CONTE: La fontaine à l'eau de rose (PARTIE I)
I. Ce qui arriva aux deux fils, partis chercher un
remède pour leur vieux père
Un homme d’Aléria,
plus riche que les rois,
A l’âge avancé
et dont les fils étaient trois,
Frappé de cécité
à l’hiver de sa vie,
Dit à ses fils : « Qui
me rendra ma vue ravie
Aura après ma
mort toutes mes possessions. »
De cette
promesse pour remplir leur mission
Les trois fils n’avaient
pas besoin, car ils l’aimaient
Et de le voir
devenu aveugle s’alarmaient.
Ils partirent
par le monde avec le dessein
De trouver un
remède, mais les plus grands médecins
Disaient que ce
mal, nul ne pouvait le combattre.
A la fin un
docteur, plus docte que les autres,
Leur dit : « Nul
mortel ne possède le pouvoir
De guérir votre
cher père avec son savoir.
Je ne sais, mes
enfants, qu’un unique remède,
Pour que vous l’obteniez
que le Seigneur vous aide !
Allez une bouteille
en voyageant remplir
A la fontaine à
l’eau de rose sans pâlir.
Cette eau est
enchantée et sauvera votre père,
Mais cette
fontaine des fauves est le repaire,
Armez-vous de
courage et armez-vous de foi. »
Ils ne se le
firent pas répéter deux fois
Et partirent à l’instant
pour cette fontaine
Dont ils ne
savaient rien, sauf qu’elle était lointaine
Et dangereuse
aussi. Les trois frères errants
Prirent en la
recherchant trois chemins différents
Avec l’espoir qu’un
jour enfin ils guériraient
Leur père et à
vaincre son mal réussiraient.
Le premier
voyagea fort longtemps. Au lendemain
Du dixième jour,
il vit sur son chemin
Une jeune femme
portant un enfant frêle
Dans ses bras,
et d’une beauté surnaturelle.
« Où vas-tu ? »
demanda-t-elle au voyageur.
Celui-ci
répondit, de sa question rageur :
« Quelle
est cette question que je viens d’entendre ?
Que t’importe ?
Aurais-je des comptes à te rendre ?
Eloigne-toi ou
il t’arrivera malheur. »
La dame soupira
et dit avec douleur :
« Eh bien !
va où ton sort te conduit. » Cette femme
C’était Marie
avec Jésus, chair de son âme
Qu’elle portait
au bras, petit et adoré.
L’aîné fut par
les lions courroucés dévoré
Quand il arriva
à la fontaine enchantée.
Le second
rencontra Marie déjà contée ;
« Où vas-tu ? »
demanda-t-elle au garçon fier.
« A voir ta
mine, tu as faim depuis hier ;
Tu es trop
curieuse, manante misérable !
S’écria-t-il à
la Dame vénérable.
Des tes propres
affaires tu devrais te mêler.
Va-t’en, car je ne
vais rien te révéler. »
Elle s’attrista
de sa réponse violente
Et ajouta : « Que
ta voix est insolente !
Est-ce ainsi qu’à
une dame on fait plaisir ?
Je me tais
puisque tel est ton cruel désir. »
Le voyageur
connut le destin atroce
Que connut son
cadet, et les bêtes féroces
Qui gardaient la
fontaine, en firent leur repas
Et pour le
dévorer elles n’hésitèrent pas.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
vendredi 19 juin 2015
Conte: La fontaine à l'eau de rose (Partie I)
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