Les enfants des pauvres
De rayons, de
parfums et de couleurs,
Mais vous, dans
vos foyers bien tranquilles,
Vous vous cacherez
comme des voleurs !
Tout, joyeux, aura
l’air de vous maudire,
Et personne ne
songera à vous,
Car quelque chose
vous empêche de sourire ;
Vêtus de haillons
où l’on voit des trous,
Les autres enfants
de leurs plus belles parures
Seront vêtus, et
vous contempleront
Surpris, alors que
tout chante et murmure,
Par la tristesse
qu’ils voient sur vos fronts
Et qui vous hante
comme un spectre sombre
Hante un manoir
lointain et désolé,
Car elle trouve
dans vos cœurs assez d’ombre
Pour s’y cacher,
pareille aux monstres ailés
Et aux créatures
légendaires
Qui dans des
antres invisibles aux humains,
Loin des étoiles
et des lampadaires
Se cachent, et
parfois rugissent soudain !
Ô, pauvres enfants
que le Destin oublie,
Victimes de l’indifférence
et du sort,
Dont les yeux sont
pleins de mélancolie
Et dont les cœurs sont
remplis de remords !
C’est une chose
obscure, pour vous, que le jeûne
Car vous avez
éternellement faim,
Votre misère est
vieille et vous êtes jeunes,
Vous gémissez
sombrement et sans fin
Et vous dites
parfois à vos mères :
« Tout est
radieux ! Qu’est-ce qu’il y a dehors
Et pourquoi
êtes-vous sombres et amères ? »
Et elles répondent : « Car
vos pères sont morts. »
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2156.
samedi 18 août 2012
Les enfants des pauvres
vendredi 17 août 2012
La clémence de Saladin
La clémence de Saladin
Hier, les deux
armées qui s’étaient réunies
Au mont des
Oliviers, combattirent vaillamment ;
Les flèches, comme
si elles tombaient du firmament,
Pleuvaient sur les
remparts cachant les lieux de culte,
Les mangonneaux,
les pierres et les catapultes
Chantèrent ensemble
la symphonie de la mort,
Blessèrent Hiérosolyme
éventrée sans remords
Et à la fière
muraille firent maintes cicatrices.
Les engins de
siège, instruments de supplice,
Firent gémir le
fort qui se lamentait, sapé
Et de poussière et
de fumée enveloppé,
Dans le ciel
ténébreux, les vautours qui grognent
Des hommes et des
chevaux épiaient les charognes
Et attendaient l’heure
de leur dîner soudain,
Les soldats de
Balian et ceux de Saladin
Reçurent l’absolution
et firent la prière
Et au nom du même
dieu s’entretuèrent,
Chacun d’eux était
sûr d’aller au paradis
Et croyait l’autre
impie, insensé et maudit,
Tous étaient en
colère, sombres et fanatiques,
Et tous
qualifiaient leurs adversaires d’hérétiques
En les tuant au
nom de la religion,
Aveuglés par trop
d’ombres ou par trop de rayons,
Mais ne pouvant
voir, quelles qu’en fussent les causes.
La guerre est
terminée. C’est une terrible chose
Qu’un combat
commencé, mais un combat achevé,
Des épées cachées
et un siège levé
Et des soldats blessés
qui se lavent le visage
Souillé de sang, c’est
le sinistre présage
De la noire
vengeance et du cruel châtiment.
Malheur aux
vaincus ! Ils soupiraient sombrement
En attendant leur
sort : l’exil, la mort, la honte.
Ils tremblaient du
vainqueur : les prêtres racontent
Que c’est un homme
farouche, sans cœur et sans pitié.
Par les trous des
murailles qui montraient à moitié
Le conquérant et
ses soldats qui s’approchaient
Les manants
regardaient, et comme s’ils cherchaient
Quelque chose qu’ils
avaient perdu dans le désert,
Etaient tous
attentifs, curieux et diserts.
Saladin, monté sur
son destrier de guerre,
Souriait et avait
les yeux pleins de lumière
En voyant la porte
du père de Salomon.
La grande
forteresse, plus fière que les monts,
Se dressait,
haute, pareille à un temple antique,
Contemplait le
vainqueur, et calme et politique,
En le voyant
semblait se courber devant lui,
Car il était
radieux comme le jour qui reluit.
L’ayyoubide vit,
au pied de la muraille,
Un soldat
gémissant, las de la bataille ;
C’était un croisé
que ses chefs avaient laissé
En prenant la fuite,
presque mort et blessé
Par les épées
ennemies, griffes belliqueuses.
