CONTE: LES TROIS ORANGES (PARTIE iI)
II. Comment Marie put étancher la soif de la
troisième fée, et ce qui s’ensuivit
Marie continua encore son voyage.
Comme un marin cherche un propice
rivage,
Elle cherchait de l’eau pour qu’elle pût
ouvrir
La deuxième orange, et son secret
découvrir.
Elle arriva enfin près d’un lac immense
Et se dit : « J’attendis
longtemps sans véhémence,
Maintenant je vais ouvrir une orange, et
je crois
Qu’il y aura assez d’eau à boire à cet
endroit. »
Une fée en sortit, radieuse lumière,
Qui était deux fois plus belle que la
première.
« A boire ! à boire,
cria-t-elle, je veux ! »
Et Marie lui dit : « Bois
donc ce lac si tu peux. »
La fée le fit, et le lac, comme un petit
verre,
Se vida de son eau. D’une voix sévère
La fée demanda à Marie : « Est-ce
fini ?
A boire ! à boire encor ! »
« Ma fée au front béni,
Il ne reste plus d’eau. Je me suis
affairée
Bien cependant pour que tu sois
désaltérée. »
« Adieu alors, Marie, adieu, je m’en
vais. »
Et Marie, qui d’avoir la belle fée
rêvait,
Se désolait et se disait : « Il
ne me reste
Qu’une seule orange, et sa fée sera
preste
A fuir, si je ne lui trouve pas assez d’eau.
L’autre avait raison : c’est un
pénible fardeau.
Où vais-je trouver plus d’eau ?
Quelle dure épreuve ! »
Elle arriva, trois jours après, à un
grand fleuve,
Si large et si profond qu’il semblait
une mer.
« Enfin ! pensa notre
marcheuse au cœur amer,
Je vais pouvoir ouvrir la troisième
orange. »
Il en sortit une fée douce et étrange
Qui était plus belle que ses deux consœurs.
Comme elles elle cria sur un ton
gémisseur :
« A boire ! J’ai bien soif ! »
A la créature
Marie répondit : « Si la
soif te torture,
Bois ce grand fleuve afin de te
désaltérer. »
La fée se mit à en boire sans différer,
Mais le fleuve était si grand que même
une fée
Ne put le dessécher, puissante et
assoiffée.
« Je suis vaincue, dit-elle à Marie,
et je puis
Exaucer tous tes vœux. » « Reste
donc, ne me fuis
Pas, car je veux t’avoir pour amie
fidèle. »
« Et je le serai. » Les deux
blanches hirondelles,
La fée et la princesse au cœur moins
hésitant,
Arrivèrent à un grand château sans
habitants.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2164.
lundi 6 juillet 2015
Conte: Les trois oranges (Partie II)
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