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mercredi 14 juin 2023

Cartes postales (58)

   CARTES POSTALES (58)

Le monde est un vieux livre
Aux pages jaunies par le temps
Et dont la poussière enivre
L’homme qui erre et qui attend ;

Le monde est un pieux livre
Que lit aussi la Création,
Dans lequel l’homme peut vivre
Et toutes les générations.

Nous sondons tous les mystères
De ce livre éternel, ouvert,
De l’univers et de la terre,

Les caractères, les symboles,
Les volumes bleus, noirs et verts,
Et les pages qui s’envolent.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

vendredi 13 novembre 2020

À chacun son livre

à chacun son livre

Celui qui recevra son livre dans la main droite, dira : « Prenez ce livre ; lisez. Je n’oubliai jamais que je devais subir cet examen. » (Coran, 69, 19-20)

Au premier son de la Trompette, la terre
Sera réduite, avec les monts, en poussière,
Quand surviendra le jour du Jugement dernier.
Voici le jour promis que l’impie a nié
Et où comparaîtront toutes les créatures !
Le ciel n’est plus qu’une vaste déchirure,
Et tous les anges se tiennent sur ses côtés,
Le Trône du Seigneur par huit anges est porté,
Le genre humain attend, et il tremble et espère,
Sans pouvoir se cacher au Juge sévère
Dont rien n’égalera, ce jour-là, le courroux,
Et qui sera pourtant à ses serviteurs doux.

Chacun lira son livre où ont été écrites
Toutes ses actions et la place qu’il mérite.
Celui qui le tiendra à la main droite, heureux,
S’écriera : « Qu’on lise mon livre valeureux !
J’ai cru en mon Seigneur et en ses promesses. »
À lui le paradis ! Loin de la tristesse,
Il demeurera dans son sublime jardin
Dont les fruits s’offriront toujours à ses deux mains ;
Tel est le prix des biens qu’il a faits sur la terre.
Quant à l’impie qui loin du sentier de Dieu erre,
Son livre lui sera à la gauche donné.
Quand il y lira tous ses crimes qu’il connaît,
Il s’écriera : « Ô j’eusse aimé que ce livre
Restât fermé, et j’eusse aimé ne point revivre !
Plutôt que de savoir mon déplorable sort,
Ô Seigneur tout-puissant, j’eusse aimé être mort !
À quoi m’ont servi ma puissance et mes richesses ? »
Dieu commandera, sans entendre sa détresse,
Aux gardiens de l’enfer : « Qu’il soit accablé
De fers ! Saisissez cet impie, qu’il soit hâlé
Par les feux de l’enfer ! À lui sera soudée
Une chaîne qui a soixante-dix coudées !
Il n’a pas cru en moi, et il a méprisé
Le pauvre qui a faim, par son orgueil brisé !
Nul ne le sauvera de la géhenne ardente,
Il mangera, comme les âmes perdantes,
Le pus qui coulera des plaies des ulcérés
Avec les épines du grand Arbre acéré. »


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

dimanche 21 juillet 2019

Le Livre de la mer

Le livre de la mer

I

J’aime le mouvement sombre
De ces flots à l’amer parfum
Qui semblent feuilleter dans l’ombre
Les pages d’un livre sans fin,

Le lointain et doux murmure,
Poème empli de passion,
De la mer, cette blessure
De la vaste création,

Toutes ces ondes pesantes,
Épouses du grand firmament,
Et ces algues reluisantes
Où la mer cache ses diamants !

Est-ce avec cette tache d’encre
Que le monde a été écrit ?
Le marin y jette son ancre
Et le poète son esprit ;

La nuit couvre de son voile
Les sirènes et les trésors,
Et fait reluire les étoiles,
Comme Rome appesantie d’or,

Elle cache maintes choses
Qui en peuplent les profondeurs,
Et la mer, comme une rose,
Se ferme sous le ciel songeur.

II

J’ai longtemps rêvé de suivre
De ces ondes l’obscure chemin,
De m’en aller et de vivre
Loin de la terre et des humains,

D’être le grave capitaine
D’un fantomatique vaisseau
Qui erre dans la mer hautaine
Avec ses voiles en lambeaux,

Et qui va d’un pas rapide
Dans l’éternelle et vaste nuit,
Loin des étoiles limpides
Et du phare qui reluit,

À son salut ou à sa perte
Courant dans les immensités,
Et devant une île déserte
À l’abri de l’humanité,

Jetant son ancre luisante
Qu’appesantissent les soucis
Comme un fardeau qui épouvante
Et que la vie rouille et noircit ;

La nuit qui endort le monde
Dans le vaste lit des soupirs
M’emportera, et les ondes
Vont chanter pour moi et gémir.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

mardi 3 mai 2016

Le livre de la Rose

LE livre de la rose

En feuilletant la rose
J’ai lu des mots parfumés
Et des soupirs bien-aimés
Qui sortent de toutes choses ;

Sur ses larges pétales
Le printemps radieux, épris,
En lettres de feu écrit
Et en lettres capitales

De beaux et longs poèmes !
Ils se disent, bien contents :
« Je te chéris, doux printemps ! »
« Douce rose, je t’aime ! »

Dans la grande nature,
La rose est un livre ouvert
Que ne peut fermer l’hiver
Et qu’ouvre l’aurore pure

Qui le lit avec grâce
Pendant son épanouissement !
Livre qu’on lit doucement
Et qu’à la fin on embrasse !


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

samedi 30 avril 2016

Dans le livre

dans le livre

J’ai rêvé de tomber dans un grand livre ouvert.

Dans les firmaments bleus et dans les beaux prés verts
J’ai caressé des fleurs et des étoiles,
J’errais entre les mots comme une voile
Erre entre les grands flots de la profonde mer,
Caressés par le vent, infinis et amers !
Enivré par l’odeur parfumée de l’encre,
A la fin de chaque phrase je jetais l’ancre,
Les mots étaient mes havres et les phrases mes ports !
Au-delà de la vie, au-delà de la mort,
Je marchais dans l’ombre et dans la lumière,
J’entendais murmurer de vagues prières
Dans les infinis noirs et les infinis blancs
Des pages où j’allais, éternel et tremblant !
Ô immortalité, étoiles, tempêtes !
Comme si je revenais, hagard, d’entre les bêtes,
Je me réveillai quand le livre fut fermé,
Par les mille vivants, le matin, alarmé !


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène