jeudi 11 juin 2015

Conte: L'anneau de la princesse (Partie I)

CONTE: l'anneau de la princesse (partie i)

I. Comment la princesse perdit son anneau enchanté, et ce qu’une fée recommanda à son filleul amoureux d’icelle de faire afin de le retrouver

Jadis une princesse de radieuse santé
Vivait et possédait un anneau enchanté
Que sa bonne fée lui donna à sa naissance.
Elle porta toutefois à sa connaissance
Que si elle perdait son anneau, elle allait
Mourir un an après, et qu’il lui fallait
En prendre toujours grand soin, afin que la vie
Par un destin cruel ne lui fût point ravie.
La princesse suivit ce conseil et garda
L’anneau toujours au doigt. Elle se hasarda
A monter un jour, pour voir le soleil reluire,
Sur la plus haute tour, et se laissa séduire
Par la beauté de cet astre qui la laissa
Eblouie au point que son cher anneau lui glissa
Soudain de son doigt blanc et tomba jusqu’à terre.
Or, en ce moment, un grand aigle qui erre,
Aux vastes ailes, le prit, d’un coup l’avala,
Poussa un cri rauque et dans les airs s’en alla.
Quand les parents de la princesse le surent,
Ils pensèrent la mort de leur fille sûre
Et en furent saisis d’un désespoir affreux.
On publia dans le royaume que le preux
Qui ramènerait l’anneau à la pauvre princesse
Serait son époux. Les seigneurs, sans paresse,
Se mirent tous en quête de l’oiseau ravisseur.
La cour fut déserte ; comme des punisseurs,
Ils tuèrent tous les aigles qu’ils trouvèrent
Et de trouver l’anneau dans leurs ventres rêvèrent,
Mais celui qui le prit s’était loin envolé.
Ses parents en étaient tellement désolés
Qu’ils ne pouvaient manger et point ils ne dormaient
Et pour leur jeune fille qui pleurait s’alarmaient.
On fit venir des fées. Malgré leurs grands pouvoirs,
Elles firent à la princesse et ses parents savoir
Que si nul ne ramenait l’anneau redoutable
La mort de la princesse était inévitable.
Or, la jeune princesse avait pour amoureux
Un seigneur de son âge qui, le cœur douloureux,
Alla trouver la fée qui était sa marraine.
« Ma bonne fée, je dois sauver ma suzeraine,
Lui dit-il, d’une mort qui me ferait périr,
Car je la chéris et je la crois me chérir.
Dites-moi, ma marraine, où est cet aigle infâme,
Pour que la princesse vive et soit ma femme. »
Et la fée, qui aimait tendrement son filleul,
Répondit : « des aigles cet aigle est l’aïeul ;
Il est bien loin. Pour que ta belle puisse vivre,
Prends ce savant cheval ; tu n’auras qu’à le suivre
Et il te conduira à lui, mon doux petit. »
Il la mercia, monta à cheval et partit.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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