Une voix s’éleva,
courroucée et moqueuse :
« Voyez-moi
ça ! » une autre, plus féroce, s’écria :
« Qu’on l’achève ! »
le croisé, se croyant mort, pria.
Mais, arrêtant les
deux soldats pleins de rage,
Saladin dit : « Il
a lutté avec courage
Comme nous avons
lutté. Mahomet pardonna
Comme Jésus à ses
ennemis ; l’assassinat
Assombrit la
victoire. Alors qu’on éloigne
Ce soldat du fort,
qu’on l’emmène et qu’on le soigne. »
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jeudi 16 août 2012
La tristesse du Soleil
La tristesse du Soleil
De reluire pour
les hommes et briller ici-bas
Pour être le pâle
témoin de leurs fautes !
Chaque matin, je
quitte l’Olympe à la cime haute
Et la couche de
Thétis, nymphe aux cheveux d’or
Qui doucement
sourit et paisiblement dort,
Et monté sur mon
char, la blanche Aurore
M’ouvre les portes
du jour qui hésite encore
A briller, et
attend, enfant craintif,
Contemplant comme
Ariane la mer et les récifs,
Que je vienne, le
flambeau à la main, de lumière
Emplir le monde
qui me dit des prières !
Jupiter, le
Zodiaque m’a vu errer souvent
Mu par quatre
chevaux rapides comme le vent,
Pour les mortels
quitter ma demeure éphémère
En laissant gémir
mes épouses amères
Qui me chérissent
et espèrent mon prompt retour,
Qui bénissent la
nuit et maudissent le jour
Et rêvent de mes
douces et amoureuses caresses
Au firmament
disant mon nom avec paresse ;
Les hommes sont
mauvais ! Pourquoi rayonner,
Pourquoi voir
leurs péchés et les leur pardonner ?
Leurs cœurs sont
pleins d’ombre, alors qu’ils y restent !
Ô, je les abhorre
comme ils me détestent !
Que leur monde
devienne une éternelle nuit ! »
Jupiter répondit
au Soleil qui reluit :
« Des dieux
de l’Olympe tu m’es le plus cher. Sache
Que mon cœur sera
triste et sombre si tu caches
Au monde et aux
hommes tes rayons éternels.
Tu brilles pour
les bons et pour les criminels
Et nulle douceur à
ta douceur n’est égale,
Mais si tu veux
plonger dans l’ombre fatale
Cet univers
maudit, que tout devienne hiver. »
Le monde devint d’un
linceul de nuit couvert,
Tout devint
ténèbres et tout devint solitude,
Les mortels, encor
plus farouches que d’habitude,
Etaient plus
criminels, plus voleurs, plus brigands,
Montraient l’épée
avec un sourire arrogant
Aux femmes et aux
vieillards dans leurs humbles chaumières ;
La pitié s’en alla
avec la lumière ;
Gloire aux plus
forts ! Et gloire aux gueux et aux méchants !
Aveuglés, les
hommes guidés par leurs penchants
Les plus mauvais,
étaient des vautours infâmes
Qui pillaient les
demeures et violaient les femmes
Publiquement,
houles qui s’abattent sur la mer,
Car tout était
cachette pour ces fauves de l’enfer
Et antre ténébreux
pour ces bêtes sauvages.
Le Soleil éploré,
voyant tous ces ravages,
Dit à Jupiter : « Ô,
ténèbres ! Ô, noirs péchés !
En voulant châtier
les hommes, je leur ai caché
L’aurore
rayonnante et le jour sublime,
Mais la nuit est
devenue l’alliée de leurs crimes !
Ils profitent des
ténèbres et du noir firmament
Pour voler sans
regret, tuer impunément
Et terrasser les
faibles ! Il faut que je rayonne,
Ils sont plus
féroces quand le jour les abandonne,
La nuit ne les
endort point, ces mortels maudits ! »
Jupiter, le
sourire aux lèvres, répondit :
« Va,
rayonne. Maintenant tu sais quel est ton rôle,
Ta lumière
adoucit, protège et console
Les veuves dans
leurs chaumières et les pauvres en haillons,
Et les hommes
pèchent moins sous les rayons. »
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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mercredi 15 août 2012
La création de Pandore
La création de Pandore
Douce comme le
printemps, en insufflant une âme
A l’argile
qu’Héphaïstos lui-même pétrit.
