Vie de sainte Odile (neuvième partie)
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IX
Au pied de son
couvent fondant un hôpital
Pour guérir les
malades aux gémissements fatals,
Tous les jours
Odile, en robe de laine blanche,
Pareille à
l’hirondelle qui quitte sa branche,
Descendait du
couvent, allant au bas moustier,
Et, de la charité
faisant son doux métier,
Elle soignait elle-même
et consolait ses malades,
Et quand l’un d’eux
souffrait, éplorée et maussade,
Elle passait la
nuit à prier Dieu pour lui.
Adorant cet ange
du ciel, le peuple ébloui
Racontait maints
miracles de la sainte Dame ;
Une fois, dit-on,
elle rencontra un moine blême
Et qui mourait de
soif. De son bâton touchant
Le roc, le
caressant et sur lui se penchant,
Il en jaillit une
eau bienfaisante et claire
Qui guérit les
lépreux et les atrabilaires.
En ce temps,
Atalric, blessé, vint à mourir.
Odile le pleura et
elle le vit souffrir
A cause de ses
crimes, dans le purgatoire,
Rongé par les
flammes, suivi par les âmes noires
De tous ceux qu’il
avait tués. Odile en pleurs
Ressentit pour son
père une immense douleur,
Et malgré ses
péchés, à gémir condamnée,
Elle pria pour lui
des nuits et des années.
Elle disait : « Seigneur,
vous dont la compassion
Est infinie, de la
ténébreuse perdition
Sauvez mon père,
certes coupable, qui irrite
Le ciel, mais qui
s’était repenti et mérite
Votre pardon, ô,
dieu éternel et clément !
Ô, voyez mes
pleurs et oyez mes gémissements,
Et souffrez que
votre serviteuse fidèle
Pleure à vos
pieds, et que ses soupirs s’envolent
Jusqu’à vous, se
mêlant au parfum des encens,
Pour attendrir
votre cœur, Seigneur tout-puissant ! »
Une nuit qu’Odile
priait de la sorte,
Elle vit une vive
lueur, et une voix forte
Lui dit : « Tes
prières de ses fautes l’ont lavé ;
Ne pleure plus ton
père chéri, il est sauvé. »
« Ne me
réveillez pas ! J'étais si heureuse ! »
Dit Odile aux sœurs
qui la trouvèrent en extase,
A genoux et
presque sans vie. Pleurant doucement,
Elle sourit et
ferma ses deux yeux charmants
Et en bénissant
Dieu, elle rendit l’âme.
Dans le firmament
on vit reluire une flamme
Et un parfum plus
doux que le parfum des lis
Se répandit dans
le mont altier qui pâlit
En voyant mourir
sa céleste maîtresse.
Jusqu’à aujourd’hui,
ce parfum béni caresse
Les voyageurs,
quand ils passent dans ces saints lieux,
Et l’on dit que c’est
l’âme d’Odile revenant des cieux.
[FIN]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2092.
mardi 24 décembre 2013
Vie de sainte Odile (Neuvième partie)
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