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samedi 30 novembre 2019

Les amours enlevées

les amours enlevées

Nos radieuses amours de jeunesse
Se sont envolées avec paresse
Dans le firmament insondable et gris,
Tous ceux dont nous avons été épris
Y deviennent de sombres nuages,
Nous avons oublié leurs visages,
Et leurs noms, comme des poussières d’or,
Sont maintenant loin, tant le vent est fort !
Nous les avons aimés, pourtant, blêmes,
Perdus dans l’absolu, comme on aime
Quand le cœur n’a pas encore vieilli ;
La mémoire et le temps nous ont trahis,
Et de ces feux éteints la cendre reste.

À aimer de nouveau nous sommes prestes,
Toutefois, mais nos tardives amours
Sont chauves et édentées, et toujours
Nous rappellent de longues chevelures,
Des parfums, des sourires, des allures,
Des yeux profonds qui ne nous verront plus
Et des joues roses où il a longtemps plu
Sur l’encre de nos lettres finales,
Comme en une saison hivernale.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

lundi 29 juillet 2019

Divulgation nostalgique

divulgation nostalgique

Ma jeunesse a passé comme la brise
Emplie de fraîcheur et de doux parfums,
S’en allant dans la nature sans fin
Loin des ciels noirs et des saisons grises ;

Dans l’immense firmament de ma vie
Comme une belle aurore elle a relui
En chassant les nuages de la nuit,
Toujours lumineuse et toujours ravie !

Nos jeunes jours sont vieux. Rien ne reste
Hormis les soupirs et les souvenirs
Et des spectres que nous voulons bénir,
Vêtus de linceuls déchirés, prestes,

Dans les dédales de nos mémoires
S’enfuyant sans visages et sans noms
Et à tous nos rêves répondant : non,
En disparaissant dans la nuit noire !

La jeunesse est, hélas ! éphémère,
Et nous fait porter de pesants fardeaux,
Nous avons mal au cœur et mal au dos
À cause de nos lourdes chimères,

Et nous marchons avec persévérance
Dans les chemins étroits du passé,
Rêveurs qui de leurs rêves sont lassés
Mais qui aiment les affres de l’errance.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

lundi 6 mai 2019

Mon amour de jeunesse

mon amour de jeunesse

Le temps passe et nous vieillissons, ma belle,
Mais dans mes souvenirs tu as vingt ans,
Aussi fraîche qu’une fleur du printemps
Et aux arrêts du Destin rebelle.

Tu n’as pas changé. Ta grande chevelure
Est remplie du même parfum radieux ;
Tu es toujours jeune, et moi toujours vieux,
Et ton âme d’enfant est toujours pure !

Tes yeux rieurs sont toujours les mêmes
Et ton sourire est charmant et vainqueur,
Et je t’aime encore de tout mon cœur,
D’un amour absolu et suprême !

Tes doigts, pareils aux doigts de l’Aurore,
Sont restés très blancs, très doux, très petits,
Aucun fardeau hideux n’appesantit
Ton esprit léger qui brille encore !

Tes joues ont la couleur de ton âme,
Et mon âme a la couleur de tes yeux !
Que fais-tu ici-bas ? Retourne aux cieux
Qui sont ton pays, angélique femme !

Tu es la tendresse qu’il me reste,
Je t’aime, ma beauté, comme je peux,
Pas assez, ou beaucoup trop, ou trop peu,
Mais mon cœur en pensant à toi est vaste.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

mardi 25 décembre 2018

Deux êtres et une leçon

Deux êtres et une leçon

La vaste rue ouvrait son aile de chimère.
Le petit-fils était avec son grand-père,
L’un fort jeune, l’autre fort vieux, tous les deux
Faisant de petits pas fort charmants et hideux,
L’un peinait à marcher, l’autre marchait à peine ;
Etrange allégorie de la vie humaine :
La faiblesse allant avec la fragilité !
Le vieux et le petit, joyeux et maussades,
Etaient un seul être pour mon cerveau malade,
Un centaure bizarre, une difformité,
Une aberration et une énormité !

Ce monstre de l’enfance et de la vieillesse,
Cette chose, marchaient donc, et avec tendresse
Je suivais leurs mouvements maladroits et lents.
Il me fut rappelé par un hasard violent
Que l’homme est un peu de verre qu’un rien casse,
Que nous passons comme cette allégorie passe
Et qu’en vain nous cherchons, dans les flots sans remords,
Un rivage tranquille ou un tranquille port.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

vendredi 31 août 2018

Les jeunes et le vieillard

les jeunes et le vieillard

Souvent le vieil homme, à son rêve pareil,
Contemple les jeunes qui vont, les yeux limpides,
 Ils sont le sourire, mais lui est la ride,
Il est le crépuscule et ils sont le soleil.

La joie et le bonheur, l’amour et la santé,
Saintes choses qu’ils ont, qu’il n’a plus, âme lasse !
Chaque jeune est pour lui un autre jour qui passe,
Ébloui par ses soleils, par eux épouvanté !

Tout pousse autour de lui, tout sourit et tout croît,
Et tout autour de lui le blesse et le chagrine ;
De ces fleurs parfumées il est la verte épine,
Elles s’épanouissant au soleil et il a froid !

