Le berceau rose
Ils avaient
acheté un berceau rose
Beau comme
toutes les petites choses,
Pour leur fille,
qui est leur grand amour
Et qui dans
quelques mois verrait le jour.
Comme un
touriste un fier temple antique,
Ils contemplaient
ce lit magnifique
Empli déjà de sa
respiration,
Avec bonheur,
avec vénération,
Parents radieux
et comblés avant l’heure
Qui attendaient
cette enfant qui pleure,
Avant l’aube les
réveillant soudain
Parce qu’elle a
ses gaz et qu’elle a faim ;
Ce berceau qui
luisait comme un mirage
Et dont le
rideau était le feuillage,
Arbre de l’innocence
et du bonheur,
Suffisait à
leurs yeux et à leurs cœurs
Et était comme
une fin du monde.
Dieu l’avait
jeté pour eux dans l’onde
Et leur disait
qu’ils auraient un enfant
Aussi beau que
la lune et triomphant,
Qui les rendrait
heureux avant de naître
Et qui allait
prolonger leur être
Comme le parfum
prolonge la fleur ;
Leur vie,
remplie de cris mais sans douleur,
Serait aussi
belle qu’un paysage,
Et ils
deviendraient tous les deux plus sages.
C’était leur
rêve, à nul autre pareil,
Et ce berceau
rose était leur sommeil.
Victime, hélas,
de son destin farouche,
Dans le linceul
de sa première couche,
La petite
mourut, et désolés,
Ses parents
pleurent cet ange envolé
Et ont imploré
Dieu de le leur rendre.
Ne voulant ni le
donner ni le vendre,
Ce berceau,
rêvé, aimé et pensé,
Où une humble
vie n’a pas commencé,
Petite et
étrange pyramide,
Est le tombeau de
leurs rêves candides.
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2194.
vendredi 18 octobre 2019
Le berceau rose
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Mon avis sur cet article: