CONTE: LES TROIS ORANGES (PARTIE IIi)
Note lexicale: "oïmé!": Cette expression signifie à la fois: "hélas! hélas!" et "malheureuse que je suis!" C'est la marque du plus profond désespoir.
III. Ce qui arriva à la belle-mère et à la demi-sœur
de Marie, après que le prince eut choisi cette dernière pour épouse
« Ce château, dit la fée, sera
notre demeure,
Et je te servirai jusqu’à ce que je
meure
Et je vais obéir à tous tes
commandements. »
Marie, dès ce jour-là, mangea
gourmandement,
Comme si elle était sa fille, fidèle,
La fée, ne la quittant jamais, s’occupait
d’elle
Et lui disait souvent que son plus grand
plaisir
Etait d’entendre ainsi qu’exaucer ses
désirs.
Un matin que Marie était à la fenêtre
A cette heure douce où l’on voit le
soleil naître
Allumé dans les cieux comme un vivant
flambeau,
Et comme le temps lui semblait propice
et beau,
Marie commença à chanter. La colombelle
Berça le fils du roi qui la trouva belle
Et qui passait sous sa fenêtre par
hasard.
Il en tomba follement amoureux. Le
busard
Pour la demander en mariage, à sa porte
Frappa. Nul homme ne lui parla de la
sorte,
Marie rougit d’abord, mais il lui
fallait
Prendre parti avant le retour au palais
Du prince dont les yeux criaient
miséricorde,
Et elle murmura enfin : « Je
vous l’accorde. »
Avec la fée et son jeune prince amoureux
Les voilà à la cour. Au roi son père,
heureux,
Le prince dit : « Voici
mon épouse, mon père.
Que vous allez bénir notre union j’espère,
Car j’aime Marie et veux être son ami. »
« As-tu donc oublié, fils, que tu
as promis
Que Carniolina va être ton épouse ? »
Cette Carniolina, elle aussi jalouse,
Etait la fille de la reine qui mentit
Pour que son vieux père à la chasser
consentît.
« Carniolina, reprit le prince, est
méchante,
En outre elle est hideuse et
effarouchante ;
Mon père, je ne veux point vous
désobéir. »
Voyant que le prince fougueux n’allait
rien ouïr
Et qu’il aimait vraiment sa princesse
chérie,
Ils consentirent à lui faire épouser
Marie.
Aux noces sublimes qui durèrent sept
jours
Et emplirent de dames et de seigneurs la
cour
Carniolina et sa mère furent invitées.
De connaître le nom de l’épouse
irritées,
Elles désespéraient. Carniolina disait :
« Oïmé, oïmé ! » et la
jalousie l’épuisait
Au point qu’elle en mourut, ténébreuse
et amère,
Et fut bientôt suivie par sa méchante
mère.
Marie et le prince demeurèrent sereins
Jusqu’à leur mort, et à leurs enfants
souverains
La fée, qui ne quitta jamais leur
famille,
Fit des dons prodigieux, et comme ses
filles
Et ses fils, elle aima tous leurs nobles
enfants
Qui devinrent charmants, bons, justes et
triomphants.
[FIN DU CONTE: LES TROIS ORANGES]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
mardi 7 juillet 2015
Conte: Les trois oranges (Partie III)
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