jeudi 19 mars 2015

Conte: Le Capitaine Pierre (Partie VI)

CONTE: LE CAPITAINE PIERRE (PARTIE Vi)


VI. Comment le Capitaine Pierre parvint à sauver les deux premières princesses

Le nain fit voyager le preux capitaine
A un pays radieux ; dans une ferme lointaine
Ils entrèrent, et sur le conseil du nain curieux
Et qui à ce sujet demeura mystérieux,
Le capitaine acheta cent moutons, deux cents vaches,
Quatre cents bœufs et, en vous respectant, qu’on sache
Qu’il acheta aussi huit cents cochons bien gras.
Toute cette victuaille ne se tient pas au bras,
il fut convenu qu’on fournirait des charrettes
Pour les mener, qui furent rapidement prêtes.
« Maintenant, dit le bonhomme, tu vas à un château
Que je te montrerai, par des fauves brutaux
Gardé, et qui ont grand faim. Jette-leur des viandes
Dont ces bêtes affamées seront bien friandes,
Jusqu’à les rassasier, et alors tu pourras
Délivrer la princesse, car sinon tu mourras. »
Quand il arriva au portail, tout son courage,
En entendant mille bêtes hurler avec rage,
N’empêcha pas notre héros de frissonner,
Et il crut entendre son propre glas sonner.
Il jeta des quartiers de viande aux lions féroces
Qui rugissaient et poussaient des cris atroces,
Aux hyènes, aux loups, aux tigres, et au dernier morceau
Ils devinrent calmes, tels l’enfant au berceau,
Et laissèrent entrer, en se couchant sur l’herbe,
Le capitaine hardi au château superbe.
Quand il eut parcouru quelques appartements
En tremblant du péril et marchant lentement,
Il trouva une belle chambre, et la princesse
Etendue sur un lit, dormant avec paresse,
Tout habillée, cachant ses grâces aux humains.
Sur son front il posa très doucement la main
Et elle s’éveilla. « Qui vient ? », s’écria-t-elle.
« Un homme qui veut vous délivrer, ma belle. »
Lui dit le capitaine. Venez et suivez-moi. »
La belle demoiselle le suivit sans émoi,
Et dès qu’à la cabane les deux arrivèrent,
Elle lui dit que le sort est plus sévère,
Qu’il ne l’était pour elle dans sa captivité
Quand elle fut dans ce château sans invités,
Pour ses deux sœurs qui sont belles et épouvantées,
Et comme elle l’était elle-même enchantées.
« Je le sais, et je vais aussi les délivrer,
Lui répondit Pierre, à personne n’ouvrez,
Et je les ramènerai ici si Dieu m’assiste. »
La princesse lui dit : « Merci ! j’étais triste
Avant votre venue, de le plus les revoir. »
Le capitaine alla, pour faire son devoir,
Acheter un grand troupeau de la même manière.
Pour sauver la deuxième beauté prisonnière
A laquelle il voulait apporter son secours,
Il avait à franchir cinq dangereuses cours
Emplies de créatures puissantes et meurtrières.
Mais rien n’arrêta sa course aventurière,
Il donna à manger à deux ours en courroux
Et à de fiers dragons aux yeux farouches et roux
Qui devinrent, dès qu’ils furent repus, dociles.
Trouver la deuxième princesse fut facile,
Et le capitaine la ramena à sa sœur
Qui remerciait le preux guerrier de tout son cœur
En pleurant de joie et en implorant Pierre
De sauver sa troisième sœur de sa geôle altière.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Mon avis sur cet article: