CONTE: LE capitaine pierre (PARTIE i)
I. Pourquoi le Capitaine Pierre partit, et comment il
rencontra ses deux puissants matelots, Pierre-Joseph et Pierre-Marie
Il y avait jadis
un capitaine au long cours
Qui s’appelait
Pierre et qui servit à la cour
Et resta
longtemps sans commander un navire.
Ennuyé, le
vaillant marin qui soupire
Quitta Saint-Malo,
et partit pour aller voir
Si dans d’autres
ports son courage et son savoir
Le rendraient
plus heureux ; mais toutes ses démarches
Furent vaines,
et ce Noé ne trouva point son arche
Et resta
confiant, en pensant qu’on finirait
Par lui confier un
bon vaisseau qu’il bénirait
En bravant, à
son bord, la France et la Bretagne.
Un jour qu’il
passait près d’une vaste montagne,
Il vit un géant
qui ne semblait point humain
Et appuyait
dessus ses formidables mains
Comme s’il avait
peur qu’elle tombât à terre.
Le capitaine,
pour comprendre ce mystère,
Demanda au géant : « Que
fais-tu là, l’ami ? »
« Je ne
sais, répondit-il. Dieu ici m’a mis,
Et je suis
occupé à cette besogne
Comme de ses
enfants la mère gigogne,
Depuis cent ans,
sans me lasser de ce fardeau ;
Je mange l’herbe
et de la pluie prends ma part d’eau. »
« Tu es
fort, mon ami, dit le capitaine,
Ne veux-tu pas
partir à des contrées lointaines ?
A voyager avec
moi daigne consentir,
Je te promets de
ne jamais t’en repentir. »
« Je veux
bien te suivre », répondit le bonhomme
Qui posa le mont
comme un chevalier son heaume,
Et s’appelait
Pierre-Joseph. Les voyageurs,
En traversant
une forêt, tous deux songeurs,
Virent un
bonhomme qui ramassait des branches
Mais qu’au lieu
de casser pour les réduire en tranches
Déracinait de
gros chênes qui semblaient ragots
Et dont il se
servait pour lier ses fagots
En en tordant
avec ses mains les écorces.
« Bonhomme,
dit Pierre, tu as beaucoup de force !
Veux-tu venir
avec nous et braver la mer ? »
« De
demeurer dans ces bois je suis bien amer,
Répondit l’homme
qui s’appelait Pierre-Marie,
J’espère que mon
âme en sera moins marrie. »
Les trois
voyageurs se mirent ensemble à marcher.
Le capitaine
leur dit qu’il voulait chercher
Un navire, qu’après
deux jours ils trouvèrent,
Quand au port de
Marseille enfin ils arrivèrent.
C’était un fier
vaisseau de trois mille tonneaux
Et que les deux
marins, comme un vil ramponneau,
Pouvaient manœuvrer,
grâce à leur grande puissance,
Suivant leur
capitaine avec obéissance.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2182.
vendredi 13 mars 2015
Conte: Le Capitaine Pierre (Partie I)
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