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samedi 15 août 2020

Re-Ce Monde, comme on dit, est une cage à fous

 RE-ce monde, comme on dit, est une cage à fous

D’après le poème  « Ce Monde, comme on dit, est une cage à fous » d’André Mage de Fiefmelin (1560-1603) duquel je ne garde ici que la première strophe


Ce Monde, comme on dit, est une cage à fous,

Où la guerre, la paix, l'amour, la haine, l’ire,

La liesse, l’ennui, le plaisir, le martyre

Se suivent tour à tour et se jouent de nous.

 

Nul ne saura de quoi les lendemains sont faits,

De lumière ou de nuit, d’espoirs ou de ténèbres,

Et l’avenir est comme un voile funèbre

Jeté sur la vie et aussi pesant qu’un faix.

 

L’existence raille les futiles desseins

De l’homme qui soustrait et qui additionne

Pour compter les rayons du soleil qui rayonne,

Les nuages du ciel, des oiseaux les essaims !

 

La vie, en vérité, est un sombre sentier

Et nul ne sait jamais où son destin le pousse,

Tempête courroucée ou alors brise douce

Qui prend la frêle voile ou le vaisseau altier

 

Jusqu’à des rivages radieux ou ténébreux !

L’ennui est immortel, l’espoir impérissable,

Nos maisons sont comme les châteaux de sable

Et nos rêves comme le genre humain nombreux ;

 

L’homme de son sommeil est réveillé soudain

Par la réalité qui vient de naître,

Aurore qui entre toujours par la fenêtre

Et éclaire toute la chambre avec dédain.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

jeudi 2 mars 2017

Éponine et Sabinus

éponine et sabinus 

Nicolas-André Monsiau, Éponine et Sabinus (1802)

Éponine, comme une criminelle,
Se cache avec Sabinus, son époux,
Dans la pénombre vague et éternelle
A leurs ennemis emplis de courroux.

Ils soupirent tous deux dans leur grotte
Et sont tremblants, n’étant que des humains,
Redoutant autant leurs compatriotes
Que tous les Séquaniens et les Romains,

Quand il fait jour, la fidèle Éponine
Porte en pleurant son faux habit de deuil
Et gémit secrètement de sa gésine,
Ne montrant ni son ventre ni son œil,

Cachant son enfant comme une disgrâce
Aux Romains, aux Gaulois, à l’univers,
Sublime fardeau qui l’embarrasse
Mais qu’elle aime et qui écoute ses vers !

Après tant d’années las de la guerre
Et fatigués des dangereux regards,
De craindre les herbes de la terre
Et de trembler des nuages hagards,

De vivre ensemble et de mourir ensemble
Les deux époux ont fait le grand serment,
Et chacun d’eux pour sa moitié tremble,
Amoureux, terrifiés et charmants.


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

dimanche 10 avril 2016

Conte: Comment André coupa le nez du curé (Partie VI)

CONTE: COMMENT ANDRÉ COUPA LE NEZ DU CURÉ (PARTIE VI)


VI. Ce que fit le curé pour se débarrasser d’André une fois pour toutes
                                                 

Une heure après, l’heureux jeune homme déluré
Prit les coins et alla délivrer le curé.
Quand il fut enfin chez lui, ses nièces éplorées,
S’écrièrent : « Oncle ! à vos nièces adorées
Qu’avez-vous ordonné de faire ? Nous avons
Couché avec André, hélas ! et ne savons
Pourquoi vous le vouliez ; humiliées de la sorte,
Nous n’osons plus ouvrir pour sortir la porte. »
« Imbéciles ! cria le curé, ô, malheur !
Par saint Erasme et la Vierge des sept Douleurs !
Ce malheureux vous a souillées avec ruse ;
Ma colère l’égaie et mon tourment l’amuse ! »
En ce moment André vint demander, serein,
Au curé, avec un sourire vipérin :
« Alors, mon bon curé, j’ai fait avec zèle
Mon saint devoir auprès de mesdemoiselles ;
En êtes-vous content ? » « Si je le suis ? Certes ! »
Et seul : « Ce malheureux causera ma perte !
Il vend mes chèvres et mes cochons, il a gâté
Ma vigne, et de souiller mes nièces s’est hâté !
Hélas ! hélas ! il faut que je me débarrasse
De ce maudit valet et qui me harasse ! »
Et le curé se mit longtemps à réfléchir
Et trouva un moyen pour de lui s’affranchir :
Attendre qu’il dormît, ensuite par fraude
Lui jeter sur le corps une fatale eau chaude,
Et jusqu’à la fontaine il le fit voyager
Etant pour qu’il pût seul le faire trop âgé.
Cette quantité d’eau étonna sa victime
Qui prit des précautions qu’elle crut légitime ;
Au lieu de laisser son lit l’affainéantir,
Dans un coin de la cave elle alla se blottir.
« Il dort, enfin ! il dort ! », dit tout bas le prêtre
Qui se leva doucement à minuit, et traître,
Alla jeter sur son lit un grand chaudron d’eau,
Aidé par une nièce à porter ce fardeau.
Il n’entendit nul cri, crut sa victime morte
Et alla se coucher en fermant la porte. 

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

samedi 2 avril 2016

Conte: Comment André coupa le nez du curé (Partie V)

CONTE: COMMENT ANDRÉ COUPA LE NEZ DU CURÉ (PARTIE V)


V. Les deux besognes que le curé infligea à André, et comment le malin valet se vengea deux fois de lui

Le curé s’étonna de cette victoire
De son valet, et lui en fit conter l’histoire.
Un autre jour, à le perdre déterminé,
Il lui demanda, à l’heure du dîner :
« Tailles-tu la vigne, garçon ? » « Si j’en taille !
Comme le chevalier sait faire des batailles,
Je sais le faire et je le fais depuis longtemps. »
« Va travailler alors, et si je suis content
Tu auras une bien belle récompense. »
André, qui ne trouva point cela alarmant,
Partit, et il coupa gauchement les sarments
Et revint à midi, six heures avant l’heure,
Du curé étonné hanter la demeure.
« Faquin ! que viens-tu faire ici ? » demanda-t-il
En tremblant des ruses de son valet subtil.
« J’ai fini, répondit André, vite ma tâche. 
J’ai été laborieux et cela vous fâche ? »
« Non, nullement...bredouilla le curé. Allons voir
Si tu as fait, comme tu le dis, ton devoir. »
Le curé, courroucé, vit toute sa vigne
Dévastée par les coups du valet indigne,
Et il allait lui en donner, quand ce dernier
Lui demanda : « êtes-vous content ? » ; sans nier
Le curé, qui retint sa grande colère,
Lui répondit : « Cela ne peut que me plaire !
Je suis certes content de toi, mon brave André. »
Et quand il fut enfin seul : « Ce jeune madré
Me ruinera à coup sûr ; il faut que je lui donne
Une plate besogne...ah ! celle-là est bonne ! »
Et envoya André pour qu’il fendît du bois
En le suivant, inquiet, et cent fois aux abois.
André, qui n’avait point le cœur mol et lâche,
Se mit à l’ouvrage, armé d’une hache
Dont il frappait le bois avec des coups subtils.
Faisant soudain semblant d’en tirer son outil
Alors qu’il méditait, il dit à son maître :
« Venez m’aider un peu, car le bois est traître.
Tenez cette fente écartée des deux mains. »
Il ne se fit prier point jusqu’au lendemain.
André, en ce moment, avec promptitude
Retira sa hache sans inquiétude
Et laissa le curé, pareil aux suppliciés,
Prisonnier du morceau de bois et humilié.
« Diantre ! s’écria-t-il, par le maudit Tibère !
Il faut que de ce bois maintenant tu me libères !
Va donc chercher trois coins de bois, sot que tu es,
Même si tu ferais bien mieux de me tuer ! »
André alla, avec la même hardiesse,
Au lieu des trois coins de bois appeler les trois nièces
Du curé, et leur dit : « Votre oncle va mourir.
Pour qu’il vive, il me faut toutes trois vous chérir
Et coucher avec vous. » « Diable de domestique !
Autant coucher avec les monstres aquatiques !
Tu n’est qu’un vil coquin et un vilain menteur. »
« Vous ne me prendrez plus pour un mauvais conteur,
Leur dit André, quand vous entendrez mon maître »
Qui cria pour l’appeler deux fois par la fenêtre :
« Maître ! maître ! » « Que veux-tu, valet de malheur ? »
Cria le curé qui se tordait de douleur.
« Il me les faut les trois ? » « Oui, oui par le diable ! 
Hâte-toi, je t’attends ! » De ses cris effroyables
Une nièce alarmée lui demanda : « Cela
Est-il dans votre chambre ? » « Et que crois-tu ? hélas ! »
Et les trois nièces, sans comprendre ce mystère,
De faire ce qu’on leur demandait se hâtèrent. 


