conte: le paysan et le diable
Autres poèmes de "la série Grimm":
Il y avait une fois un
paysan fort rusé
Dont maints hommes et
femmes, de ses tours amusés,
Racontaient la malice
devenue proverbiale.
Le diable lui-même par ses
ruses déloyales
Fut, comme vous allez le
voir, aussi séduit.
Il se disposait, un soir,
à rentrer chez lui
Après une journée de labeur
fort rude
Mais dont le brave paysan
avait l’habitude.
Il aperçut soudain, au milieu
des sillons,
Un étrange bonhomme,
revêtu de haillons,
Assis sur des braises
reluisant dans l’ombre.
S’en approchant il vit un
petit diable sombre
Qui était maigre et
chauve. Malgré son étonnement
Il lui dit : « Sous
ces braises rouges, tu dois vraiment
Cacher quelque chose d’important,
le diable !
Il me semble que c’est un
trésor, enviable
Pour que tu le caches
ainsi à nos regards. »
« Tu es malin,
paysan. Dit le lutin hagard,
J’ai caché mon trésor dans
cette terre profonde
Et il contient plus d’or
qu’en venant au monde
Tu n’en as vu. » « Il
est dans mon champ, ce trésor !
Et, parbleu, il est à moi !
De ma terre sors
Ou, tout diable que tu es
et désinvolte,
Tu le regretteras.» Dit le
paysan. « Ta récolte
Tu la partageras avec moi.
Dans deux ans
Ce trésor est à toi. Qu’en
dis-tu, le paysan ?
Je suis fort riche, mais
je veux bien, par le tonnerre !
Posséder quelques fruits
de la bonne terre.
Repartit le diable. Ne
viens point le chercher,
Tu ne le trouveras point. »
Acceptant le marché,
Le paysan ajouta : « Pour
qu’il n’y ait nulle querelle
Lors du partage, à cause
des sauterelles
Ou d’un autre hasard,
pactisons. Tu auras
Ce qui sur terre poussera.
Et ce que contiendra
Le sol sera à moi. »
La mine fangeuse,
Croyant sans doute cette
affaire avantageuse,
Le diable souscrivit à ces
conditions-là.
Mais le matois rusé en
souriant alla
Semer son champ de raves.
La récolte arrivée,
Le diable vint pour jouir
des fruits de la corvée
Du paysan laborieux qui
travailla durement.
Mais il ne trouva, en
soupirant furieusement,
Que des feuilles jaunes et
flétries. Le brave
Paysan déterra tout joyeux
ses raves.
« L’avantage a été
pour toi cette fois-ci,
Dit le diable. Mais quand
je reviendrai ici
A la prochaine récolte, j’entends
que m’appartienne
Ce qui sera sous terre, et ce que contiennent
Les sillons soit à toi.
Alors, acceptes-tu ? »
Le paysan dont la ruse
était la seule vertu
Eut l’air de réfléchir et
feignit de le faire,
Et au petit diable sembla
bien téméraire
En acceptant soudain sa
proposition,
Ce qu’en vérité il fit
sans hésitation.
Quand fut venu enfin le
temps des semailles,
Le malicieux compère,
étant une vraie canaille,
Alla semer, non plus des
raves, mais du froment.
La moisson étant mûre, il alla
promptement
Des épis bien gonflés
couper les tiges dorées.
Quand le diable arriva
enfin, l’âme dévorée
De rage, il ne trouva, ô,
suprême dérision !
Que des racines et des
pailles. Dans sa confusion
Il laissa son trésor, et
fou et magnanime,
Il alla se cacher au fond
d’un abîme.
Ramassant le trésor, le
paysan dit, goguenard :
« Diables ou hommes,
c’est ainsi qu’on berne les renards. »
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2180.
lundi 30 décembre 2013
Conte: le paysan et le diable
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