Dès qu’elle
commença à vivre, elle sourit
Et elle rayonnait
comme le jour et l’aurore,
Les dieux éblouis
lui choisirent pour nom Pandore,
La sublime
Aphrodite lui donna la beauté,
Héra la jalousie
et la curiosité,
Hermès l’éloquence
et Athéna la sagesse ;
Bien qu’elle fût
femme, on eût dit qu’elle était déesse
Car les douze
frères divins et généreux
A cette créature
dont ils étaient amoureux
Firent maints
dons. Artémis lui apprit à sourire,
Apollon à chanter
et à manier la lyre,
Arès lui donna la
force, et Poséidon
La contemplant
comme s’il implorait son pardon,
Lui apprit à
calmer les ondes courroucées.
Elle était fragile
et comme la pensée
Presque
immatérielle. Les morsures de l’air
Qui amoureusement
caressait sa blanche chair
Quand il passait
près d’elle, la rendaient toute rose,
Quand elle
souriait, ses yeux disaient de douces choses,
La terre
verdissait, quand elle passait, sous ses pas.
Aphrodite dit à
son frère : « Le trépas,
L’horreur, le
châtiment et la noire vengeance,
C’est ce que tu
promets à cette mortelle engeance,
Mais cette femme
dont le sourire est si doux
Est de ta
bienveillance et non de ton courroux
Le présent que ta
main droite fait à cette race !
Quand on voit
cette femme, on rêve qu’on l’embrasse,
Je suis la déesse
des amoureux émois,
Mais cette femme
charmante serait pareille à moi
Si elle n’était
point une simple mortelle !
Les oiseaux qui
chantaient pour moi chantent pour elle,
Les rivières
disent son nom et les dieux sont éblouis
Par son front qui
comme le soleil reluit !
Quand elle marche,
elle fait tomber de la lumière
Et des morceaux
diaphanes de sa fange première,
Tout l’Olympe
admire ses seins à moitié nus
Et des dieux elle
parle le langage inconnu,
Elle foule les
nuées et les prairies vertes,
Du charme
incomparable de ses lèvres entrouvertes
Héphaïstos en
rêvant m’a maintes fois parlé.
Est-ce ainsi que
tu châties le feu volé ?
Aurais-tu oublié
quelle est la différence
Entre le châtiment
et la récompense,
De Prométhée le
nom sinistre et triomphant
Et les péchés des
hommes, en créant cette enfant ? »
Zeus dit à
Aphrodite : « N’imite point mon épouse
Et d’une mortelle
ne sois point jalouse,
Pandore que tu
décris, ma sœur, est un beau mal,
A l’humanité son
sourire sera fatal,
Car la vengeance a
de plus sûrs présages
Quand elle a des
mains blanches et un charmant visage.
La race de
Prométhée sera châtiée ; attends. »
Quand la belle
Pandore, devenue jeune, eut vingt ans
Zeus lui
dit : « Maintenant il est temps que tu descendes
Sur Terre, car les
mortels te souhaitent et t’attendent,
Ils t’aimeront,
mais tu n’en aimeras qu’un seul :
Épiméthée, qui
n’est point un blanc aïeul
Mais un beau jeune
homme, frère de Prométhée.
Tu seras obéie, tu
seras redoutée,
Va, ma
fille. » Héphaïstos, l’habile artisan,
D’une mystérieuse
boîte lui fit présent
Et lui
ordonna : « Tu la garderas fermée. »
Des poètes Pandore
devint la bien-aimée,
Elle fut chantée, elle fut adorée, les rois
Suppliaient ses
charmes bénis avec effroi
Comme s’ils
étaient ses sujets, et les reines
Furent jalouses de
cette beauté sereine
Qui n’avait qu’une
robe blanche et un noir fardeau
Et qu’elle portait
sans qu’il ne courbât son dos.
Épiméthée la vit,
tomba amoureux d’elle,
Elle consentit à
être son épouse fidèle.
Dix ans passèrent.
La boîte, présent des dieux,
Demeura fermée.
Mais les regards curieux
De Pandore, en
sondaient les ténèbres noires.
Elle se
disait : « Les dieux dont tout chante la gloire
M’offrirent cette
boîte, mais je ne puis l’ouvrir
Et comme une
dépouille, je dois la couvrir
Du linceul éternel
de mes regards sombres !
Qu’est-ce que les
dieux ont caché dans cette ombre ?
Y
ensevelissent-ils des joyaux ou de l’or ? »
Un jour, rongée
par la curiosité qui mord
Les esprits des
humains, elle ouvrit la boîte ;
Comme des spectres
sortent d’une tombe étroite,
Elle en vit,
chargés d’une effroyable mission,
Sortir le Vice, la
Tromperie, la Passion,
La Vieillesse chenue,
la pâle Famine,
La Folie qui
égare, la Maladie qui mine,
La Guerre qui
gronde et la Misère qui se tord.
