samedi 18 août 2012

Les enfants des pauvres


Les enfants des pauvres


 Demain, l’Aïd emplira les villes
De rayons, de parfums et de couleurs,
Mais vous, dans vos foyers bien tranquilles,
Vous vous cacherez comme des voleurs !

Tout, joyeux, aura l’air de vous maudire,
Et personne ne songera à vous,
Car quelque chose vous empêche de sourire ;
Vêtus de haillons où l’on voit des trous,

Les autres enfants de leurs plus belles parures
Seront vêtus, et vous contempleront
Surpris, alors que tout chante et murmure,
Par la tristesse qu’ils voient sur vos fronts

Et qui vous hante comme un spectre sombre
Hante un manoir lointain et désolé,
Car elle trouve dans vos cœurs assez d’ombre
Pour s’y cacher, pareille aux monstres ailés

Et aux créatures légendaires
Qui dans des antres invisibles aux humains,
Loin des étoiles et des lampadaires
Se cachent, et parfois rugissent soudain !

Ô, pauvres enfants que le Destin oublie,
Victimes de l’indifférence et du sort,
Dont les yeux sont pleins de mélancolie
Et dont les cœurs sont remplis de remords !

C’est une chose obscure, pour vous, que le jeûne
Car vous avez éternellement faim,
Votre misère est vieille et vous êtes jeunes,
Vous gémissez sombrement et sans fin

Et vous dites parfois à vos mères :
« Tout est radieux ! Qu’est-ce qu’il y a dehors 
Et pourquoi êtes-vous sombres et amères ? »
Et elles répondent : « Car vos pères sont morts. »


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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