lundi 24 août 2015

Conte: Saute en mon sac! (Partie VII)

CONTE: SAUTE EN MON SAC! (PARTIE ViI)


VII. Le dernier vœu de Francesco qu’exauça la reine des fées du lac de Creno

Au même moment où la Mort fut dans son sac,
Notre héros vit la reine des fées du lac,
Radieuse apparition, jeune et resplendissante.
A Francesco, à ses pieds, la fée puissante
Dit : « De mes deux présents tu n’as pas abusé
Et à faire le mal ne t’es pas amusé.
Tu mérites sans doute une autre récompense ;
Qu’aimerais-tu avoir ? » « Bonne fée, je pense,
Répondit Francesco, avoir longtemps vécu,
Et je ne veux plus rien, ni pouvoir ni écus. »
« Tu ne me verras plus, dit la fée vespérale,
Songe bien. Désires-tu être caporale ? »
« Non » « La richesse ? la jeunesse ? La santé ? »
« Non. Que les Sarrasins cessent d’épouvanter
La Corse, et qu’elle ne souffre plus des ravages
Qui lui sont chaque année causés par ces sauvages. »
« Accordé. » Et la fée, avant de s’en aller,
Embrassa le vieillard, et au ciel étoilé
S’envola, ne laissant doucement derrière elle
Qu’une lueur radieuse et qui devenait frêle.
Francesco alluma un bon feu, et lassé,
Réchauffa un instant ses vieux membres glacés,
Libéra la Mort pour qu’elle lui prît l’âme
Et jeta son bâton et son sac dans la flamme
Pour que nul après lui ne pût en profiter
Ou faire le mal sur terre sans s’inquiéter.
Derrière un épais buisson ricana le Diable,
Mais l’âge, qui rend tous les maux irrémédiables,
Avait rendu le vieux Francesco faible et sourd.
« Couquiacou ! Couquiacou ! » Voici venir le jour.
« C’est le coq ! » dit la Mort, qui de sa faux macabre
Frappa le vieillard, et emporta son cadavre
Avant de s’en aller on ne sait où prestement
En ouvrant ses ailes noires augustement.

[FIN DU CONTE: SAUTE EN MON SAC]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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