Quand le seigneur aime l'un de ses serviteurs Le Très Miséricordieux fera aimer ceux qui ont cru et fait le bien. (Coran, 19, 96) Le Prophète une fois dit à ses auditeurs : « Quand le Seigneur aime l’un de ses serviteurs, Il dit à Gabriel : “ J’aime un tel (il le nomme), Et comme moi tu vas aimer cet homme.” Gabriel l’aime et dit aux habitants du ciel : “Aimez un tel, qui est aimé de l’Éternel.” Alors on l’aime au ciel ainsi que sur la terre. Quand le Seigneur exècre un homme, sévère, Il dit, après avoir appelé Gabriel : “Sache (il le nomme) que j’ai exécré un tel, Et tu l’exécreras.” Gabriel l’exècre Et dit aux habitants du ciel : “Notre Maître Exècre un tel, et vous aussi l’exécrerez.” |
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2194.
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lundi 17 mai 2021
Quand le Seigneur aime l’un de ses serviteurs
samedi 8 août 2020
Re-Seigneur, je n'ai cessé, dès la fleur de mon âge
RE-Seigneur, je n'ai cessé, dès la fleur de mon âge D’après le poème « Seigneur, je n'ai cessé, dès la fleur de mon âge » de Jean Vauquelin de La Fresnaye (1535-1607) duquel je ne garde ici que la première strophe Seigneur, je n'ai cessé, dès la fleur de mon âge, D'amasser sur mon chef péchés dessus péchés, Des dons que tu m'avais dedans l'âme cachés, Plaisant, je m'en servais à mon désavantage. Loin de toi je marchais, à mon insu dans l'ombre, Et mon âme s'usait comme un vieux vêtement Dans les vains plaisirs et les vains enchantements, Infinis et pareils à des néants sombres. J'étais impétueux, Seigneur, comme un orage, (Nos mauvaises actions nous pétrifient le cœur), Vaincu par mes vices, je me croyais vainqueur, Et des oasis je croyais mes mirages. Ma jeunesse, pareille au char de l'Aurore, Passait rapidement dans des torrent nombreux, Mes heures s'envolaient et j'en étais heureux... En tremblant, de ces temps je me souviens encore. Dans les délices je détruisais mon âme Et dans les voluptés je me brisais le corps, Le vague étourdissement qui saisit les plus forts S'emparait de moi comme une immense flamme ! Mais tu m'as ramené vers toi, dans ta clémence Pareil, Seigneur, au vent doux qui ramène au port Le vaisseau tourmenté par l'orage et la mort Et qui errait sans fin dans la mer immense. Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène |
mardi 10 octobre 2017
Conte: Le brave musicien (Partie III)
CONTE: LE BRAVE MUSICIEN (PARTIE IiI)
III. Comment le musicien parvint à conquérir le
trésor
Le musicien allume un feu et fait sa
soupe,
Il prend aussi quelques légumes et les
coupe,
Et tandis qu’elle bout reprend
tranquillement
Sa flûte à ses côtés, qui l’attend fidèlement.
Les lentilles cuites, dans une grande
assiette
Il les verse et mange sans avoir l’âme
inquiète.
Soudain la porte s’ouvre avec un bruit
de deuil,
Sur une civière portant un grand
cercueil,
Deux hommes entrent, et ils déposent
sans rien dire
Leur fardeau sur une table et se
retirent.
Le musicien se lève, il l’ouvre et il y
voit
Un vieil homme ridé et dur comme du
bois,
Avec une longue barbe et des cheveux
blancs,
Le visage très pâle et les membres
tremblants,
Qui est toujours vivant ! Le
musicien s’étonne,
Le prend par le bras, le fait s’asseoir
et lui donne
Un peu de sa soupe. Le vieillard ravivé
Lui dit : « Merci, jeune
mortel. Tu m’as sauvé.
Suis-moi. » Le musicien, avec sa
lanterne,
Le suit ; ils descendent des
escaliers mornes
Jusqu’à un ténébreux et profond
souterrain.
Le vieillard s’arrête comme un spectre d’airain
Devant un grand monceau d’argent, devenu
plus pâle.