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

Conte: Comment André coupa le nez du curé (Partie IV)

CONTE: COMMENT ANDRÉ COUPA LE NEZ DU CURÉ (PARTIE IV)


IV. La mission dont le curé chargea André, et de quelle manière ce dernier s’en acquitta

Alarmé par sa ruse et par ses fourberies
Après avoir ouï sa première hâblerie,
Le curé envoya, voulant l’épouvanter,
André chercher aux bois le lierre enchanté,
Quête qui fit périr avant lui cent braves.
Mais lui, sourd aux périls et aux sombres entraves,
Monta sur son petit cheval, preste et content,
Et voyagea tellement, si bien et si longtemps
Qu’il arriva enfin aux bois redoutables
Remplis de vils brigands et bêtes indomptables.
Mais il ne perdit point courage et il cherchait
Et dans les ténèbres il guettait et marchait.
Or cent pas faits, il vit, hasard effroyable !
Rôder de noirs brigands laids comme des diables.
Il songea un moment puis il alla cacher
Sa bête fidèle derrière un grand rocher,
Puis il leva en l’air d’étrange manière
Sa jambe et attendait, sorties de leur tanière,
Ces bêtes farouches et qui n’avaient rien d’humain.
« Halte là, compagnons ! Par tous les grands chemins !
Cria un des bandits, dont la sombre figure
Etait la plus hideuse et de mauvais augure.
Que fais-tu là, jeunot ? » « Mes bons sires, j’attends,
Répondit le jeune homme à ces sept combattants,
Que mon cheval du ciel où il est descende,
Car il faut que je reste ici et l’attende ;
Ne marchant pas aussi rapidement qu’il sied,
Je lui ai assené un si fort coup de pied
Qu’il est aux nuages depuis un quart d’heure.
C’est mou, ces vains chevaux ; on dirait du beurre. »
Les stupides brigands, à son air ingénu,
Pensèrent qu’il disait vrai, et cet inconnu
Qui devant eux osait rester aussi tranquille,
Leur fit tellement peur que, lâches et malhabiles,
Ils se mirent à courir dans cent sens différents
Pour fuir ce jeune homme si fort et effarant.
André en rit et il leur jeta des pierres
Et alla sans effort couper le lierre
Qu’il montra au curé surpris de le revoir
En lui disant : « Voilà, j’ai bien fait mon devoir. »


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

Conte: Comment André coupa le nez du curé (Partie III)

CONTE: COMMENT ANDRÉ COUPA LE NEZ DU CURÉ (PARTIE III)


III. La proposition qu’André  fit au curé, et ce qui s’ensuivit

André, qui trois jours sur la même route allait,
Du noir curé devint également le valet.
« Je voudrais, lui dit-il, ajouter quelque chose.
Souffrez, mon bon curé, que je vous le propose. »
« Que veux-tu ajouter ? » « Pour ne rien vous cacher,
Que celui de nous deux qui ose se fâcher
Perde ses deux oreilles et tout ce qu’il possède. »
« Je suis riche, mais tu n’es qu’un pauvre aède,
Répondit le curé, tu serais très heureux
De me voir sans mes deux oreilles et miséreux,
Et je ne gagnerais que tes vaines oreilles. »
« Pour trembler, mon curé, d’une peur pareille,
De perdre le pari vous m’avez l’air certain. »
« Moi, perdre ? Par Jésus et le bon saint Martin !
J’accepte ton offre. » « Le lendemain, le fourbe
Envoya ses bêtes brouter un peu d’herbe
Et son domestique les garder. Le soir
Il lui dit : « Viens, mon bon garçon, viens t’asseoir.
Mange ce son de mes cochons. » « Oui, mon maître. »
Et André fit semblant dans sa bouche d’en mettre.
« Oh ! maître, votre son est des plus délicieux
Et je n’ai rien mangé d’aussi bon sous les cieux.
Vos cochons doivent être bien contents, sans doute. »
« Ce coquin, j’aurais dû le laisser sur la route,
Pensa le vil curé ; à ce malin puiné
Je devrais prendre garde ou je serais ruiné. »
Le lendemain André alla dès l’aurore
Promener les cochons du curé encore,
Mais au matin vendit le bétail au boucher
Et en garda les queues qu’il prit soin de cacher
Dans la boue de l’étang. Voilà soudain qu’il crie :
« Ah ! monsieur le curé ! venez, je vous en prie ! »
« Qu’y a-t-il ? Pourquoi cries-tu donc, valet de malheur ?
Pendant mon absence as-tu vu des voleurs ? »
« Non, monsieur. Mais j’ai vu s’envoler vos chèvres. »
« Que dis-tu, ventre creux ? Aurais-tu la fièvre ?
S’écria le curé, je vais bien te rosser
Et si tu veux être arrangé t’exaucer ! »
Le malin dit alors : « Etes-vous en colère ? »
« Non, non, je suis content ! » « Ravi de vous plaire. »
Et le curé pensa : « Il faut que sans délai
Je me débarrasse de ce petit diablet.
Songeons, songeons un peu, que je l’attrape
Et qu’il n’obéisse point, car il rit sous cape
De me voir obligé de ne coup lui férir,
Et mon puissant bâton le va bientôt chérir. » 