Pandore terrifiée
s’écria : « J’ai eu tort
En désobéissant
aux dieux ! Je suis maudite !
Pardonne-moi,
Héphaïstos ! Pardonne-moi, Aphrodite !
Pardonnez-moi, ô,
dieux du ciel ! Voyez mes pleurs,
Entendez les
prières que vous dit ma douleur,
Ne châtiez pas
tous les hommes en châtiant ma faute ! »
Les dieux
entendirent, dans l’Olympe aux cimes hautes,
Les prières de
Pandore, et ils en furent émus.
Comme par la
colère Zeus, par la pitié mu,
De la boîte, avec
le Mal et la Souffrance,
Fit sortir la
douce lueur de l’Espérance.
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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mardi 14 août 2012
Gloire nocturne
Gloire nocturne
Ce
poème est dédié aux braves femmes tunisiennes qui n’ont pas hésité, à
participer, hier, à une marche nocturne afin de défendre leurs droits les plus
légitimes.
Hier, fières comme
les déesses et les amazones,
Vous emplissiez
les rues du son de votre voix,
Bien qu’il fût
nuit, on eût dit que le jour rayonne
Quand vous passiez,
augustes et pareilles aux rois !
Tunis était la
mer, vous étiez les ondes,
La liberté était
le sublime alcyon
Qui, malgré la
houle qui souffle et qui gronde,
Vous montrait le
port aux éternels rayons,
Le respect du
Devoir, l’amour de la Patrie,
Etaient les deux
brises qui dans les flots obscurs
Conduisaient vos
voiles bercées par l’euphorie
Au rivage
rayonnant, inaccessible et pur !
Aphrodite envoya
sa charmante armée
Aux ennemis de la
femme et du genre humain,
Le monde trembla
de ses guerrières bien-aimées
Au sourire radieux,
au cœur pur, aux blanches mains !
Ô,
jour héroïque ! Ô, nuit immense !
La Tunisie
devint une deuxième Ilion,
Vos
parfums assiégèrent vos rivaux en démence,
Vous étiez
des lionnes qu’accompagnaient des lions !
A la bouche vous
aviez la même devise
Et au cœur vous
aviez le même idéal,
Votre voix
retentit, de la Patrie éprise,
Et triomphante
comme un clairon triomphal,
Jeunes et chenues,
mères, grands-mères et filles,
Vous éblouissiez
le monde par vos grâces ébloui,
Vous étiez, dans
cette nuit, le soleil qui brille,
Et dans cette ombre
le jour qui a relui,
Vous étiez des
étoiles qui tombèrent
L’illuminant
soudain, dans le morne univers,
Anges, vous fîtes
choir des plumes et de la lumière
Quand vous
marchiez, chantées par de mystérieux vers !
Gloire à la
Tunisie et à ses héroïnes
Dont le sourire
est doux, et dont le rugissement
Est aussi puissant
que la foudre divine
Qui rugit en
tombant soudain du firmament !
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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Mohamed Yosri Ben Hemdène
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lundi 13 août 2012
Le jour d'Aphrodite
Le jour d’Aphrodite
Ce
poème est dédié à la femme tunisienne qui célèbre aujourd'hui sa Fête
nationale. Vive la femme libre et épanouie!
Ne gémis point,
noble femme,
Et brave fièrement
et sans effroi
Au nom de tes
éternels droits
Tous tes ennemis
infâmes !
La fleur que la
houle courbe
Garde toujours sa
douce odeur ;
Combats et
terrasse sans peur
Ceux qui oublient,
sombres et fourbes,
Qu’ils furent une
pensée éphémère
Dans ton sein qui
les enfanta
Et comme un
fardeau les porta
Appesantissant
leurs mères,
Qu’avec ta voix
pleine de tendresse
Tu berças l’enfant
endormi
Qui pleure sans
raison et gémit,
Epris de toutes
tes caresses !
Dis-leur : « Je
suis la déesse
De la vie, comme
de l’amour !
Et je rayonne
comme le jour
Qui reluit avec
paresse,
De mes droits
légitimes,
De mon éternelle
liberté
Que je chante avec
fierté
Malgré vos fers et
vos crimes,
Vous ne me
priverez pas ! Vos chaînes
Ne pourront pas
m’appesantir,
Et je ne puis
consentir
A gémir de votre
haine
Ou trembler de vos
voix qui grondent !
Quand je passe,
vous vous courbez
Et à mes pieds
vous tombez
Et je ploie le dos
du monde
Qui contemple mes
divins charmes
Et m’implore de le
sauver
Et passe sa nuit à
rêver
De ma beauté qui
l’alarme ! »
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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