« Divise ce trésor en deux parts
égales,
Parfaitement égales, dit-il au musicien,
Ou tu perdras la vie et tu n’auras rien. »
Le musicien compte les écus, les divise
En deux monceaux égaux. Mais une pièce
grise
Est de trop. Il la prend alors par le
milieu
Et avec son couteau la brise. Pour le
vieux
Il met une moitié, une autre pour
lui-même.
Le vieillard lui sourit, son front n’est
plus blême,
Et dit : « Je suis sauvé !
depuis cent ans je garde
Mon fatal trésor. Tous ceux qui se
hasardent
A venir veulent tout prendre. Prends la
moitié
De cet argent qui m’a rendu sans pitié,
Et donne ce qui reste aux pauvres sans
familles.
Sois généreux comme pour ta soupe aux
lentilles. »
Le vieillard disparaît, et le musicien
prend
Sa moitié, donne l’autre aux mendiants
errants,
Se fait construire une grande maison
fort belle
Et vit heureux, la main pleine et le cœur fidèle.
[FIN DU CONTE: LE BRAVE MUSICIEN]
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
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vendredi 6 octobre 2017
Conte: Le brave musicien (Partie II)
CONTE: LE BRAVE MUSICIEN (PARTIE iI)
II. Ce que fit le brave musicien au château
Le musicien dit au vieillard : « Merci,
grand-père.
Je n’ai peur d’aucun spectre errant, et
j’espère
Que je pourrai trouver tous ces rares
trésors
Et à tous les pauvres gens donner de l’or. »
En vain le vieux fermier, avec des
raisons sages,
Tenta de l’empêcher et fléchir son
courage ;
Le musicien pria seulement le fermier
Qui n’avait pas besoin de se faire prier,
De lui prêter pour la nuit deux valets
de ferme
Avec deux lanternes, ces deux seules
armes
Pour le guider dans la rêveuse
obscurité.
Arrivé au château, pour leur sécurité
Il congédia les deux domestiques
fidèles,
Prit une lanterne et, éclairé par elle,
Franchit courageusement le seuil du
grand château.
Il monta au premier étage, et bientôt
Se trouva dans une grande salle déserte
Dont la porte était, ô surprise !
grande ouverte.
Il se mit à jouer de la flûte et rêvait.
Le vieillard l’entendit d’en bas, ce qui
prouvait
Qu’il vivait encore. Mais bientôt, grand
silence !
Le bon fermier en est bien triste, et il
pense
Avec inquiétude que notre musicien
Est la proie de quelque sorcier ou
spectre ancien.
Or non. Le musicien a faim ; il
regarde
A droite et à gauche, et enfin se
hasarde
A aller et chercher quelque chose à
manger,
Sans penser aux spectres et aux autres
dangers.
Il découvre, dans la chambre voisine,
Une casserole pleine pour qu’on dîne,
Semble-t-il, de bonnes lentilles, et du
pain,
De l’eau et un peu de sel à portée de
main.
[A SUIVRE]
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
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dimanche 1 octobre 2017
Conte: Le brave musicien (Partie I)
CONTE: LE brave musicien (PARTIE I)
I. Ce que vit le brave musicien en étant dans une
ferme
Il était une fois un brave musicien
Gagnant honnêtement sa vie sans la
gagner bien,
Qui s’en allait aux jours de fête
volages
Jouer de la flûte dans quelques
villages.
Un soir, le musicien dans une ferme
rêvait
En voyant un château imposant qui s’élevait
Dans le ciel, pareil à un nuage immense.
Il demanda avec surprise et patience
A qui appartenait cet autre firmament.
« Il appartenait à un seigneur
alarmant,
Lui dit enfin un vieux fermier, dont la
race
Et le nom sont maudits. Mauvais et
vorace,
Il a vécu dans son grand château, toujours
seul
Ainsi qu’un mort voilé de son pesant
linceul.
Rien ne touchait ce cœur comme la nuit
sombre
Et qui semblait à tous fait de vices et
d’ombres ;
Pour les pauvres comme pour ses
tenanciers
Ce seigneur était sans remords et sans
pitié,
L’argent était son seul bonheur et sa
famille,
Son père, sa mère, son fils et sa fille !
Le jour où il mourut un hiver arrivant,
Il cacha son trésor aux morts et aux
vivants :
Un parent, seul héritier de cette âme
noire,
Creusa, sonda les murs, ouvrit les
armoires,
Mais il ne trouva rien ! d’autres
spéculateurs
Vinrent eux aussi – car l’or est un
grand tentateur –
Sans être plus heureux. Ils devinrent
fous, mêmes,
D’autres de leur quête revinrent très
blêmes
En racontant qu’ils ont vu errer des
revenants
Dans le château maudit, et des spectres
tonnants.
Vous avez l’air d’un bon garçon ;
je vous conseille
D’oublier ce manoir où le Mal sommeille,
Oubliez tout cet or, travaillez pour
manger
Et ne mettez pas vos jeunes jours en
danger. »
[A SUIVRE]
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
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vendredi 12 juin 2015
Conte: L'anneau de la princesse (Partie II)
CONTE: L'ANNEAU DE LA PRINCESSE (PARTIE Ii)
II. Ce que le jeune seigneur fit pour sauver sa
princesse et en devenir l’époux
Le cavalier et sa rapide monture
Voyagèrent longtemps, épris de l’aventure,
Avant qu’ils n’arrivassent au royaume
lointain
De l’aigle ravisseur et sombrement
hautain.
Ils atteignirent après sept jours de
voyage
Le bord de la mer. Nul vaisseau en
mouillage
N’était perceptible en ce rivage
oublieux.
Le royaume de l’aigle, qu’on voyait au
milieu,
Etait dans une île, hélas, inabordable.
« Comment parcourrons-nous la mer
insondable ? »
Demanda le seigneur à son cheval.
Marchons
Encore quelques jours et un marin
cherchons. »
Le cheval, sans rien dire à son maître pâle,
Partit sans s’enfoncer dans les ondes
fatales ;
Comme l’éclair rapide et en bravant les
flots,
Ils arrivèrent à l’île sans se mouiller
par l’eau.
On entendit des cris affreux et
sauvages,
C’étaient les aigles, de les voir dans
leur rivage
Fort mécontents. Sur eux, sans nul
discernement,
Ils tombèrent, frappant avec acharnement
De leurs becs les intrus qui foulaient
leur retraite
Qu’ils désiraient garder sans doute
secrète.
Mais le brave cheval, qui était
enchanté,
Les assaillit aussi sans être épouvanté,
En tua un grand nombre et montra son
courage.
Or l’aigle ravisseur, grand et rempli de
rage,
Arriva tout à coup et saisit le seigneur
Par les habits, puis le puissant oiseau
grogneur
S’éleva dans les airs en emportant sa
proie.
Tous les aigles crièrent en signe de
joie,
Et le cheval, vaincu et bien désespéré,
Se coucha sur l’herbe, triste et dos
lacéré
Par les griffes de ses assaillants
farouches.
Le grand aigle emporta, léger comme une
mouche,
Jusqu’aux nues le seigneur au cœur empli
d’effroi.
L’île était son royaume et il était le
roi
De ces bêtes sauvages, à ses ordres
dociles.
Il l’avait l’intention, chose qu’il crut
facile,
De laisser le seigneur tomber d’un haut
endroit.
Mais malgré sa frayeur rusé et fort
adroit,
Il prit une corde qu’il avait dans sa
poche
Et au milieu du corps, comme une lourde
roche,
S’étant lié, aux pattes de l’aigle il
attacha
L’autre bout de la corde. L’animal le
lâcha,
Ne s’étant aperçu de rien ; mais sa
victime
Dont il ne tint pas la ruse en haute
estime
L’entraîna à son tour et arriva sans mal
A l’île. Le seigneur éventra l’animal
Et il trouva l’anneau. Ô joie
incomparable !
Il remonta sur son cheval vénérable
Et il partit au grand galop, car il restait
Un jour à vivre à sa belle qui s’attristait.
Le roi et la reine s’affligeaient et
pleuraient
De voir périr leur jeune fille qu’ils
adoraient.
La princesse songeait à son brave
sauveur :
« Hélas ! disait-elle, sa
fatale ferveur
Le conduira bientôt à la mort, ô alarmes ! »
Et la pauvre princesse versait mille
larmes.