Il pense tristement à ses jours trépassés,
A ses jours de vigueur, quand sa vie était forte,
Aux défuntes amours et aux délices mortes,
Et s’en va tristement, de ses heures lassé,

Lorgnant cette jeunesse arrogante au front d’or
Comme un capitaine contemplant son épave,
Et maudissant la vie qui le raille et le brave
Comme dans son cauchemar un opprimé qui dort.


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

dimanche 8 mai 2016

L’Éphémère

l'éphémère 

La jeunesse reluit comme une aurore
Dans l’azur de la vie,
Nous voudrions qu’elle reluise encore
Sans nous être ravie ;

Ô prairies vertes de notre enfance,
Doux printemps de l’âme !
Temps où nous étions sans défense
Et aimions avec flamme !

Ciels bleus que n’appesantit nul nuage !
Bienveillantes étoiles !
A l’abri des vents et des orages
Errait notre voile !

Toute femme était une déesse
Tout parfum une ivresse,
Tout sourire était une promesse,
Toute main caresse !

Mais, hélas ! le temps passe, rapide,
Comme le vent houleux,
Et assèche notre cœur limpide
Et comme la mer bleu,

La vie moissonne les heures volages
Qui fleurissent aux sillons,
Nous perdons nos rêves avec l’âge
Et nos cœurs leurs rayons,

La vieillesse de l’âme, avant l’heure,
Blanchit les cœurs chenus,
Le trépas, à la jeunesse qui pleure
Dit : « viens, je suis venu. »


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

jeudi 14 avril 2016

Amour innocente

amour innocente

Il fait beau car tu es belle ;
Tu es belle car il fait beau !
Tu rayonnes comme un flambeau,
La nature le sait-elle ?

Tes cheveux sur tes oreilles
Comme une douce pluie d’hiver
Descendent, et tu es pareille,
Verte beauté, à un pré vert !

Comme un ciel sans inquiétude
Tes yeux infinis sont bleus !
Viens donc, mon bel enfant frileux,
Sur mon cœur comme d’habitude !

Sais-tu à quel point je t’aime ?
Mon cœur est grand comme le ciel.
Mon âme est un champ où tu sèmes,
Jeune paysanne, du miel !

Sais-tu à quel point je t’adore ?
Ah, je t’en supplie à genoux,
Envolons-nous, envolons-nous
Sur l’aile rouge de l’Aurore !



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

samedi 30 novembre 2013

Jeunesse poétique



Jeunesse poétique

Ô, jours heureux de paix et de solitude !
Jadis, jeune poète, j’avais l’habitude
De chanter toutes les brises et toutes les beautés,
J’étais jeune, j’étais fou, plus empli de fierté
Qu’un printemps de verdures et qu’une mer d’ondes,
Ma poésie grondait comme la mer gronde,
Frêle captive de mes registres épais ;
Ô, jours éternels de solitude et de paix !
Je voulais être aimé, je voulais être illustre,
Tous les humbles mortels étaient pour moi des rustres
Car ils ne caressèrent point une lyre une seule fois
Ou comptèrent les syllabes d’un vers avec leurs doigts ;
Je rêvais d’édens doux et de doux sourires,
Pareil à ces damnés que les gouffres attirent,
Penché comme Narcisse sur l’onde des mes vers,
Je voyais des flammes et des abîmes ouverts
Creusés soudain par la cruelle Indifférence,
Pareil à ces aèdes toujours en errance,
Le monde n’était pour moi qu’un vague chemin
Où, pensifs et blêmes, les tragiques humains
Marchaient, la tête baissée, toujours en silence,
Tandis que, fiers et armés de leurs lances,
De noirs chevaliers les observaient sombrement !
Vaste comme la mer et comme le firmament,
Mon ambition était puissante et infinie,
Semblable à César qui voit ses troupes réunies,
Je contemplais mes vers, mes belliqueux soldats,
En me plaignant sans cesse de l’univers Judas
Eternel ennemi des divins poètes,
Et en rêvant doucement, à l’abri des tempêtes !


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

samedi 12 mai 2012

Monologue d’une beauté de vingt ans



Monologue d’une beauté de vingt ans


"J’ai vingt ans et je suis belle
Comme l’aurore et le printemps,
Aimez mes grâces rebelles,
Je suis belle et j’ai vingt ans !

Tous les regards me supplient
De chérir leur douce ardeur,
Je passe et je les oublie,
Telle la radieuse lueur,

Telle la rapide hirondelle
Qui s’envole dans les cieux,
Telle l’onde cruelle
D’un océan silencieux !

Maints garçons, quand je passe,
Me comparent à la fleur,
Et leurs regards m’embrassent,
Pleins d’amour et de douleur,

En me nommant leur déesse
Ils chantent, ces amants d’un jour,
Mon éphémère jeunesse
Et leur éternel amour,

Lasse de leurs métaphores
Et de leurs supplications,
Je m’en vais comme l’aurore
Qui emplit de ses rayons

Le ciel et la nature
Qu’elle éclaire et éblouit
Et leur cache, chaste et pure,
Son flambeau qui reluit !

Des poètes, âmes embrasées
Par mon amour inhumain,
Je vois les lyres brisées
Qui parsèment mon chemin,

Des bois et des rivières
J’entends l’éternel soupir
Quand je passe, pleine de lumière,
En les voyant pâlir !"



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène