lundi 24 octobre 2016

Le poète à l’hôpital des fous

le poète à l'hôpital des fous

Eugène Delacroix, Le Tasse à l’Hôpital Sainte-Anne de Ferrare (1839)

Le poète, oublié dans sa prison sombre,
Et raillé par les fous comme par le destin,
Gémit, appesanti par les fers de l’ombre
Qui dévore son cœur comme un vivant festin ;

A ses pieds, déchirés comme par des serres,
Ses manuscrits jetés, toujours recommencés,
Pareils aux cadavres dans lesquels le ver erre,
Sont les épais linceuls du génie offensé !

Et il songe, vaincu, triste et ridicule,
A ses jours de gloire, éphémères mais beaux,
Dans cette chambre emplie d’un vague crépuscule

Qui l’éclaire comme un invisible flambeau,
L’esprit comme le corps couvert de mille haillons,
Cherchant on ne sait où d’impossibles rayons.


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Mon avis sur cet article: