CONTE: SAUTE EN MON SAC! (PARTIE IiI)
III. Dans quelles circonstances Francesco, qui
éprouva son bâton et sac, rencontra le Diable à la ville de Mariana
Content de ces présents que lui laissa
la fée,
Francesco, affamé et la bouche
assoiffée,
Voulut en éprouver les magiques pouvoirs
Et s’ils exauceraient tous ses souhaits
savoir.
Il s’écria : « Je veux qu’une
perdrix rôtie
Entre dans mon sac et qu’elle y soit
blottie. »
Son vœu fut exaucé. Une folle joie vint,
Francesco demanda du pain et du bon vin
Et mille autres choses, et il mangea
avec joie
En bénissant la fée à la robe de soie.
Repu, il poursuivit promptement son
chemin
Et il arriva à Mariana le lendemain.
C’est là qu’allaient, mines ténébreuses
et pâlies,
Les grands joueurs de Corse et ceux de l’Italie,
Jamais las de vaincre comme d’être
vaincus.
Francesco commanda : « A
moi cent mille écus ! » ;
Il les eut aussitôt. Mais, chose
effroyable,
Cette ville était la préférée du Diable,
Qui aimait Mariana et ses joueurs
hardis.
Déguisé en beau jeune homme, chaque
mardi,
Il y venait jouer, les prenant pour cibles,
Et il gagnait toujours, aux cartes
invincible.
Quand les joueurs n’avaient plus rien à
mettre au jeu,
Aussi désespérés qu’ils étaient
courageux,
Satan achetait alors allègrement leurs
âmes
En leur faisant faire des actions
infâmes.
A Mariana courut rapidement le bruit
Qu’un prince était venu. Satan en fut
instruit,
Alla voir Francesco, déguisé, et lui
dire :
« On dit que vous êtes riche et
grand joueur, sire,
Votre réputation m’inspira le désir
De venir à vous. » « Vous me
faites bien plaisir,
Répondit Francesco au ténébreux ange,
Mais je ne mérite point toutes ces
louanges,
Je ne suis pas joueur et n’ai point de
palais.
Mais je jouerai avec vous si cela vous
plait
Car j’apprendrai à coup sûr à votre
école. »
Le Diable, satisfait d’entendre ces
paroles,
Partit en remerciant, mais fier comme
les monts.
Or Francesco vit les pieds de bouc du
démon
Qu’il oublia de lui cacher avec
gaucherie.
« Ah ! c’est Satan, qui est le
maître des tricheries,
L’ennemi des humains et l’ennemi de Dieu,
Et qui cache toujours quelque dessein
odieux,
Se dit-il, qui vient et qui me rend
visite !
A flouer les mortels jamais il n’hésite,
Mais grâce à mon bâton et mon sac
enchantés
Je le punirai. Il sera épouvanté
Et il regrettera d’être mon adversaire. »
A boire les valets empressés lui
versèrent,
Et joyeux comme un homme ignorant son
destin,
Francesco commanda un superbe festin.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
mercredi 19 août 2015
Conte: Saute en mon sac! (Partie III)
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