Leur père et à vaincre son mal réussiraient.
Le premier voyagea fort longtemps. Au lendemain
Du dixième jour, il vit sur son chemin
Une jeune femme portant un enfant frêle
Dans ses bras, et d’une beauté surnaturelle.
« Où vas-tu ? » demanda-t-elle au voyageur.
Celui-ci répondit, de sa question rageur :
« Quelle est cette question que je viens d’entendre ?
Que t’importe ? Aurais-je des comptes à te rendre ? 
Eloigne-toi ou il t’arrivera malheur. »
La dame soupira et dit avec douleur :
« Eh bien ! va où ton sort te conduit. » Cette femme
C’était Marie avec Jésus, chair de son âme
Qu’elle portait au bras, petit et adoré.
L’aîné fut par les lions courroucés dévoré
Quand il arriva à la fontaine enchantée.
Le second rencontra Marie déjà contée ;
« Où vas-tu ? » demanda-t-elle au garçon fier.
« A voir ta mine, tu as faim depuis hier ;
Tu es trop curieuse, manante misérable !
S’écria-t-il à la Dame vénérable.
Des tes propres affaires tu devrais te mêler.
Va-t’en, car je ne vais rien te révéler. »
Elle s’attrista de sa réponse violente
Et ajouta : « Que ta voix est insolente !
Est-ce ainsi qu’à une dame on fait plaisir ?
Je me tais puisque tel est ton cruel désir. »
Le voyageur connut le destin atroce
Que connut son cadet, et les bêtes féroces
Qui gardaient la fontaine, en firent leur repas
Et pour le dévorer elles n’hésitèrent pas.  

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène