CONTE: LE CAPITAINE PIERRE (PARTIE IIi)
III. Ce qui arriva à Pierre-Marie, qui resta pour
cuisiner
Pendant ce temps les deux chasseurs
toujours chassaient,
A toute allée de la forêt où ils
passaient
Ils faisaient du gibier ; le
capitaine adroit
A chaque coup de fusil et à chaque
endroit
En abattait, alors que le deuxième
Pierre,
Aussi maladroit que s’il lançait des
pierres,
Ne tuait rien et en était fort étonné.
Midi advint sans que la cloche n’eût
sonné,
Et les deux chasseurs pour leur ami s’inquiétèrent.
A leur cabane, alors, ils se
retraitèrent
Et trouvèrent Pierre-Joseph pâle, étendu
Sous l’escalier. « Pardieu !
nous t’avons attendu
Bien longtemps, lui lança le bon
capitaine,
Sans entendre sonner ta cloche certaine.
Que t’est-il arrivé quand nous étions
absents ?
Car pour te battre ainsi nul n’est assez
puissant. »
« Je suis tombé tout seul, dit-il.
Je tiens la rampe,
Et j’ai été pris par une farouche crampe
En allant chercher du sel. Ne vous
fâchez pas. »
On trempa la soupe, et pendant le repas
Les compagnons faisaient de rudes grimaces.
« Dieu tout-puissant ! Est-ce
que je mange ta limace ?
S’écria Pierre-Marie. Dans ton bouillon
Je crois que j’aperçois son ténébreux
douillon.
Ah ! c’est de la cendre !
Comment est-elle tombée
Dans la soupe, telle une route d’hiver embourbée ? »
« Je ne sais, répondit
Pierre-Joseph, gêné,
Et à ce sujet je ne puis vous certainer. »
Le lendemain Joseph et le capitaine
Allèrent à la chasse en la forêt peu
lointaine,
Et Pierre-Marie, lui, demeura cuisiner.
Comme il faisait cuire un ragoût pour le
dîner,
Il vit entrer le nain et s’ouvrir la
porte.
Sa surprise de le voir était bien forte ;
« Hou hou hou ! que j’ai
froid. » lui répéta le nain.
« Chauffe-toi, petit homme, dans ce
foyer bénin,
Répondit le marin, tu es bien étrange !
Un compagnon de plus jamais ne dérange,
Et tu peux, avec nous, en ces lieux
séjourner. »
Pendant que le marin avait le dos
tourné,
Le nain prit un morceau de bois et de la
cendre
Et mêlait le ragoût qu’il finit par
répandre
Sur le sol, en faisant la casserole
déborder.
« Ah ! à te corriger je ne
vais pas tarder !
S’écria le marin, et à ta tanière
Tu reviendras instruit des bonnes
manières. »
Mais au moment où il levait sur lui la
main,
Il tomba, battu par le formidable nain
Qui le fourra derrière la porte avec
adresse
Et le laissa, couvert de honte et de
détresse.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2182.
lundi 16 mars 2015
Conte: Le Capitaine Pierre (Partie III)
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