CONTE: LA FONTAINE À L'EAU DE ROSE (PARTIE Ii)
II. Comment le cadet fut aidé par la Vierge à sauver
son père et devint un saint à Aléria
Le cadet, à son tour, rencontra la
Vierge
Portant le saint Enfant comme on porte
un cierge,
Comme l’innocence portée par la vertu.
Marie lui demanda doucement : « Où
vas-tu ? »
« Chercher, madame, la fontaine à l’eau
de rose,
Répondit le cadet, pour mon père morose
Car il devint aveugle et je veux le
guérir
Et pour que je le sauve je suis prêt à
périr. »
« Sais-tu, mon enfant, où se trouve
la fontaine ? »
« Non, je ne sais qu’une chose :
qu’elle est lointaine.
Mais le souvenir de mon père m’encouragera
Et peut-être que le bon Dieu me ménagera
Et me guidera jusqu’à la merveilleuse
source. »
« Mon enfant, ton cœur est bon. Tes
rudes courses
Vont bientôt finir. Suis cette route
seulement,
Tu seras accueilli à la fin hostilement
Par les bêtes farouches qui en sont les
gardiennes,
Mais pour que nul malheur sombre ne t’advienne
Et pour que tu les tues, à manger
donne-leur
Des morceaux de cette cire de bleue
couleur.
Quand tu auras rempli d’eau rose ta
bouteille
Qui n’est à nulle autre eau ici-bas
pareille,
Tu la conserveras toujours précieusement
Et tu t’en serviras peu et pieusement
Car une goutte peut rendre à un mort la
vie. »
L’âme de ces conseils salutaires ravie,
A la fontaine le jeune homme se rendit.
Les affreux rugissements que l’enfant
entendit
Le terrifièrent, et son cœur s’emplit d’alarmes.
En le voyant venir, un serpent énorme
S’élance sur lui et il le veut dévorer.
Dans la gueule ouverte du monstre
abhorré
Il lance toutefois courageusement sa
cire
Et il ne tarde pas ainsi à occire
Toutes les autres bêtes, à la source
remplit
Sa bouteille, et revient, son devoir
accompli,
A Aléria guérir son père qu’il aime.
Il était mort depuis deux jours. Sans
être blême,
Son fils alla ouvrir le tombeau et versa
Une goutte sur le défunt qui conversa
Joyeusement avec lui. A ce spectacle,
On cria dans la ville fervemment au
miracle
Et on dit que le fils cadet était un
saint
Alors qu’il protesta, disant que son
dessein
Etait de guérir son père, et qu’une dame
L’avait aidé. La ville ne perdit nulle
âme
Tant que le cadet y vécut ; nul ne
mourut,
Et son eau enchantée chaque fois
secourut
Des morts et des mourants souffrants et
livides.
Quand il en eut besoin, le flacon était
vide
Et malheureusement il ne put en
profiter.
Mais il était si vieux qu’au lieu de s’inquiéter
Il ne regretta pas, au soir de l’âge,
La vie éphémère et les heures volages.
[FIN DU CONTE: LA FONTAINE À L'EAU DE ROSE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
samedi 20 juin 2015
Conte: La fontaine à l'eau de rose (Partie II)
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