lundi 23 décembre 2013

Vie de sainte Odile (Huitième partie)

Vie de sainte Odile (huitième partie)
Première partie
Deuxième partie 
Troisième partie 
Quatrième partie  
Cinquième partie 
Sixième partie 
Septième partie 

VIII 
 
Tout à coup le rocher s’ouvrit. Ces têtes fières
Virent rayonner une céleste lumière,
Comme s’il allait soudain faire jour. Émerveillés,
Ils virent, telle un enfant par l’aurore réveillé,
Innocente et pure, la vierge sublime
Apparaître et reluire, doucement magnanime.
Atalric s’écria : « Seigneur, pardonnez-nous
Nos péchés ! » Et toute la troupe se mit à genoux
Devant Odile, rêveuse et surnaturelle.
Ces farouches guerriers, devant cette jeune fille frêle
Tremblaient et demeuraient muets d’admiration.

Le duc Atalric, le cœur plein de vénération,
Devint le serviteur de sa fille chaste
Qui se donna à son Rédempteur céleste,
Lui céda, retiré au château d’Aubernai,
Son autre castel que la montagne enchaînait.
Le sombre sommet de cette montagne altière
Qui fut le foyer d’âmes terribles et fières,
Les Gaulois belliqueux, l’empereur Maximien
Et un duc criminel, était l’asile chrétien
De la foi et de sa sœur, l’abstinence.
De ce castel Odile fit la résidence
Du Christ. Elle y fonda un couvent et devint
Son abbesse, gardienne du mystère divin
Qui habite ces lieux qui jamais ne changent.
Couchant sur une peau d’ours, elle mangeait du pain d’orge
Et dormait sur une pierre. Sa modeste piété,
Ses humbles repas et ses jeûnes répétés
La rendirent sensible à la souffrance humaine.
Elle songeait à tous ces cœurs minés par la haine,
Aux âmes tourmentées des malheureux pécheurs
Qui avaient perdu leur originelle blancheur,
Aux misérables qui tremblent dans leurs bouges,
Aux pauvresses qui ont les joues pâles et les pieds rouges
En errant dans les rues et cherchant l’aumône !
Odile était pareille au soleil qui rayonne
Pour ces sombres damnés ; quand elle apparaissait,
La douleur s’envolait et le soupir cessait,
Et il leur suffisait de voir son sourire
Pour consoler leurs maux généreusement reluire.
  
[A SUIVRE] 
 
 
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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