Mais au même moment elle entendit venir
Son amant triomphant et qu’avant de
bénir
Tous entourèrent et de questions
accablèrent.
Le roi et la reine de son échec
tremblèrent,
Mais il avait l’anneau et courut, fort
heureux,
Le mettre au doigt de celle dont il est
amoureux
Et qui devint, par là, sa légitime
épouse,
Ce qui rendit mille âmes de son bonheur
jalouses.
Les fêtes durèrent trente jours entiers
Et on mangea et but sans faire de
quartier.
Plus tard, le prince et la princesse
montèrent
Sur le trône à leur tour et sagement
gouvernèrent
Leurs sujets qui étaient de leur règne
contents.
Ils moururent tous deux après plus de
cent ans
Et avaient douze fils comme eux bons et
justes
Et plusieurs petits-fils charmants et
robustes
Qui vécurent, eux aussi, heureux et sans
gémir,
Sans courir de hasards et sans jamais
frémir.
[FIN DU CONTE: L'ANNEAU DE LA PRINCESSE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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jeudi 11 juin 2015
Conte: L'anneau de la princesse (Partie I)
I. Comment la princesse perdit son anneau enchanté,
et ce qu’une fée recommanda à son filleul amoureux d’icelle de faire afin de le
retrouver
Jadis une
princesse de radieuse santé
Vivait et
possédait un anneau enchanté
Que sa bonne fée
lui donna à sa naissance.
Elle porta
toutefois à sa connaissance
Que si elle
perdait son anneau, elle allait
Mourir un an
après, et qu’il lui fallait
En prendre toujours
grand soin, afin que la vie
Par un destin
cruel ne lui fût point ravie.
La princesse
suivit ce conseil et garda
L’anneau
toujours au doigt. Elle se hasarda
A monter un
jour, pour voir le soleil reluire,
Sur la plus
haute tour, et se laissa séduire
Par la beauté de
cet astre qui la laissa
Eblouie au point
que son cher anneau lui glissa
Soudain de son
doigt blanc et tomba jusqu’à terre.
Or, en ce
moment, un grand aigle qui erre,
Aux vastes
ailes, le prit, d’un coup l’avala,
Poussa un cri
rauque et dans les airs s’en alla.
Quand les
parents de la princesse le surent,
Ils pensèrent la
mort de leur fille sûre
Et en furent
saisis d’un désespoir affreux.
On publia dans
le royaume que le preux
Qui ramènerait l’anneau
à la pauvre princesse
Serait son
époux. Les seigneurs, sans paresse,
Se mirent tous
en quête de l’oiseau ravisseur.
La cour fut
déserte ; comme des punisseurs,
Ils tuèrent tous
les aigles qu’ils trouvèrent
Et de trouver l’anneau
dans leurs ventres rêvèrent,
Mais celui qui
le prit s’était loin envolé.
Ses parents en
étaient tellement désolés
Qu’ils ne
pouvaient manger et point ils ne dormaient
Et pour leur
jeune fille qui pleurait s’alarmaient.
On fit venir des
fées. Malgré leurs grands pouvoirs,
Elles firent à
la princesse et ses parents savoir
Que si nul ne
ramenait l’anneau redoutable
La mort de la
princesse était inévitable.
Or, la jeune
princesse avait pour amoureux
Un seigneur de
son âge qui, le cœur douloureux,
Alla trouver la
fée qui était sa marraine.
« Ma bonne
fée, je dois sauver ma suzeraine,
Lui dit-il, d’une
mort qui me ferait périr,
Car je la chéris
et je la crois me chérir.
Dites-moi, ma
marraine, où est cet aigle infâme,
Pour que la
princesse vive et soit ma femme. »
Et la fée, qui
aimait tendrement son filleul,
Répondit : « des
aigles cet aigle est l’aïeul ;
Il est bien
loin. Pour que ta belle puisse vivre,
Prends ce savant
cheval ; tu n’auras qu’à le suivre
Et il te
conduira à lui, mon doux petit. »
Il la mercia,
monta à cheval et partit.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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mercredi 1 avril 2015
Conte: La Princesse aux pêches (Partie II)
CONTE: LA PRINCESSE AUX PÊCHES (PARTIE Ii)
II. Ce qui arriva à un jeune garçon qui tenta, à son
tour, de devenir l’époux de la princesse
Il y avait à la ferme un garçon qui
déplait,
A qui on conseillait de boire du lait
En se moquant de lui et de sa maigresse,
Ou d’aller, quelque part, prendre une
maîtresse
Qui voulût de lui en ignorant le péril,
Pour qu’il fût, aux yeux de ses amis,
plus viril.