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 


lundi 23 novembre 2015

Conte: Comment André coupa le nez du curé (Partie II)

CONTE: COMMENT ANDRÉ COUPA LE NEZ DU CURÉ (PARTIE II)


II. La mésaventure du second frère, et ce que André décida de faire

Le second frère erra jusqu’à la fin du jour
Et trouva le curé en chemin à son tour.
« Où vas-tu, bonhomme ? » « Je cherche fortune.
La route me sera, je l’espère, opportune. »
« Il n’est point facile de la trouver, l’ami !
Par un long voyage tu m’as l’air bien blêmi.
Pour gagner des sous et pour que tu te reposes,
Ecoute bien d’abord ce que je te propose :
Si tu ne m’obéis pas, comme punition,
Je te couperai le nez ; c’est ton expiation. »
« J’accepte votre offre. » dit le second frère
Qui voulait se venger, le sombre téméraire !
Tout le jour il garda les vaches du curé
Et il songeait à son frère défiguré.
Le soir il était las et sa faim était grande.
« Du son de mes cochons je te fais l’offrande,
Mange-le, c’est tout ce que j’ai comme repas. »
« Je n’en mangerai pas ; j’aime mieux le trépas !
Vous êtes un bien vilain curé, par le diable ! »
Le curé repartit, de sa voix effroyable :
« De m’obéir tu as pourtant fait le serment,
Et je t’ai accueilli hospitalièrement !
Sais-tu que le Seigneur abhorre les traîtres ? »
« Je ne puis en manger. » « Puisque je suis ton maître
Tu vas m’obéir, ou je te couperai le nez. »
« Non ! » Le curé appela tous ses valets : « Venez,
Attachez ce vaurien ! » Et ils l’attachèrent
Et sanglant et le nez coupé le lâchèrent.
Il revint, tout honteux, chez lui, et gémissait.
Le cadet, qui de nul humain ne frémissait,
Dit : « Tout cela est dû à un méchant prêtre !
Je vous vengerai et il trouvera son maître,
Et je vais le punir, ce religieux madré. »
« Reste avec nous, ne perds pas ton nez, André ! 
Ou tu vas subir le même sort funeste. »
« Mais vous ne serez pas vengés si je reste !
Je reviendrai, mes très chers frères, vous revoir,
Quand ce curé sera puni ; c’est mon devoir. »
Et André s’en alla, sourd et héroïque
Et aux conseils de ses pauvres frères stoïque.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

dimanche 22 novembre 2015

Conte: Comment André coupa le nez du curé (Partie I)

CONTE: comment andré coupa le nez du curé (PARTIE I)

I. Ce qui arriva au frère d’André quand il alla faire fortune

Jadis vivaient, par le destin cruel punis,
Trois frères, qui étaient trois hères démunis.
L’aîné dit un jour : « Je veux faire fortune,
La misère depuis longtemps nous importune
Et elle me lasse, frères, comme un fardeau
Qui a appesanti et mes pieds et mon dos. »
Et le voilà qui fait ce qu’il dit et, preste,
S’en va en route sans trembler du sort funeste
Et qui rencontre sur son chemin un curé,
Un méchant bonhomme cruel et déluré.
Il lui demande quel est le but de sa marche :
« Sire, voilà trois jours entiers que je cherche
Quelqu’un qui veuille de moi comme serviteur. »
« Viendras-tu avec moi ? » « Oui, par le Créateur !
Mais il me faut cent francs par mois, car je souhaite
Faire fortune après comme vous la faites. »
« Entendu. Et je t’offre à dormir et souper
A une condition : que je peux te couper
Si tu n’obéis point à mes moindres ordres
Le nez. » Le jeune homme s’écria alors : « Gladre !
Vous plaisantez sûrement, mais je vais accepter. »
Et le curé souriait, sombre, avec volupté.
Au déjeuner il dit à son serviteur : « Mange
Ce son de mes cochons. » « Vous êtes bien étrange !
Lui répondit le jeune homme, ou vous voyez mal
Que je suis un homme et ne suis point animal. »
« Tu n’en mangeras pas ? » « Non ! » « Et notre pacte ?
Viens que je te coupe le nez. » Fier de son acte,
Cet horrible curé le fit, et exilé
Le pauvre jeune homme retourna mutilé
Chez lui, et raconta l’aventure à ses frères.
Le second dit : « Par Dieu ! De ce téméraire
Je vais me venger, moi, s’il ose me croiser !
Et s’il se croit rusé je vais l’apprivoiser. »
Et s’en alla à son tour, méditant vengeance
Et courant le péril avec diligence.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène