CONTE: LE CAPITAINE PIERRE (PARTIE VIi)
VII. Comment le Capitaine Pierre sauva la troisième
princesse, et ce que firent ses deux matelots, Pierre-Joseph et Pierre-Marie
« Pour
sauver la dernière princesse, dit le nain,
Jeter
de la viande, cette fois, sera vain,
Mais
l’entreprise n’en est pas moins difficile.
Car
au lieu de ces bêtes sombres et indociles,
La
princesse sera gardée farouchement
Par
des moustiques au dangereux approchement
Et
dont les piqûres te seront mortelles. »
Le
capitaine dit : « Ce n’est point bagatelle,
Mais
pour empêcher ces moustiques d’approcher
Et
de me faire par ces bestioles crocher,
Je
me servirai comme moulinet de ma canne. »
Le
nain s’écria : « Tu as toujours une arcane !
Si
tu veux à tout prix mourir, il n’est pas tôt. »
Le
capitaine ouvrit la porte du château
Et
vit les appartements emplis de moustiques,
Hôtes
innombrables de ces lieux antiques,
Dans
leur fourmilière noirs comme des fourmis.
Il
songea un peu ; au lieu de passer parmi
Ces
insectes, et de frayer un passage,
L’aventurier
trouva une façon plus sage
D’éviter
les moustiques, en ouvrant rapidement
Toutes
les portes. Avec un affreux grondement,
Ils
fuirent leur prison sans causer sa perte.
Quand
nul ne resta, il referma les portes,
Et
vit la princesse, belle comme le jour,
Qui
dormait sur un lit, gentille comme les amours,
Tout
habillée, à ses deux chastes sœurs pareille.
Le
capitaine lui murmura à l’oreille :
« Réveillez-vous,
princesse. » Elle se réveilla,
Et, le suivant à la cabane, s’égaya
De
trouver ses deux sœurs qu’elle croyait mortes.
Le
nain lui dit : « De ce trou il faut que tu sortes
Avec
les deux princesses. Retrouve ton panier,
Et
prends cette baguette bien facile à manier
Avec
laquelle tu frapperas, dehors, la terre,
Et
tu demanderas à être propriétaire
D’un
navire qui en France te va ramener. »
Il
plaça la première princesse, sans halener,
Dans
le panier que les deux matelots hissèrent.
Comme
elle était jolie, un quart d’heure ils passèrent
A
se disputer pour elle, et en vinrent aux mains.
Leur
beauté essaya de les calmer en vain ;
Ce
fut Pierre-Joseph qui gagna la princesse.
Ils
se battirent une deuxième fois sans cesse
Pour
sa sœur, plus belle, car ils voulaient son cœur.
Comme
Pierre-Marie était l’heureux vainqueur,
Il
fut convenu, pour ses vertus guerrières,
Qu’elle
serait à lui. Malgré leurs prières,
Les
deux matelots prirent les princesses, en laissant
Le
panier dans le trou, et en les saisissant,
Comme
un butin de guerre, toutes deux par la taille,
Chacun
d’eux content de gagner la bataille.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2182.
vendredi 20 mars 2015
Conte: Le Capitaine Pierre (Partie VII)
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