CONTE: SAUTE EN MON SAC! (PARTIE iI)
II. Comment Francesco cessa d’être boiteux, et les
deux souhaits qui lui furent exaucés
Le corps bien fatigué et l’âme fort
lasse,
Francesco le Boiteux s’endormit à la
place
Où par ses onze frères il fut abandonné.
L’aurore dans le ciel avait rayonné.
La fée des lieux, qui vit ce qu’on fit à
l’infirme,
Fut prise de pitié et versa des larmes
Pour ce malheureux qu’on délaissa sans
remords
Comme au champ de guerre le cadavre d’un
mort
Que le corbeau épie et le vautour
guette.
Elle frappa sa jambe avec sa baguette
Et la lui redressa cependant son
sommeil,
Puis, devenue vieille femme, attendit
son réveil,
Et pour se reposer s’assit sur une
charge
De bois pesant, et qui était haute et
large.
Quand il se réveilla, Francesco, très
surpris
Car il pouvait marcher, poussa un joyeux
cri.
Il demanda doucement à la vieille femme :
« Avez-vous vu passer un médecin,
madame,
Pendant que je dormais ? » « Pourquoi,
mon bon ami ? »
« C’est sans doute Dieu qui dans ma
route l’a mis,
Et je veux lui dire ma reconnaissance
Car j’ai été boiteux depuis ma
naissance.
Il faut le remercier pour sa grande
bonté. »
« Je suis fée, dit la vieille, et
par ma volonté
Tu as été guéri. Je possède des herbes
Dont tu frotteras la jambe qui te courbe
Pour qu’elle soit enfin rétablie. J’ai
songé
A t’éprouver d’abord ; ton cœur n’est
point rongé
Par la cupidité et par l’ingratitude,
Contrairement aux hommes dont c’est l’habitude. »
Francesco, tout joyeux, la remercia
beaucoup,
L’embrassa fervemment et sauta à son
cou,
Et de porter son faix lui fit la prière.
Mais ô surprise ! Au lieu de la
roturière
Vieille et le dos courbé, il vit en ce
moment,
Aussi surpris qu’avant et sans savoir
comment,
Une jeune fille qui lui souriait, ravie,
La plus belle qu’il put voir dans sa
jeune vie,
Et qui de tous les hommes eût fait ses
fiers amants.
De l’or de ses cheveux et de mille
diamants
Elle resplendissait, et portait avec
charme
Une robe de soie bleue qui montrait ses
formes,
Et sous de riches pierres étoilées ses
souliers
Disparaissaient, que nul ne pouvait
oublier.
Francesco se jeta aux pieds de sa
sauveuse
Qui lui dit : « Lève-toi,
mon ami », rêveuse,
Et ajouta : « Tu n’est
point un ingrat. Tu peux
Former les deux souhaits que t’exaucer
tu veux,
De maintes princesses je suis la
marraine
Et des cent fées du lac de Creno la
reine. »
Francesco songea et dit : « Belle
fée du lac,
Je veux d’abord avoir, petit, sans fond,
un sac
Où entrera tout ce que j’aimerais qu’il
entre. »
« Accordé. Il te reste un
souhait ; à ton ventre
Songe, et aux richesses que tu pourrais
avoir. »
« J’aimerais, dit Francesco, fée
aux puissants pouvoirs,
Posséder un bâton enchanté qui fasse
Toutes mes volontés, et que rien n’embarrasse. »
« Accordé », lui dit la fée
qui disparut, laissant
Aux pieds de Francesco les deux présents
puissants.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
mardi 18 août 2015
Conte: Saute en mon sac! (Partie II)
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