Il alla demander à la vieille fermière
De cueillir des pêches, et elle fut la
première
A le railler en lui disant : « Mon
pauvre enfant !
Mon gars et ton seigneur, se croyant
triomphants,
Ont été chassés et rossés de coups peu
tendres,
Et à la fille du roi tu oses prétendre ! »
« Je veux bien essayer, répartit le
berger,
Et pour la princesse braver tous les
dangers.
Pour tout vous dire, ma bourgeoise, je
sens même
Que je réussirai, que Dieu tout-puissant
m’aime. »
« Eh bien ! par mes conseils
tu n’es point arrêté.
Va alors, j’y consens. Si tu es
maltraité,
Je ne te plaindrai pas, petit fou sans
prudence,
Qui d’épouser une princesse a l’impudence. »
Lui dit la fermière. Et le pâtour ravi
Alla cueillir des pêches, ignorant son
avis,
Qu’il choisit une à une avec beaucoup d’adresse
Et que de mousse et de feuilles, avec
tendresse,
Il couvrit, pour que nul hasard ne les
gâtât.
Notre vaillant pastour ensuite se hâta,
Armé de son panier, de prendre la route.
La vieille mendiante vint lui dire : « Sans
doute
Ce que tu portes ainsi, comme un
Saint-Sacrement
A beaucoup de valeur. » Et lui,
sincèrement,
Répondit : « Ma bonne
femme, ce sont des pêches,
De les porter au roi ainsi je me dépêche
Car d’épouser sa fille j’ai formé le
désir.
J’en ai une douzaine, et s’il vous fait
plaisir
D’en manger, prenez-en quelques-unes
bien mûres. »
La vieille répondit avec un murmure :
« Tu es bon, mon garçon, d’ainsi à
moi penser,
Et par un présent je vais te
récompenser.
Prends cette baguette blanche, qui est
charmée,
Elle exaucera toutes tes volontés
formées,
Mais prends garde, car son pouvoir est
limité,
Toute autre baguette va après l’imiter,
Et tu ne pourras t’en servir qu’à trois
reprises.
Va, et ne crains de moi nulle noire
traitrise,
Si tu te conduis bien, la princesse est
à toi,
Et tu vivras heureux sous son royal
toit. »
Quand il arriva au palais, sans élégance
Habillé, le roi crut qu’on avait l’arrogance
De lui jouer encor un autre méchant tour
Et refusa l’audience. Des hommes de sa
cour
Lui dirent, toutefois, que malgré sa
tenue,
Le garçon semblait une jeune fille venue
Car il avait l’air doux et poli. Qu’on l’admît
En sa présence, le roi hésitant permit,
En jurant que s’il lui jouait une farce,
Au lieu de lui donner sa charmante garce
Il l’en ferait toute sa vie bien
repentir.
Ravi de voir qu’il ne venait point lui
mentir,
Le roi aperçut, dans le panier, des
pêches rondes
Qui étaient parfumées, belles et girondes.
Il appela sa fille à fin de les lui
montrer,
Le garçon, qui jamais ne put la
rencontrer,
Quand il vit sa beauté en perdit le verbe.
« Garçon, lui dit le roi, tes
pêches sont superbes.
Je vois que ma fille te plait. Tu l’épouseras,
Et maint héros épris alors te jalousera
Si tu réussis à accomplir trois épreuves.
Je t’en proposerai chaque jour une neuve ;
Il te faut aujourd’hui, sans jouer au
larron,
Une charrette que ne fit aucun charron
Avec des chevaux qui jamais ne mangèrent,
Puis tu me ramèneras des âmes étrangères
Que tu rencontreras sur ta route, en
allant
Au palais, et qui ont de prodigieux
talents. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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