jeudi 19 décembre 2013

Vie de sainte Odile (Quatrième partie)

Vie de sainte Odile (quatrième partie)
Première partie
Deuxième partie 
Troisième  partie 

IV 
 
Elle voulait voir son père, elle voulait l’embrasser
Et dans ses bras aimants tendrement le presser,
Lui dire qu’elle l’aime, ce père effroyable,
Que sa fille oubliée est inconsolable,
Et qu’elle veut lui parler et être avec lui.
Mais, que faire ? Elle songea longtemps. Et quand la nuit
Tomba, de ceux qui souffrent fidèle conseillère,
Elle décida d’écrire une lettre à son frère.
Hasardeux projet ! Car elle ne connaissait point
Ce frère. Elle l’écrivit toutefois, en prenant soin
De lui dire ce qu’elle sent, avec tant de flamme
Que, quand Hugues la lut, elle émut son âme,
Et de cette sœur fut étrangement épris.
Elle l’appelait son sauveur et son frère chéri,
Sa seule consolation et son espoir unique.
Hugues alla en parler au duc, sombre et tragique,
Mais, au seul nom d’Odile, il fronça le sourcil
Et lui dit, ce fauve par les guerres endurci :
« Qu’est-ce que tu me dis ? Est-ce une de tes idylles ?
 Nul dans ma famille ne s’appelle Odile. »
Et défendit à son fils de lui en parler,
De parler avec elle ou de la lui rappeler.
Mais Hugues, jeune et ardent, qu’un refus offense,
Ne tint nul compte de cette cruelle défense,
Et il imagina, pour assister sa sœur
Que, sans la connaître, il aimait de tout son cœur,
Un heureux stratagème. Sans faire aucun tapage,
Il lui envoya lui-même un équipage
Pour qu’elle revînt en Alsace, l’aller chercher.

On trouva le couvent par la forêt caché.
Un jour, alors que le duc, sur la terrasse
D’Altitona, avec des vassaux de race
Etait assis, il vit, curieux et étonné,
Arriver un grand char par six chevaux traîné,
Orné de branchages et de la ducale bannière.
Surpris de voir quelqu’un à sa tanière,
Atalric demanda : « Qui vient à moi ainsi,
En si grande pompe, me visiter ici ?
Répondez, car votre silence m’exaspère ! »
Et Hugues répondit : « C’est Odile, mon père ! »
  
[A SUIVRE]
 
 
 
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
 

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