CONTE: SAUTE EN MON SAC! (PARTIE V)
V. Comment Francesco punit le médecin cupide
A son village où son vieux père
séjournait
Francesco, fort content, prestement
retournait,
Quand il vit en chemin, blêmi par les
alarmes,
Un grand garçon versant tristement des
larmes.
« Pourquoi pleurer ainsi, jeune
homme ? Dis-le-moi ;
Est-ce une beauté qui te cause autant d’émois ? »
Lui demanda-t-il. « Non, mais je
désespère,
Répondit le garçon, car notre brave père
Est tombé, se cassant le bras, d’un
châtaignier.
Le médecin que j’ai cherché n’a pas
daigné
Venir et le guérir, car il nous sait
pauvres,
Et ferma sa porte qui seuls aux riches s’ouvre. »
« Calme-toi et dis-moi le nom de ce
vaurien. »
« Son nom est le docteur Pancrace. »
« Eh bien !
Pancrace, saute dans mon sac ! »
Quand il entra
Dans le sac, le bâton vengeur le
remontra,
Et il criait bien fort, au point que le
jeune hère,
Epouvanté par ces cris qui l’étonnèrent,
Voulut fuir. Francesco, qui l’arrêta
avant,
Dit au mauvais médecin : « Monsieur
le grand savant,
Je vous donne un moment de répit. Par la
suite
Vous allez mourir sans pouvoir prendre
la fuite.
Priez, préparez-vous. » « Dieu !
que vous ai-je fait ? »
S’écria le médecin, tremblant et
stupéfait.
« Ne le sais-tu donc pas ? Tais-toi,
misérable !
Je te rappelle ton action déshonorable :
Tu laisses le père de ce garçon
souffrir,
Et, pauvre, tu n’as point songé à le
guérir.
Frappe, mon bon bâton, et punis ce
cupide ! »
Et le bâton rossa le médecin, rapide,
Qui criait : « Grâce !
grâce ! Ah, laissez-moi sortir
Et je le soignerai ! » « Bien.
Je dois t’avertir
Que si tu songes à fuir, médecin, où que
tu erres,
Je te trouverai, pusses-tu quitter la
terre. »
« Je ne le ferai point !
Drogues, argent ou soins,
Je lui donnerai tout ce dont il a besoin
A cet homme, seigneur ! Je me
repens, grâce ! »
Francesco fit sortir de son sac Pancrace
Qui peinait à marcher tant il était
moulu.
Francesco l’obligea, comme il l’avait
voulu,
A faire jusqu’au lit du père la balade,
Et il soigna si bien le pauvre malade
Que Francesco, qui lui fit faire son
devoir,
Le soigna à son tour et partit pour
revoir
Son vieux père esseulé et laissé au
village
Pour s’occuper de lui, n’étant point
volage.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
vendredi 21 août 2015
Conte: Saute en mon sac! (Partie V)
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