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vendredi 7 août 2020

Re-Plainte poétique

                                   RE-plainte poétique


D’après le poème  « Plainte poétique » de Guillaume Colletet (1598-1659) duquel je ne garde ici que la première strophe

Ferais-je encor des vers ? Ami, j'en ai tant fait ! 
Plus j'enrichis ma langue, moins je deviens riche,
Mon esprit abondant laisse ma terre en friche,
Et le vent de l'honneur n'emplit pas mon buffet.

A quoi sert de compter ses syllabes, la nuit,
Pareil à l'usurier comptant son or dans l'ombre ? 
La poésie, ami, est une chose sombre,
Et le soleil dans les vers jamais ne reluit ! 

Le poète est tombé dans ce monde ennuyeux,
Son âme y est lasse et ses ailes sont cassées,
Il contemple de loin le vaste ciel radieux

Se demandant ce qu'il fait parmi les mortels,
Pourquoi il ne trouve pas le repos cruel,
Et rien ne réchauffe sa pauvre âme glacée.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

dimanche 7 avril 2019

Chaos poétique

chaos poétique

Quand la Muse me prend par les cheveux
Et qu’elle dit : « Maintenant, je te veux ! »,
Penchée sur mon oreille, dans ma tête
Elle crie aussi fort que la tempête,
Tourmentant mon esprit comme la mer !
Je sens dans mon cerveau les puissants vers
Qui passent, éclairs, météores, comètes,
Reluisant dans l’immensité inquiète !

Point de lyre, mais un sourire fatal
Et un tambour immense et infernal !
La Crieuse crie et me tourmente
Et parfois aussi elle se lamente ;
Se ruant comme un violent animal
Sur moi, plus sombre que l’ange du Mal,
Son rire immense et diabolique
M’emplit de sa sinistre musique,
Et elle fait gémir sur le même air
Les violons brûlés des profonds enfers
Et toutes les cymbales du Tartare,
Dans mon cœur qu’elle ravit et effare.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

samedi 4 juin 2016

Pluie poétique

pluie poétique

Poésie, pluie qui tombe doucement
Du firmament sombre de la pensée !
Resplendissement des resplendissements,
Printemps des âmes du monde lassées !

Ô chois sur nous ! Mouille nos pauvres cœurs
Et emplis nos âmes de verdure !
Que ton hiver éternel soit vainqueur
Et que ta radieuse tempête dure !

C’est dans ton ciel pleins de nuages lourds
Que l’âme s’envole, plus légère,
En déployant son aile avec amour !

Répands partout ton éternelle nuit !
Châtie le soleil insolent qui luit
Et trône sur la nuée passagère !


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

samedi 30 novembre 2013

Jeunesse poétique



Jeunesse poétique

Ô, jours heureux de paix et de solitude !
Jadis, jeune poète, j’avais l’habitude
De chanter toutes les brises et toutes les beautés,
J’étais jeune, j’étais fou, plus empli de fierté
Qu’un printemps de verdures et qu’une mer d’ondes,
Ma poésie grondait comme la mer gronde,
Frêle captive de mes registres épais ;
Ô, jours éternels de solitude et de paix !
Je voulais être aimé, je voulais être illustre,
Tous les humbles mortels étaient pour moi des rustres
Car ils ne caressèrent point une lyre une seule fois
Ou comptèrent les syllabes d’un vers avec leurs doigts ;
Je rêvais d’édens doux et de doux sourires,
Pareil à ces damnés que les gouffres attirent,
Penché comme Narcisse sur l’onde des mes vers,
Je voyais des flammes et des abîmes ouverts
Creusés soudain par la cruelle Indifférence,
Pareil à ces aèdes toujours en errance,
Le monde n’était pour moi qu’un vague chemin
Où, pensifs et blêmes, les tragiques humains
Marchaient, la tête baissée, toujours en silence,
Tandis que, fiers et armés de leurs lances,
De noirs chevaliers les observaient sombrement !
Vaste comme la mer et comme le firmament,
Mon ambition était puissante et infinie,
Semblable à César qui voit ses troupes réunies,
Je contemplais mes vers, mes belliqueux soldats,
En me plaignant sans cesse de l’univers Judas
Eternel ennemi des divins poètes,
Et en rêvant doucement, à l’abri des tempêtes !


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène