vendredi 3 janvier 2014

Conte: faute d’un clou



conte: faute d'un clou


Autres poèmes de "la série Grimm"
 



Un marchand qui vendit toutes ses marchandises
A la foire, content de chalandise,
S’en alla, la bourse appesantie d’argent,
A cheval, derrière sa selle la chargeant.
A midi, après qu’il eut fait quelques miles,
Pour se reposer il s’arrêta dans une ville ;
Il allait repartir. Lui amenant son cheval,
Le valet d’écurie, un gaillard fort loyal,
Lui dit qu’à sa monture, ayant fait sa carrière,
Manquait un clou au fer du pied gauche de derrière.
Le marchand répondit qu’l était plus lassé
Que son cheval, et de revenir fort pressé,
Qu’il avait une brave bête, et que faire
Les six lieues qui restaient n’allait point lui déplaire.

Pour faire manger à son cheval un peu de pain
Il descendit, l’après-midi. « Avant demain
Votre cheval sera déferré du pied gauche,
Lui dit le palefrenier. Ce n’est point chose qu’on cache,
Faut-il le conduire au maréchal, monsieur ? »
Et le maître resta un moment silencieux
Puis répondit qu’il lui restait peu de route
A faire, que son cheval peut endurer sans doute.
Peu après le cheval commença à boiter,
Bientôt il se mit à broncher sans s’arrêter
Et il tomba enfin ; sa jambe était cassée.
Le marchand s’écria : « Misère ! » sa bête laissée,
Détachant sa valise, à gagner son logis
Il se préparait, quand des ténèbres surgit
Un bandit qui cria : « La bourse ou la vie ! »
Deux autres surgirent. Ces âmes noires furent ravies
De ce présent du ciel. Et le pauvre marchand
Qui, les mains vides, revint au logis en marchant,
Murmurait en lui-même : « C’est ce clou qui m’afflige !
On est souvent châtié par ce qu’on néglige. »




Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 


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