CONTE: La princesse aux pêches (PARTIE i)
I. Pourquoi un seigneur et le fils d’une fermière ne
purent épouser la Princesse aux pêches
Au temps des contes de jadis, un roi
vivait
Qui était bien puissant et juste, et qui
n’avait
Qu’une seule fille, qui était sa chérie.
Au jour de sa naissance, une fée,
Valérie,
Prédit qu’elle serait belle et
enchanterait
Et épouserait l’homme qui lui
apporterait
Un panier de pêches, les plus belles qui
fussent.
On remarqua qu’avant que les dents ne
pussent
Lui pousser, elle aimait bien ce délicieux
fruit,
Et qu’elle faisait, pour l’avoir,
beaucoup de bruit.
Quand de se marier elle atteignit enfin
l’âge,
Le roi, superstitieux et n’étant point
volage,
Promit qu’il marierait la princesse aux
yeux doux
A l’homme qui pourrait, pour devenir son
époux,
Lui apporter la plus belle panerée de
pêches,
Et qui, après l’avoir apportée, se
dépêche
D’accomplir ensuite trois insignes
travaux.
Il y avait une grande ferme emplie de
chevaux,
De vaches, de moutons et de mille autre
bêtes
Et qui, chaque matin, mangeaient leur
herbette ;
Ses pêches étaient les plus belles que l’on
pût voir,
Et le propriétaire, qui venait de savoir
La promesse du roi, de sa voix redoutée
Qu’on cueillît un panier de pêches
veloutées
Les plus appétissantes et belles, avec grand
soin,
Ordonna à ses hommes, pour son propre
besoin.
Il les enveloppa ensuite lui-même
Dans des feuilles de vigne. « Que
la princesse m’aime
Ou bien ne m’aime pas, je serai son
mari. »
Pensa-t-il, arrogant. Il était bien
marri
D’être arrêté, dans son chemin, par une
vieille
A une mendiante en loques pareille
Qui lui demanda : « Que
portez-vous, beau seigneur ? »
« Des cornes, la vieille. »
répondit-il, railleur.
« Ainsi soit-il », dit-elle.
Avec déférence
Il fit au roi une gracieuse révérence,
Et souriait, vaniteux, en pensant qu’il
allait
Epouser la princesse et aussi le palais ;
Mais au lieu des pêches appétissantes et
fraîches,
On trouva au panier des cornes de bouc
rêches
Qui sentaient si mauvais qu’on se
bouchait le nez.
Le roi, en colère, cria : « Gardes,
venez !
Chassez cet homme, et que jamais il ne
paraisse
Dans ma cour ! » Le lendemain,
réveillé sans paresse,
Le fils de la fermière voulut aller en
cour,
Cueillit des pêches et se mit en route à
son tour ;
Il rencontra aussi la vieille mendiante
Qui lui sembla, comme le seigneur,
ennuyante,
Et qui lui demanda : « Mon
joli garçonnet,
Dans votre panier qu’y a-t-il ? »
Et lui s’étonnait
De sa question, et lui dit avec
insolence :
« Des crottes de brebis. Je te
ferai violence
Si tu ne quittes pas, la vieille, mon
chemin.
J’ai à épouser une princesse avant
demain. »
« Qu’il en soit donc ainsi. »,
murmura la pauvresse.
Le gars sentait de sa victoire l’ivresse,
Mais quand il ouvrit son panier devant
le roi,
Au lieu des pêches il vit, avec un grand
effroi,
Qu’il ne contenait plus que de noires
crottes.
Des bouffons, avec leurs bâtons à
marotte,
Frappèrent l’insolent, et des valets
furieux,
Et lui, souffrant de ce châtiment laborieux,
Revint à la ferme, marchant avec
boîterie,
Déçu et tout penaud, les épaules
meurtries.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2182.
mardi 31 mars 2015
Conte: La Princesse aux pêches (Partie I)
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